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HÉSITATION

Page 27

by Stephenie Meyer


  — Il vaudrait mieux que tu t’en ailles, Jake, lâcha Charlie, dans la pièce voisine.

  — Je préfère rester, si vous n’y voyez pas d’inconvénient.

  — C’est toi qui choisis, marmonna mon père. Il s’agit de ta mort, pas de la mienne.

  — Le clébard est encore dans les parages ? finit par reprendre Edward.

  — Oui.

  — Je suis au coin de la rue.

  La communication fut coupée. Je raccrochai, ravie. Dehors, les freins couinèrent quand il s’arrêta brutalement. J’allai l’accueillir sur le seuil.

  — Ça va, ta main ? me demanda Charlie, mal à l’aise, quand je passai devant lui.

  À côté de lui, Jacob semblait parfaitement détendu, en revanche.

  — Elle gonfle, répliquai-je en soulevant le torchon.

  — À l’avenir, choisis des adversaires à ta taille, me conseilla-t-il.

  — Merci du conseil !

  J’ouvris la porte, Edward patientait derrière.

  — Montre-moi ça, murmura-t-il.

  Il m’examina avec soin et douceur. Ses doigts étaient presque aussi froids que les glaçons, ce qui était agréable.

  — J’ai bien l’impression que c’est cassé, en effet. Je suis fier de toi. Tu n’as pas dû ménager ta force.

  — J’y suis allée de bon cœur, admis-je. Ça n’a pas suffi, apparemment.

  Il embrassa doucement ma paume.

  — Je m’en occupe, chuchota-t-il. Jacob ? appela-t-il ensuite d’une voix sereine.

  — Allons, allons messieurs, intervint Charlie.

  Je l’entendis se lever du canapé. Jacob l’avait devancé, sans bruit. Il paraissait alerte, pressé de se battre.

  — Pas de bagarre ! avertit mon père en ne regardant qu’Edward. C’est compris ? Et s’il vous faut de l’officiel, je remets mon badge.

  — Ce ne sera pas nécessaire, répliqua Edward, tendu.

  — Et si tu m’arrêtais, papa ? intervins-je. C’est moi qui ai commencé.

  — Portes-tu plainte, Jake ? marmonna Charlie, vaguement surpris.

  — Non, répondit Jacob en souriant, incorrigible. J’en ai vu d’autres.

  — Papa ? Tu n’aurais pas une batte de base-ball dans ta chambre, par hasard ? J’en ai besoin. Rien qu’un instant.

  — Ça suffit, Bella.

  — Allons consulter Carlisle avant que tu ne finisses en taule, lança Edward.

  Me prenant par l’épaule, il m’entraîna vers la voiture. Je ne résistai pas. Ma colère était retombée à son arrivée. Je me sentais réconfortée, ma main me tracassait moins. Soudain, un chuchotement inquiet de Charlie nous parvint.

  — Qu’est-ce que tu fiches ? Tu es dingue ?

  — Une minute, répliqua Jacob. Je reviens tout de suite.

  Je me retournai. Il nous avait emboîté le pas. Il s’arrêta pour claquer la porte au nez d’un Charlie surpris et nous rejoignit. D’abord, Edward l’ignora et continua à me conduire à sa voiture. Il m’aida à m’y installer, referma la portière et fit face à son rival. Anxieuse, je me penchai par la fenêtre ouverte. Charlie nous espionnait de derrière les rideaux du salon. Jacob était décontracté, bras croisés sur son torse, même si les muscles de ses mâchoires étaient tendus.

  — Je ne vais pas te tuer maintenant, lui lança Edward sur un ton si pacifique que ces paroles en sonnèrent d’autant plus menaçantes. Je ne tiens pas à bouleverser Bella.

  — Je t’en prie ! grommelai-je. Ne te gêne pas pour moi.

  — Tu le regretterais demain matin, objecta-t-il en me souriant et en effleurant ma joue. Mais toi, reprit-il en fixant Jacob, si tu me la ramènes une nouvelle fois abîmée, et je me fiche d’en connaître la raison, qu’elle ait trébuché ou qu’un météore lui soit tombé sur le crâne, bref, si elle ne revient pas en parfait état, tu te retrouveras à courir sur trois pattes. Pigé, espèce de sale cabot ?

  Jacob se contenta de lever les yeux au ciel, guère impressionné.

  — Ne t’inquiète pas, il est hors de question que je retourne là-bas, maugréai-je.

  — Et si tu l’embrasses encore, enchaîna Edward en m’ignorant, je te jure que je te brise la nuque.

  — Imagine un peu qu’elle en ait envie ? riposta Jacob avec arrogance.

  — Ha ! rouspétai-je.

  — Si c’est ce qu’elle veut, je ne m’y opposerai pas, répondit Edward, sans émotion. Seulement, attends qu’elle te l’ait demandé au lieu de prendre tes désirs pour des réalités.

  — Ça, c’est sûr, lançai-je.

  — Bon, si tu as fini ta leçon de morale, rétorqua Jacob, vaguement agacé, occupe-toi donc de la faire soigner.

  — Dernière chose. Sache que je me battrai moi aussi. Je ne considère rien comme acquis, et je lutterai avec plus de vigueur que toi.

  — Tant mieux. Ce n’est jamais drôle, quand l’adversaire déclare forfait.

  — Elle m’appartient, gronda Edward, la voix dure. Je n’ai pas dit que je me battrais proprement.

  — Moi non plus.

  — Alors, bonne chance.

  — Et que le meilleur gagne ! Le meilleur homme, s’entend.

  — C’est ça… chiot.

  Jacob grimaça puis se ressaisit et se pencha vers moi en souriant. Je le fusillai du regard.

  — J’espère que tu iras très vite mieux, Bella. Navré pour ta main.

  Puérilement, je lui tournai le dos. Edward s’assit près de moi, et nous partîmes. J’ignore si Jacob rentra à la maison ou resta planté là à nous fixer.

  — Comment te sens-tu ? s’enquit Edward.

  — Je suis irritée.

  — Je parlais de ta main.

  — J’ai connu pire.

  — C’est vrai.

  Edward fit le tour de la villa blanche pour gagner le garage. Emmett et Rosalie s’y trouvaient, les jambes parfaites de cette dernière reconnaissables entre toutes, y compris dans le fourreau du jean, dépassant de sous l’avant de l’énorme jeep de son compagnon. Lui était assis près d’elle, main tendue sous la voiture. Il me fallut un instant avant de comprendre qu’il servait de cric. Emmett nous observa avec curiosité, tandis qu’Edward m’aidait à sortir de la Volvo. Il repéra ma main appuyée contre mon ventre.

  — Tu t’es encore cassé la figure, Bella ? rigola-t-il.

  — Non, rétorquai-je, mauvaise. J’ai filé un coup de poing dans la tronche d’un loup-garou.

  Il partit d’un éclat de rire homérique.

  — Jasper va gagner votre pari, commenta calmement Rosalie.

  Emmett cessa aussitôt de s’esclaffer et me détailla d’un air songeur.

  — Quel pari ? demandai-je en m’arrêtant net.

  — Allons voir Carlisle, intervint Edward.

  Il jeta un coup d’œil à son frère, secoua imperceptiblement le menton.

  — Quel pari ? insistai-je.

  — Merci, Rosalie ! soupira Edward en m’entraînant à l’intérieur de la maison.

  — Edward…

  — Des bêtises. Emmett et Jasper sont joueurs.

  — Si tu ne me dis pas de quoi il s’agit, je retourne questionner Emmett.

  — Ils ont parié sur le nombre de fois où… tu flancherais, la première année, avoua-t-il à regret.

  — Oh ! Sur le nombre de personnes que je risque de tuer ?

  — Oui. Rosalie estime que ton tempérament joue en faveur de Jasper.

  — Et il a parié gros.

  — Il se sentira mieux si tu as du mal à t’adapter. Il en a assez d’être le maillon faible.

  — Ben voyons ! Si ça peut lui faire plaisir, je commettrai un ou deux crimes supplémentaires.

  Je plastronnais, mais j’avais le cœur au bord des lèvres. Me revenait à l’esprit la liste des victimes de Seattle.

  — Ne t’inquiète pas de cela maintenant. Tu peux aussi renoncer, ça ne tient qu’à toi.

  Je gémis. Croyant que c’était à cause de ma main, il s’empressa de me mener à son père. Elle était effectivement cassée, mais ce n’étai
t pas bien grave. Juste l’os d’une phalange. Carlisle assura qu’une attelle suffirait si je promettais de ne pas l’enlever. Je promis.

  Edward se rendit compte que je ne prêtai aucune attention à Carlisle pendant que ce dernier me soignait. Plusieurs fois, il m’interrogea sur ma douleur, je le rassurai. J’avais d’autres soucis en tête.

  Les histoires de Jasper sur les vampires nouveau-nés me revenaient avec violence, maintenant que j’étais au courant du pari. Au passage, l’enjeu dont les deux frères étaient convenus m’intriguait vaguement. Que pouvaient-ils avoir mis sur le tapis, eux qui avaient déjà tout ?

  J’avais toujours pressenti que je serais différente. J’espérais être aussi forte que ce que m’avait décrit Edward. Forte et rapide, belle surtout. Une femme digne d'Edward. En revanche, je m’étais efforcée de ne pas trop penser aux détails annexes. La sauvagerie. La soif de sang. Je ne serais peut-être pas en mesure de m’interdire de tuer des gens, des inconnus qui ne m’auraient rien fait. Des malheureux comme ceux de Seattle, toujours plus nombreux, qui avaient eu des familles, des amis, un avenir. Une vie. Je risquais de devenir le monstre qui la leur ôterait.

  Pourtant, je me sentais capable d’affronter ce défi, parce que j’avais confiance en Edward. J’avais la certitude absolue qu’il m’empêcherait de commettre des actes que je regretterais par la suite. Il m’emmènerait chasser le pingouin en Antarctique si je l’en priais. J’étais prête à n’importe quoi pour être bonne. Un bon vampire — j’aurais ri de cet étrange concept si je n’avais pas été aussi soucieuse.

  Pour peu que je me transforme en l’une des images cauchemardesques rapportées par Jasper, serais-je vraiment moi, en effet ? Si je n’aspirais qu’à assassiner des innocents, que deviendraient les valeurs qui me tenaient le plus à cœur ? Edward était obnubilé à l’idée que je loupe une expérience humaine. Cela m’avait toujours paru un peu sot, car tant que j’étais avec lui, le reste m’indifférait. Je ne désirais que lui, plus que tout au monde. Cela pouvait-il changer ? Parmi toutes ces expériences, y en avait-il une seule à laquelle je ne souhaitais pas renoncer ?

  16

  Fin d’une époque

  — Je n’ai rien à me mettre ! me lamentai-je à voix haute.

  Tous mes vêtements étaient étalés sur mon lit. Je contemplais mes tiroirs et mes placards vides, priant pour qu’une tenue correcte en sorte. Posée sur le dossier du rocking-chair, ma jupe kaki attendait que je lui trouve un haut adéquat qui me rendrait belle et adulte, qui soulignerait l’occasion. Or, je n’avais rien de tel. Il était presque l’heure d’y aller, je portais encore mon vieux survêtement. À moins de dénicher quelque chose, ce qui semblait mal parti, j’allais assister à la remise des diplômes en souillon. J’étais furieuse. Je savais ce que j’aurais enfilé si j’avais pu : le corsage rouge qu’on m’avait dérobé.

  — Espèce de crétin de voleur vampirique ! grommelai-je en cognant le mur de ma main valide.

  — Qu’est-ce que j’ai encore fait ? demanda Alice.

  Elle se tenait près de la fenêtre ouverte, à croire qu’elle avait assisté à toute la scène.

  — Toc, toc, ajouta-t-elle, hilare.

  — C’est si difficile que ça d’utiliser la porte ?

  — Je passais dans le coin, répondit-elle en jetant une longue boîte blanche et plate sur mon lit. Je me suis dit que tu aurais besoin d’un ensemble.

  Je regardai le paquet et grimaçai.

  — Avoue que je suis en train de te sauver la vie, reprit-elle.

  — Tu me sauves la vie, marmonnai-je. Merci.

  — Pour une fois que j’agis comme il faut ! Ça me change. Tu n’imagines pas à quel point il est irritant de rater tout ce que j’entreprends. Je me sens inutile. Tellement… normale.

  — La normalité est sûrement une horreur, en effet.

  — En tout cas, ça rachète l’erreur que j’ai commise en ne repérant pas ton voleur, s’esclaffa-t-elle. Il ne me reste plus qu’à tenter de voir ce qui se trame à Seattle, ce qui continue de m’échapper.

  Parce qu’elle venait de mettre sur le même plan les deux événements, le vague détail qui me fuyait depuis des jours se mit soudain en place. Le fameux lien que je n’arrivais pas à établir devint très clair. Je la dévisageai, pétrifiée.

  — Tu ne l’ouvres pas ? s’enquit-elle en montrant le paquet, inconsciente de mon état.

  Comme je ne bronchais pas, elle soupira et souleva elle-même le couvercle de la boîte. Elle en sortit un ensemble, le tint devant elle — je ne m’y intéressai pas.

  — Joli, non ? J’ai choisi du bleu, parce que je sais que c’est dans cette couleur qu’Edward te préfère.

  Peine perdue.

  — Quoi ? s’agaça-t-elle. Tu ne possèdes rien de tel, juste une malheureuse jupe, nom d’un chien !

  — Oublie les fringues, Alice, et écoute-moi !

  — Tu ne l’aimes pas ? se renfrogna-t-elle, déçue.

  — Ce n’est pas ça ! Tu ne comprends donc pas ? C’est le même. Celui qui est entré en douce ici et a volé mes affaires et celui qui a créé les nouveau-nés à Seattle. C’est une seule et même personne !

  Les vêtements glissèrent de ses doigts.

  — Qu’est-ce qui te pousse à croire cela ? demanda-t-elle, grave tout à coup.

  — Tu te souviens de ce qu’a dit Edward ? Que quelqu’un utilisait les imperfections de ton talent pour t’empêcher de voir les jeunes vampires ? Et tu as toi-même souligné que l’intrusion était tombée au bon moment, que le voleur avait pris soin d’éviter tout contact, comme s’il avait deviné que tu risquais de le détecter. Tu avais raison. Lui aussi s’est arrangé pour se servir des défauts de ton don. À ton avis, quelles sont les chances que deux personnes différentes en sachent non seulement assez pour agir ainsi mais décident d’intervenir en même temps ? Aucune ! Celui qui fabrique cette armée est celui qui a dérobé mon odeur.

  Alice n’était pas habituée à être décontenancée. Elle se figea, si longtemps que je me mis à compter mentalement en attendant qu’elle réagisse. Son immobilité dura deux minutes entières.

  — Tu as raison, acquiesça-t-elle ensuite d’une voix plate. C’est évident. Présenté comme ça…

  — Edward s’est trompé. L’intrusion était un test, destiné à vérifier qu’il était possible d’entrer et de ressortir en douce à condition de ne commettre aucun acte que tu sois susceptible de surveiller. Comme me tuer… Et le responsable n’a pas volé mes affaires pour prouver qu’il m’avait dénichée, il a emporté mon odeur afin que les autres me trouvent.

  — Non ! souffla-t-elle en écarquillant les yeux, consciente que j’avais raison.

  J’avais depuis longtemps dépassé le stade où je m’attendais à ce que mes émotions eussent un sens. Je ne fus donc pas étonnée quand ce fut le soulagement qui prédomina, alors que je découvrais qu’on avait créé une armée de vampires — celle qui décimait Seattle — uniquement pour me détruire. En partie parce que se résolvait l’irritant sentiment de manquer un détail essentiel. Mais surtout, parce que…

  — Tout le monde peut se détendre, maintenant, marmonnai-je. Ce ne sont pas les Cullen qu’on vise.

  — Si tu crois que ça change quelque chose ! Qu’ils essayent de toucher à l’une des nôtres, et c’est toute la famille qu’il leur faudra affronter.

  — Merci, Alice. N’empêche, ça aide de savoir après qui ils en ont.

  — Mouais…

  Elle commença à arpenter ma chambre, plongée dans ses réflexions. Soudain, on frappa à ma porte. Je sursautai, Alice ne parut même pas s’en apercevoir.

  — Tu es prête ? cria Charlie. Nous allons être en retard.

  Il semblait nerveux. Il détestait ces pince-fesses autant que moi. Dans son cas, la raison essentielle de sa répugnance tenait à l’obligation de se mettre sur son trente et un.

  — Presque ! répondis-je d’une voix rauque. Une minute encore, s’il te plaît.

  Il y eut un silence, puis :

  — Tu pleur
es ?

  — Non, je suis anxieuse. File, je te rejoins.

  J’entendis ses pas lourds marteler les marches.

  — Je me sauve, murmura Alice.

  — Pourquoi ?

  — Edward arrive. S’il apprend que…

  — Alors, déguerpis, vite, vite !

  Il allait être fou de rage quand il saurait, et je ne réussirais pas à garder le secret très longtemps, même si la remise des diplômes n’était pas le meilleur moment pour lui révéler la vérité.

  — Habille-toi ! me lança Alice avant de se sauver par la fenêtre.

  Docile, j’enfilai l’ensemble. J’avais eu l’intention de me coiffer d’une manière un peu plus sophistiquée qu’à l’accoutumée, mais je n’en avais pas le temps, si bien que je laissai mes cheveux tomber sur mes épaules. Je n’en avais cure, de toute façon. Je ne pris même pas la peine de vérifier mon apparence dans le miroir, mais je m’en fichais également. Je jetai sur mon bras l’hideuse toge jaune en polyester qu’impliquait la cérémonie et descendis au rez-de-chaussée.

  — Ravissante, me complimenta Charlie. C’est nouveau ?

  — Oui. Un cadeau d’Alice.

  Edward débarqua quelques minutes plus tard, un peu trop tôt pour que j’aie réussi à me composer un visage serein. Par bonheur, nous partîmes dans la voiture de patrouille, et il n’eut pas l’occasion de m’interroger sur ce qui n’allait pas.

  Charlie avait boudé en apprenant, la semaine précédente, que j’avais l’intention de me faire accompagner au tralala par Edward. J’admettais son point de vue, d’ailleurs : les parents des heureux élus étaient en droit d’occuper une place privilégiée en la circonstance. J’avais donc accepté de bonne grâce quand Edward avait suggéré que nous y allions tous les trois ensemble. Carlisle et Esmé n’ayant pas objecté, Charlie avait été obligé de s’incliner. Lui l’avait fait en rechignant. Voilà pourquoi Edward était assis sur la banquette arrière, isolé par la vitre de séparation, arborant une expression amusée destinée sans doute à répondre à celle de mon père qui ne pouvait s’empêcher de sourire chaque fois qu’il jetait un coup d’œil dans le rétroviseur. À coup sûr, Charlie fantasmait sur des situations qui lui auraient valu des ennuis avec moi, pour peu qu’il eût osé les exprimer à voix haute.

 

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