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HÉSITATION

Page 37

by Stephenie Meyer


  — Une « discussion » qui n’impliquait nullement que je prenne une quelconque décision.

  — Certaines personnes sont prêtes à tout pour se tromper.

  — J’ai en effet remarqué que les loups-garous étaient enclins à ce mauvais penchant. Est-ce génétique, à ton avis ?

  — Dois-je comprendre qu’il embrasse mieux que moi ? demanda-t-il, triste soudain.

  — Aucune idée, mon cher. Je n’ai embrassé que lui.

  — Et moi, alors ?

  — Cela ne compte pas. Je considère cela plutôt comme une tentative de viol.

  — Aïe ! Tu es dure.

  Je ne répondis pas. Je pensais vraiment ces mots.

  — Je me suis excusé, enchaîna-t-il.

  — Et je t’ai pardonné… en gros. Ça ne change rien au souvenir que j’en ai.

  Il marmonna quelques paroles inintelligibles, et le silence s’installa, rompu seulement par sa respiration et le souffle des bourrasques dans les cimes. Nous parvînmes au pied d’une falaise abrupte, nue et grise que nous longeâmes.

  — Je continue d’estimer que c’est irresponsable, lâcha brusquement Jacob.

  — J’ignore de quoi tu parles, mais tu as tort.

  — Réfléchis deux minutes, Bella. Tu prétends n’avoir embrassé qu’un homme — qui n’en est même pas un, d’ailleurs — dans toute ta vie, et tu as l’intention de t’arrêter là ? Comment peux-tu être sûre que c’est le bon ? Tu ne crois pas qu’il vaudrait mieux acquérir un peu d’expérience ?

  — Je sais exactement ce que je veux.

  — Quand bien même, ça ne coûte rien de vérifier. Tu devrais essayer d’embrasser quelqu’un d’autre, juste pour comparer… et puisque ce qui s’est produit l’autre fois ne compte pas, tu pourrais m’embrasser, par exemple. Je n’ai rien contre le fait de servir de rat de laboratoire.

  Il resserra son étreinte. Si sa propre blague l’amusait, il était exclu que j’entre dans son jeu.

  — Méfie-toi, Jake. Je te jure que s’il décide de te casser la figure je ne l’en empêcherai pas.

  Ma réaction renforça d’autant son sourire.

  — Si tu me demandes un baiser, nous n’aurons aucune raison de nous inquiéter. Il a dit que ça ne le dérangeait pas.

  — Ne gaspille pas ta salive… ou plutôt, gaspille-la autant que tu voudras, je ne t’embrasserai pas.

  — Ce que tu es de mauvais poil, aujourd’hui !

  — On se demande pourquoi, hein ?

  — Des fois, j’ai l’impression que tu me préfères en loup.

  — C’est le cas. Des fois. Sûrement parce que tu ne peux pas t’exprimer, dans ces moments-là.

  — Non, je ne crois pas. Il t’est plus facile de me côtoyer quand je suis loup, parce que tu n’as plus besoin de faire semblant de ne pas être attirée par moi.

  J’en restai comme deux ronds de flan, tandis qu’il arborait un air triomphant.

  — Non, finis-je par répondre. Je suis certaine que tu te trompes.

  — Tu n’en as jamais marre, de te mentir ? soupira-t-il. Tu devrais voir comment tu réagis à ma présence. Physiquement, s’entend.

  — N’importe qui réagit à ta présence. Tu es un monstre énorme qui empiète sur le territoire de chacun.

  — Je te rends nerveuse, lorsque je suis humain. Quand je suis loup, tu es plus à l’aise.

  — La nervosité et l’irritation sont deux choses différentes.

  Il me contempla pendant quelques minutes, ralentissant l’allure, et toute trace d’amusement déserta ses traits. Il plissa les paupières, fronça les sourcils. Son souffle, si calme, se fit plus court. Lentement, il pencha la tête vers moi. Je le toisai, parfaitement consciente de ses intentions.

  — N’oublie pas, murmurai-je, il s’agit de ta figure.

  Éclatant de rire, il se remit à courir.

  — Je n’ai pas vraiment envie de me battre avec ton vampire, ce soir. Une autre fois, oui. Mais nous avons tous les deux du boulot, demain, et je ne voudrais pas que les Cullen soient privés d’un des leurs.

  La honte m’arracha une grimace sur laquelle il se méprit.

  — Je sais, je sais, ajouta-t-il en effet. Tu es persuadée qu’il gagnerait.

  Je les privais d’un allié. Et si quelqu’un était blessé à cause de ma faiblesse ? Si, au contraire, je décidais d’être courageuse et autorisais Edward à… Non ! Je ne pouvais même pas y songer.

  — Qu’as-tu, Bella ? (L’air bravache de Jacob s’était évanoui, à croire qu’il avait retiré un masque.) Désolé si je t’ai vexée, je blaguais juste. Hé, ça va ? Ne pleure pas.

  — Je n’ai pas l’intention de fondre en larmes.

  — Mais qu’est-ce que j’ai dit ?

  — Tu n’y es pour rien. C’est moi. J’ai… mal agi.

  Il me contempla avec des yeux ronds.

  — Edward ne se battra pas, chuchotai-je. Je l’ai obligé à rester avec moi. Je suis une super-froussarde.

  — Tu crois que notre plan échouera ? Qu’ils te trouveront ? Tu es au courant d’un détail que j’ignore ?

  — Non, non, je n’ai pas peur de cela. Seulement… je refuse de le laisser y aller. S’il ne revient pas…

  Je frissonnai et fermai les yeux, Jacob resta silencieux.

  — Si jamais il arrive quelque chose à quelqu’un, repris-je, ce sera ma faute. Et si ce n’est pas le cas… j’ai été atroce. Il l’a fallu, pour le convaincre de veiller sur moi. Il ne m’en tiendra pas rigueur, mais je sais dorénavant ce dont je suis capable pour me le garder.

  J’étais un petit peu soulagée de me décharger de ce fardeau, même si je n’avais que Jacob auprès de qui me confesser. Il grogna, m’amenant à ouvrir les paupières. Je fus désolée de constater qu’il avait remis son masque de dureté.

  — Je n’en reviens pas qu’il se soit laissé persuader. Je ne manquerais ça pour rien au monde.

  — Voilà qui ne me surprend pas.

  — Ça ne signifie rien, cependant. En tout cas, pas qu’il t’aime plus que moi.

  — Sauf que tu n’aurais pas accepté, toi, même si je t’avais supplié.

  Il pinça les lèvres, et je me demandai s’il oserait protester. Nous n’étions dupes ni l’un ni l’autre.

  — Parce que je te connais mieux que lui, finit-il par marmonner. Si tu me demandais de ne pas me battre, et si je refusais, je suis sûr que tu me pardonnerais, à la fin.

  — Pour peu que la bagarre se termine bien, oui, sans doute. Il n’empêche que, tout le temps où tu serais parti, je serais morte d’inquiétude, Jake. Folle d’angoisse.

  — Pourquoi donc ? Qu’est-ce que ça peut te faire, s’il m’arrive quelque chose ?

  — Ne parle pas ainsi. Tu sais combien tu comptes à mes yeux. Je suis navrée que ça ne soit pas autant que tu le désirerais, mais c’est comme ça. Tu es mon meilleur ami. Enfin, tu l’étais. Et tu continues de l’être, parfois… quand tu relâches ta garde.

  Il m’adressa le sourire que j’aimais tant.

  — Je n’ai pas changé. Y compris quand je ne me comporte pas très bien. Sous l’apparence, je suis toujours le même.

  — Je sais. Pourquoi crois-tu que je supporte toutes tes âneries ?

  Nous éclatâmes de rire, puis son regard se voila de chagrin.

  — Quand te rendras-tu compte que tu es amoureuse de moi ? lâcha-t-il.

  — Ne gâche pas tout, s’il te plaît.

  — Je ne prétends pas que tu ne l’aimes pas, je ne suis pas idiot. Mais il est possible d’aimer plus d’une personne à la fois. J’en ai été témoin.

  — Et moi, Jacob, je ne suis pas un loup-garou dérangé.

  Il sursauta, et je faillis m’excuser pour l’emploi de ces derniers mots, puis il changea de sujet.

  — Nous ne sommes plus très loin, à présent. Je le flaire.

  Je poussai un soupir. De nouveau, il interpréta ma réaction de travers, prenant pour des regrets ce qui était du soulagement.

  — Je ralentirais bien, Bella, mais tu seras contente d’être
à l’abri avant que ça pète.

  Nous regardâmes le ciel. Un mur d’épais nuages noirs et violacés arrivait à toute vitesse de l’ouest, assombrissant la forêt sur son passage.

  — La vache ! murmurai-je. Tu as intérêt à te dépêcher, en effet. Il faut que tu rentres avant que ça ne nous touche.

  — Je n’ai pas l’intention de rentrer.

  — Il est hors de question que tu campes avec nous !

  — Je n’en ai pas l’intention non plus. Je n’entrerai pas dans la tente. Je préfère encore une chute de neige à son odeur. Ton buveur de sang aura sûrement envie de ne pas perdre le contact avec la meute, toutefois. Histoire de rester coordonnés. Je me chargerai volontiers de cette mission.

  — Et Seth ?

  — Il prendra la relève demain.

  Ce rappel des événements à venir me glaça d’un effroi renouvelé.

  — Tu pourrais rester avec nous, puisque tu es déjà ici. Si je t’en supplie ? Si je te propose une vie de servitude ?

  — C’est tentant, mais non merci. Remarque, tes supplications pourraient être intéressantes. Ne te gêne pas.

  — Rien de ce que je pourrai dire ne te convaincra ?

  — Non. À moins que tu sois en mesure de me proposer un combat plus chouette. Et puis, c’est Sam qui décide, pas moi.

  — Edward m’a raconté autre chose, l’autre jour… à ton sujet.

  — Sûrement un mensonge, se hérissa-t-il.

  — Ah bon ? Donc, tu n’es pas le second en chef de la meute ?

  Il parut surpris.

  — Oh, ce n’est que ça ?

  — En quel honneur ne m’as-tu jamais confié cela ?

  — Pour quelle raison l’aurais-je fait ? Ce n’est qu’un détail.

  — Je n’en suis pas certaine. Alors, comment ça fonctionne ? Comment ces rôles ont-ils été attribués ?

  — Sam a été le premier d’entre nous, il est le plus âgé aussi. Il était normal qu’il prenne la tête.

  — Jared ou Paul ne devraient-ils pas être ses seconds ? Ils ont été les suivants à se transformer.

  — C’est… un peu compliqué à expliquer, éluda-t-il.

  — Essaye.

  Il soupira.

  — C’est plus une question de lignage. Un peu ancienne mode, comme système. Personnellement, j’ai du mal à comprendre l’importance accordée à ce qu’était ou non ton aïeul.

  Je me souvins d’une chose que Jacob avait mentionnée, longtemps avant que lui ou moi ne soyons au courant de l’existence des loups-garous.

  — Ephraïm Black a bien été le dernier des grands chefs Quileute, non ?

  — Si. Parce qu’il était aussi celui de la meute. Sais-tu que, techniquement, Sam est devenu le responsable de la tribu ? Ces traditions sont dingues.

  — Tu m’as pourtant précisé que les gens écoutaient ton père plus que n’importe quel autre membre du conseil, parce qu’il était le petit-fils d’Ephraïm ?

  — Et alors ?

  — Eh bien… si c’est une affaire de descendance, ne devrais-tu pas être le chef ?

  Il ne répondit pas, le regard perdu sur la forêt sombre, comme s’il éprouvait soudain la nécessité de se concentrer sur la route à suivre.

  — Jake ?

  — Non. C’est le boulot de Sam.

  — Pourquoi ? insistai-je. Son arrière-grand-père était Levi Uley. Il était chef de meute lui aussi ?

  — Il n’y en a qu’un à chaque génération.

  — Qu’était Levi ?

  — Un second. Comme moi.

  — Ce n’est pas logique.

  — Aucune importance.

  — Je veux juste piger.

  — Bon, d’accord, tu as raison, finit-il par admettre. Je devais être le chef.

  — Et Sam n’a pas voulu céder sa place ?

  — Non. C’est moi qui n’ai pas souhaité la prendre.

  — Pourquoi ça ?

  Il fronça les sourcils, mal à l’aise. Ha ! Chacun son tour.

  — Je ne désire rien de tout cela, Bella. Je n’ai pas demandé à changer. Ni à devenir un chef légendaire. Je n’avais aucune envie de me transformer en un loup-garou, encore moins d’être le leader de la meute. Sam me l’a proposé, j’ai décliné.

  Je méditai cette réponse.

  — Je croyais que tu étais plus heureux, marmonnai-je au bout d’un temps. Que tu t’étais habitué.

  — Ce n’est pas si terrible, me rassura-t-il en souriant. C’est même excitant, parfois, comme avec ce qui se passera demain. Au début, cependant, ç’a été comme d’être enrôlé pour une guerre dont j’ignorais qu’elle existait. On ne m’a pas laissé le choix, vois-tu ? Et ç’a été tellement définitif. Mais bon, j’en suis sûrement heureux, à présent. Il faut bien que quelqu’un s’y colle. Autant que ce soit moi, j’ai confiance en moi.

  Je le contemplai avec stupeur. Il se montrait soudain beaucoup plus adulte que je ne l’en avais jamais cru capable. À l’instar de Billy, lors de la soirée autour du feu de camp, il était plein d’une majesté que je ne lui avais pas soupçonnée.

  — Le Chef Jacob, murmurai-je, amusée par l’expression.

  Il leva les yeux au ciel. Juste à cet instant, le vent redoubla de violence, froid comme la glace. L’écho des craquements du bois brisé rebondit contre les parois rocheuses. Malgré la lumière déclinante due aux nuages sinistres qui s’amoncelaient, je distinguai les flocons blancs qui voltigeaient de tous côtés. Jacob pressa le pas, le regard fixé sur le sol. Je me recroquevillai contre lui pour tenter de fuir la neige.

  À peine quelques minutes plus tard, il contourna le côté sous le vent du pic montagneux, et j’aperçus la petite tente blottie au pied de la falaise. Les flocons redoublaient d’intensité, sans pouvoir cependant tenir, à cause des bourrasques.

  — Bella ! cria Edward, visiblement soulagé.

  Il arpentait l’espace dégagé devant notre campement. En une fraction de seconde, il fut à mon côté. Jacob recula puis me posa par terre. Ignorant sa réaction, Edward m’enlaça férocement.

  — Merci, lança-t-il au-dessus de ma tête avec une sincérité authentique. Tu as été plus rapide que je ne le pensais, j’en suis vraiment content.

  Je me tortillai pour jauger de la réponse de Jacob. Visage fermé, il se contenta d’un vague haussement d’épaule.

  — Mets-la à l’abri, dit-il. Mes cheveux se dressent sur mon crâne, ça va être méchant. La tente est bien plantée ?

  — Elle est quasiment soudée à la roche.

  — Bien.

  Jacob leva la tête vers le ciel, noir à présent, tacheté du blanc des flocons. Ses narines s’évasèrent.

  — Je vais me transformer, annonça-t-il. Je tiens à savoir comment ça se passe, à la réserve.

  Suspendant sa parka à une branche basse, il s’enfonça dans les bois obscurs sans se retourner.

  22

  Le feu et la glace

  Une fois encore, le vent secoua la tente, et moi avec.

  La température chutait, je le sentais à travers mon duvet, ma veste. J’étais tout habillée, n’avais même pas enlevé mes chaussures de marche. Sans différence notable. Comment pouvait-il faire aussi froid ? Comment pouvait-il faire de plus en plus froid ? Il allait bien falloir que ça s’arrête un jour, non ?

  — Q-q-q-quelle h-h-h-heure est-il ? réussis-je à bégayer en claquant des dents.

  — Deux heures.

  Edward était assis aussi loin de moi que le permettait l’espace confiné, redoutant que son haleine ne m’effleurât alors que j’étais déjà congelée. La pénombre m’empêchait de distinguer ses traits, mais sa voix était anxieuse, indécise, agacée.

  — Nous devrions peut-être…

  — Non ! Je v-v-vais b-b-b-bien, v-v-v-vraiment. Je n-n-n-ne v-v-v-veux p-p-p-pas sortir.

  Il avait déjà tenté une bonne douzaine de fois de me convaincre d’aller courir pour me réchauffer, mais j’étais terrifiée à l’idée de quitter mon abri. Le froid était si intense à l’intérieu
r, où nous étions protégés du vent, que je n’osais imaginer la température qui régnait dehors. Au demeurant, cela risquait de réduire à néant nos efforts de l’après-midi. Aurions-nous le temps de nous installer ailleurs, la tempête terminée ? Et si elle était sans fin ? Bouger maintenant n’avait aucun sens. Je devais être capable de tenir une nuit en grelottant. J’avais peur que la piste que nous avions tracée ne se perdît, mais Edward avait été catégorique — les monstres la repéreraient sans difficulté, en dépit du mauvais temps.

  — Comment puis-je t’aider ? me demanda-t-il, presque suppliant.

  Je me bornai à secouer la tête. Dehors, Jacob laissa échapper un gémissement malheureux.

  — V-v-v-va-t’en ! lui ordonnai-je pour la énième fois.

  — Il s’inquiète pour toi, me traduisit Edward. Lui va bien. Il est équipé pour résister à cette météo.

  Je voulus répondre qu’il valait quand même mieux qu’il s’en aille, n’y parvins pas tant mes dents s’entrechoquaient et faillis me mordre la langue. Certes, grâce à sa fourrure cuivrée ébouriffée, plus épaisse, plus longue, Jacob paraissait réellement en mesure de résister à pareille neige ; mieux que ses camarades, d’ailleurs, dont le poil était bizarrement plus court. Derechef, il poussa un glapissement perçant qui prit les échos d’une plainte.

  — Et qu’est-ce que tu veux que je fasse ? s’énerva soudain Edward, trop angoissé pour rester poli. Tu n’as qu’à te rendre utile, toi. Va chercher un radiateur, je ne sais pas, moi !

  — Je t-t-t-tiens le c-c-c-coup ! protestai-je.

  Je ne convainquis personne, à en juger par le grognement d’Edward et le grommellement étouffé qui nous parvint de dehors. Une bourrasque secoua la toile, je frissonnai. Soudain, un ululement déchira les hurlements du vent, si fort que je me bouchai les oreilles.

  — Voilà qui n’était pas indispensable, marmonna Edward, furieux. De plus, c’est une mauvaise idée.

  — Elle est toujours meilleure que ce que tu as proposé jusqu’à maintenant, riposta la voix humaine de Jacob. (Je tressaillis.) « Va chercher un chauffage d’appoint. » Je ne suis pas un saint-bernard !

  La fermeture Éclair de la porte descendit rapidement, et Jacob se faufila à l’intérieur, accompagné par une bouffée d’air proprement polaire. Je fus agitée par de tels frissons, qu’on eût dit des convulsions.

 

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