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HÉSITATION

Page 24

by Stephenie Meyer


  « Quelques décennies plus tard, j’ai développé une amitié avec un nouveau-né qui, pouvant encore servir, a survécu à ses trois premières années, en dépit de toute logique. Il s’appelait Peter, et je l’appréciais. Il était… civilisé. Il n’aimait pas se battre, même s’il excellait sur le champ de bataille. Il a été assigné à la surveillance des jeunes. Il y travaillait à plein temps. Un jour, l’heure est venue de purger les troupes, de les remplacer par de la chair fraîche. Peter était censé m’aider dans cette tâche. Nous les avons pris un à un. La nuit a été longue, comme toujours dans ces cas-là. Peter a tenté de me persuader que certains gardaient un potentiel, mais Maria nous avait ordonné de les liquider tous. Ce que je lui ai dit.

  « Nous avions exécuté la moitié de nos troupes quand j’ai deviné à quel point il en coûtait à mon ami, et j’envisageais de terminer le travail seul. J’ai appelé la victime suivante. Soudain, Peter est devenu furieux. Je me suis raidi, prêt à lutter. Il se battait bien, pas aussi bien que moi cependant. Le nouveau-né convoqué était une femme qui venait de dépasser l’année fatale. Elle se prénommait Charlotte. À son arrivée, Peter a changé du tout au tout, ses sentiments l’ont trahi. Il lui a crié de se sauver, a déguerpi derrière elle. J’aurais pu les pourchasser, j’y ai renoncé. Je… répugnais à le détruire. Pour cela, Maria m’en a voulu…

  « Cinq ans après, Peter est revenu en douce. Il a choisi son jour, d’ailleurs. Maria ne comprenait pas la détérioration de mon état d’esprit. Elle, n’avait jamais connu la déprime, et je me demandais pourquoi je ne lui ressemblais pas. Je me suis mis à remarquer que ses émotions changeaient à mon contact, allant de la peur à la malveillance, signes qui m’avaient prévenu quand Nettie et Lucy s’étaient résolues à frapper. Je me préparais donc à détruire mon unique alliée, l’essence même de mon existence, quand Peter a surgi.

  « Il m’a raconté sa nouvelle vie en compagnie de Charlotte, m’a révélé des options auxquelles je n’avais jamais osé songer. En cinq ans, ils ne s’étaient pas battus une seule fois, alors qu’ils avaient multiplié les rencontres dans le nord. Il était donc possible de coexister sans pagaille permanente. Une conversation a suffi à me convaincre. J’étais prêt à partir, soulagé de ne pas devoir tuer Maria. J’étais avec elle depuis autant de temps que Carlisle et Edward, même si notre lien était moins puissant. Lorsque le seul objectif de l’existence est la lutte et le sang, les relations sont faibles et se brisent facilement. Je m’en suis donc allé sans me retourner.

  « J’ai voyagé avec Peter et Charlotte plusieurs années durant, apprenant un monde neuf et plus paisible. Malheureusement, ma dépression ne s’estompait pas. Je ne saisissais pas ce qui n’allait pas, chez moi, jusqu’à ce que Peter remarque que mon état empirait systématiquement après que j’avais chassé. J’y ai réfléchi. En autant de décennies de massacres, j’avais perdu presque toute mon humanité. J’étais un cauchemar, un monstre de la pire espèce. Pourtant, dès que je dénichais une victime humaine, j’étais touché par un vague souvenir de ma vie passée — ses yeux qui s’écarquillaient devant ma beauté me renvoyaient à Maria et à ses compagnes, à leur aspect, cette nuit où, pour la dernière fois, j’avais été Jasper Whitlock. Ces réminiscences empruntées me faisaient plus d’effet qu’à d’autres, car je ressentais tout ce que ma proie éprouvait. Je vivais ses émotions quand je la tuais.

  « Tu as été témoin de la façon dont j’arrive à manipuler les sentiments de ceux qui m’entourent, Bella. J’ignore si tu prends cependant la mesure de ce qu’elle déclenche en moi : je suis submergé par les ressentis. Pendant un siècle, j’avais vécu dans un climat de vengeance sanguinaire, la haine avait été ma plus fidèle amie. Cela s’est quelque peu apaisé quand j’ai eu quitté Maria, mais j’étais touché par l’horreur et la frayeur de mes victimes. Cela a fini par être trop. Mon angoisse a pris de telles proportions que je me suis éloigné de Peter et Charlotte. Aussi civilisés soient-ils, ils n’avaient pas la même aversion que celle dont je commençais à souffrir. Eux ne désiraient que la paix. L’idée d’assassiner, même de simples humains, m’était une épreuve.

  « Il fallait pourtant que je continue. Je n’avais guère le choix. J’ai essayé de tuer moins souvent, ma soif était toutefois telle que j’étais incapable d’y résister. Après un siècle de satisfaction immédiate, j’ai trouvé l’autodiscipline plutôt… difficile. Je suis encore loin de la perfection.

  Il était aussi absorbé que moi par son récit. Je fus donc surprise quand son air d’intense chagrin se transforma soudain en un sourire paisible.

  — Puis, il y a eu ce jour de tempête à Philadelphie. J’étais sorti à la lumière, un acte qui me mettait encore mal à l’aise. Conscient que rester sous la pluie attirerait l’attention, je me suis réfugié dans un petit restaurant à moitié vide. Mes yeux étaient assez sombres pour que personne ne les remarque, même si cela m’inquiétait, car ils trahissaient ma soif.

  « Elle était là. Elle m’attendait, évidemment. Dès que je suis apparu, elle a sauté de son tabouret, est venue directement à moi. J’étais sous le choc. Je ne savais pas trop si elle comptait m’attaquer, seule explication que mon passé me donnait d’un tel comportement. Mais elle souriait. Et les émotions qui émanaient d’elle ne ressemblaient en rien à ce que je connaissais.

  « — Tu m’as fait attendre, m’a-t-elle dit.

  — Et tu t’es incliné comme le parfait gentleman du sud et t’es excusé, rigola Alice qui s’était rapprochée sans que je m’en fusse rendu compte.

  — Tu as tendu la main, enchaîna Jasper en s’emparant de ses doigts, je l’ai prise sans m’arrêter pour tenter de comprendre ce qui se passait. Pour la première fois depuis presque un siècle, j’ai espéré.

  — J’étais drôlement soulagée, répondit-elle. J’avais peur que tu ne viennes jamais.

  Longtemps, ils se regardèrent en souriant, puis Jasper tourna la tête vers moi, et la douceur de son visage s’estompa un peu.

  — Alice m’a raconté ce qu’elle avait vu de Carlisle et des siens. J’ai eu du mal à croire que pareille existence était possible. Elle m’a redonné de l’optimisme, cependant, et nous sommes partis les retrouver.

  — Et leur flanquer la frousse de leur vie, intervint Edward. Imagine, Bella. Emmett et moi étions en train de chasser, et voilà que Jasper débarque, couvert de cicatrices et traînant derrière lui ce petit lutin qui nous salue par notre prénom et demande dans quelle chambre elle peut s’installer.

  Alice et Jasper s’esclaffèrent.

  — Quand je suis rentré à la maison, toutes mes affaires avaient été entreposées au garage, poursuivit Edward.

  — Tu avais la plus belle vue, expliqua Alice d’un ton léger.

  Cette fois, tout le monde se mit à rire.

  — C’est une belle histoire, commentai-je.

  Ils me contemplèrent avec des yeux ronds, l’air de se demander si j’étais folle.

  — La fin, me défendis-je. La rencontre avec Alice.

  — Oui, admit Jasper, elle a tout changé. Je suis bien, ici.

  Malheureusement, la bonne humeur ne dura pas, et la tension revint.

  — Une armée, murmura Alice. Pourquoi ne m’en as-tu rien dit ?

  Les Cullen regardèrent Jasper.

  — Je craignais de me tromper, expliqua-t-il. De plus, quelles sont leurs raisons ? Pourquoi quelqu’un créerait-il une bande de nouveau-nés à Seattle ? Il n’y a, là-bas, ni vieilles histoires ni vendettas. Rien à conquérir non plus, personne ne revendique ce territoire. Les nomades y passent sans s’y arrêter. Et pourtant, tout est là, et je suis sûr que la ville est ravagée par une armée de jeunes vampires. Moins de vingt, à mon avis. Celui ou celle qui les a fabriqués les a lâchés dans la nature. La situation va empirer, et les Volturi vont bientôt rappliquer. Je suis même surpris qu’ils aient laissé les choses s’envenimer aussi longtemps.

  — Que pouvons-nous faire ? s’enquit Carlisle.

  — Si nous souhaitons éviter l
’intervention des Volturi, nous devons détruire ces troupes immédiatement, répliqua Jasper sans hésiter, le visage dur. (Connaissant à présent son histoire, je ne devinais que trop bien à quel point cette décision lui coûtait.) Je peux vous enseigner la manière de vous y prendre. Ce ne sera pas facile, sur place. Les jeunes se fichent du secret, pas nous ; nous serons coincés, pas eux. Mieux vaudrait sans doute que nous les attirions à l’extérieur.

  — Ce ne sera sûrement pas nécessaire, lâcha Edward d’une voix morne. Aucun de vous ne s’est-il encore dit que la seule menace de la région exigeant la création d’une armée, c’était… nous ?

  Jasper plissa le front, Carlisle ouvrit de grands yeux.

  — Le clan de Tanya n’est pas très loin non plus, objecta Esmé.

  — Les nouveau-nés ne ravagent pas Anchorage. Il me semble nécessaire de considérer que nous sommes leur cible.

  — Ils ne nous visent pas, contra soudain Alice. Ou, du moins, pas encore.

  — Ah bon ? Une vision te revient ?

  — Juste des flashs, d’étranges illuminations. Je n’obtiens pas d’images nettes quand je m’efforce de voir ce qui se passe, rien de concret. Pas assez pour leur donner un sens. Comme si on ne cessait de changer d’avis, passant d’un plan à un autre, trop vite pour que je saisisse les intentions…

  — Quelqu’un d'indécis ? sursauta Jasper, perplexe.

  — Je ne suis pas sûre…

  — Non, gronda Edward. Au contraire. Quelqu’un qui sait pertinemment ce qu’il veut. Qui sait aussi qu’Alice ne pourra rien déceler tant qu’il n’aura pas arrêté son choix. Qui se cache. Qui joue avec ton talent.

  — Qui donc ? chuchota sa sœur.

  — Aro te connaît comme sa poche, répondit Edward, ses prunelles dures comme la glace.

  — Sauf que, s’ils avaient décidé de venir, je l’aurais repéré…

  — À moins qu’ils ne veuillent pas se salir les mains.

  — Ou alors, suggéra Rosalie qui s’exprimait pour la première fois, c’est une faveur. Quelqu’un du sud, qui a déjà eu des ennuis pour avoir rompu les lois, qui aurait dû être détruit, se voit offrir une seconde chance, à condition de se charger d’un petit problème… Voilà qui expliquerait la mollesse des Volturi.

  — Mais pourquoi ? protesta Carlisle. Les Volturi n’ont aucune raison de…

  — Si, le coupa Edward, même si je m’étonne que ça intervienne aussi vite. Aro nous a imaginés, Alice et moi, à ses côtés. Présent et futur, omniscience virtuelle. Pareille puissance l’a séduit. Je pensais qu’il y renoncerait, or c’est là que tu entres en jeu, Carlisle. Toi et ta famille, toujours plus grande, toujours plus forte. Il est poussé par la jalousie et la crainte que tu n’aies… sinon plus que lui, certaines choses dont il a toujours rêvé. Il s’est efforcé de l’oublier, n’y est pas entièrement parvenu. L’idée de couper la tête à la concurrence a germé en lui. Nous sommes le plus vaste clan qui soit, en dehors du sien.

  Un sentiment d’horreur m’envahit. Edward n’avait jamais abordé ce sujet, et je comprenais pourquoi. Il avait raison. Le songe d’Aro m’était palpable. Edward et Alice en manteaux sombres, flanquant le chef des Volturi, leurs prunelles rouge sang…

  — Ils sont trop dévoués à leur mission, objecta Carlisle en interrompant mon cauchemar. Ils ne prendraient pas le risque de rompre les lois et de contrarier l’ordre qu’ils ont eux-mêmes établi.

  — Il leur suffirait de faire le ménage ensuite, marmonna Edward. Une double trahison, en quelque sorte. Pas plus difficile que cela.

  — Non, intervint Jasper, Carlisle a raison. Les Volturi n’enfreignent pas les règles. Et puis, tout cela sent bien trop le travail d’amateur. Celui qui a créé cette menace ignore ce qu’il a déclenché. Pour lui, c’est une première, j’en jurerais. À mon avis, les Volturi ne sont pas impliqués. Pas encore.

  Tous les Cullen se dévisagèrent, la tension était palpable.

  — Dans ce cas, allons-y, proposa Emmett. Qu’est-ce que nous attendons ?

  Carlisle et Edward s’interrogèrent du regard, puis mon amoureux hocha le menton.

  — Nous avons besoin de toi pour apprendre à les détruire, Jasper, reprit le médecin.

  Il serrait les mâchoires, les yeux pleins de chagrin. Nul ne détestait la violence plus que lui. De mon côté, un détail me perturbait, sur lequel je n’arrivais pas à mettre le doigt. J’étais engourdie, horrifiée, morte de peur. Sous ces émotions, je pressentais néanmoins que je loupais quelque chose d’important. Un aspect qui donnerait un sens au chaos, qui l’éclairerait.

  — Il va nous falloir des renforts, décréta Jasper. Penses-tu que le clan de Tanya accepterait… Cinq autres vampires matures feraient une sacrée différence. Avoir Kate et Eléazar de notre côté serait un énorme avantage. La tâche en deviendrait presque facile.

  — Nous leur demanderons, acquiesça Carlisle.

  — Ne tardons pas, alors, décida Jasper en tirant son portable de sa poche.

  Jamais je n’avais vu le calme inné de Carlisle mis autant à mal. S’emparant du téléphone, il s’éloigna en direction de la baie vitrée. Il composa un numéro, porta l’appareil à son oreille, s’appuya contre la fenêtre, les yeux fixés sur la matinée brumeuse, les traits empreints de peine et d’indécision.

  Me prenant la main, Edward m’entraîna vers la causeuse blanche, et je me perdis dans la contemplation de son visage pendant que Carlisle discutait. Il parlait vite et doucement, si bien que j’avais du mal à saisir sa conversation. Je l’entendis saluer Tanya, lui expliquer la situation sur un débit trop rapide pour que je distingue les mots, même si je devinai que les vampires d’Alaska n’ignoraient pas ce qui se passait à Seattle. Soudain, le ton du médecin changea.

  — Oh ! s’exclama-t-il, étonné. Nous ne nous étions pas rendu compte… qu’Irina réagissait ainsi.

  — Flûte ! grogna Edward en fermant les yeux. Flûte de flûte ! Maudit soit Laurent !

  — Laurent ? murmurai-je, tandis que le sang refluait de mes joues.

  Edward ne releva pas, concentré sur ce que disait son père. Le souvenir de ma brève rencontre avec Laurent, au début du printemps, ne s’était pas estompé avec le temps. Je me rappelais chacun des mots qu’il avait prononcés avant que Jacob et sa meute n’intervinssent. « Si je suis dans le coin, c’est parce que j’ai accepté de lui rendre service… » Victoria ! Laurent avait été sa première tentative. Elle l’avait envoyé observer les parages, déterminer s’il était facile ou non d’accéder à moi. Il n’avait pas survécu aux loups pour revenir faire son rapport.

  Tout en conservant ses liens avec Victoria après la mort de James, il avait noué de nouvelles relations. Il était parti vivre en Alaska, avec le clan de Tanya — la femme aux cheveux blond vénitien —, les amis les plus proches des Cullen dans l’univers vampirique, presque une deuxième famille. Laurent était resté là-bas quasiment un an avant de mourir.

  Carlisle continuait à parler, moins demandeur toutefois. Persuasif, mais raide, raideur qui finit par l’emporter d’ailleurs.

  — Il n’en est pas question ! lâcha-t-il sèchement. Nous avons un accord. Ils ne l’ont pas rompu, nous ne commencerons pas à… j’en suis désolé… pas de souci, nous nous débrouillerons seuls.

  Il coupa la communication sans attendre de réponse, ne se retourna pas tout de suite.

  — Quel est le problème ? s’enquit Emmett auprès d’Edward.

  — Irina a eu avec notre ami Laurent une amitié plus étroite que nous ne le supposions. Elle reproche aux loups-garous de l’avoir détruit afin de préserver Bella. Irina…

  Il se tut, me regarda.

  — Poursuis, l’encourageai-je en tâchant d’être la plus calme possible.

  — Elle en appelle à la vengeance. Exige que la meute soit liquidée. Ils sont prêts à troquer leur aide contre notre permission.

  — Non ! soufflai-je.

  — Ne t’inquiète pas, Carlisle n’acceptera pas. Ni moi. Laurent n’a eu que ce qu’il méritait, et je suis t
oujours en dette vis-à-vis des chiens pour cela.

  — Mauvaises nouvelles, commenta Jasper. Ça risque d’être une lutte d’égal à égal. Nous serions les meilleurs, techniquement, mais les plus faibles en nombre. Nous l’emporterions, mais à quel prix ?

  Il jeta un coup d’œil furtif à Alice, se détourna. Je faillis hurler en devinant ce qu’il sous-entendait — d’aucuns parmi eux mourraient. Hébétée, je fixai tour à tour les visages de Jasper, Alice, Emmett, Rose, Esmé, Carlisle… Edward — ma famille.

  14

  Déclaration

  — Tu plaisantes ! m’exclamai-je le mercredi midi. Tu as complètement perdu l’esprit !

  — Insulte-moi autant que tu veux, la fête est maintenue, rétorqua Alice. Il n’y a aucune raison d’annuler. Du reste, les invitations ont été envoyées.

  — Mais les… tu… je… Folie !

  — Tu m’as déjà acheté mon cadeau, je m’occupe de tout organiser, donc tu n’as plus qu’à venir.

  — Avec ce qui se passe en ce moment, une bringue est parfaitement déplacée.

  — Il ne se passe rien, si ce n’est la remise des diplômes, et une bringue se justifie comme jamais.

  — Alice !

  — Écoute, il nous reste à régler quelques détails avant d’intervenir à Seattle, et ça va prendre un peu de temps. Autant en profiter pour célébrer le positif. Le bac, ça ne se produit qu’une fois dans une vie humaine, Bella, tu n’auras pas de deuxième chance. Il faut fêter le tien maintenant ou jamais.

  Edward, muet pendant cet échange, lui lança un coup d’œil réprobateur. Elle lui tira la langue ; à juste titre, car sa voix douce était couverte par le brouhaha régnant dans la cafétéria. De plus, personne ne risquait de saisir le sens réel de ses paroles.

  — Quels détails ? demandai-je.

  — Jasper préférerait que nous ayons des renforts, répondit Edward. Le clan de Tanya n’est pas la seule solution. Carlisle tente de retrouver la trace de vieux amis, et Jasper essaye de recontacter Peter et Charlotte. Il a même songé à Maria, sauf que nous ne tenons pas à impliquer des… gens du sud.

 

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