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HÉSITATION Page 41

by Stephenie Meyer


  Jacob interrompit notre baiser le premier. Ouvrant les yeux, je constatai qu’il me contemplait avec un émerveillement teinté d’exaltation.

  — Je dois partir, murmura-t-il.

  — Non.

  Il sourit, ravi par ma réponse.

  — Je ne serai pas long. Mais chaque chose en son temps…

  Il se pencha pour m’embrasser derechef. À quoi bon lui résister ? Cette fois, ce fut différent. Ses mains se firent douces sur ma peau, et ses lèvres tendres sur les miennes, et bizarrement hésitantes. Ce fut un baiser très bref et extrêmement voluptueux. Enroulant ses bras autour de moi, il me serra contre lui avant de chuchoter à mon oreille :

  — Voilà qui aurait dû être notre premier baiser. Mieux vaut tard que jamais.

  Mes larmes roulèrent sur son torse, là où il ne pouvait les voir.

  24

  Imprévu

  Couchée à plat ventre sur le duvet, j’attendais que la justice frappe. Une avalanche m’enterrerait peut-être sur place. Je le désirais. Je ne voulais plus jamais recroiser mon reflet dans une glace.

  Aucun son ne m’avertit — soudain pourtant, la main glacée d’Edward caressa mes cheveux emmêlés. Un frisson de culpabilité me secoua à son contact.

  — Ça va ? s’enquit-il d’une voix anxieuse.

  — Non. J’ai envie de mourir.

  — Cela n’arrivera jamais. Je ne le permettrai pas.

  — Ne t’avance pas trop, gémis-je. Tu risques de changer d’avis.

  — Où est Jacob ?

  — Il est parti se battre.

  Il avait quitté notre campement d’une démarche primesautière avant de se mettre à galoper afin de rejoindre le champ de bataille, tremblant déjà de tout son corps, signe avant-coureur de sa transformation. Désormais, toute la meute était au courant. Seth Clearwater, qui arpentait les alentours, avait été le témoin intime de mon déshonneur.

  — Ah ! finit par commenter Edward au bout d’un long moment.

  Ses intonations me firent regretter que l’avalanche ne se soit pas produite. Relevant la tête, je découvris son regard vide, cependant qu’il prêtait l’oreille à des nouvelles que j’aurais préféré lui épargner, quitte à le payer de ma vie. Je renfonçai aussitôt mon visage dans le sac de couchage. Edward lâcha soudain un ricanement amer qui me stupéfia.

  — Et moi qui me croyais prêt à tous les coups bas, marmotta-t-il avec une admiration contrainte. En comparaison, j’ai l’air d’un saint. Je ne t’en veux pas, mon amour, ajouta-t-il en frôlant ma joue. Jacob est plus sournois que je ne le pensais. J’aurais bien aimé cependant que tu ne lui demandes pas ce baiser.

  — Edward, je… je… je suis…

  — Chut ! Ce n’est pas grave, il t’aurait embrassée de toute façon, que tu sois ou non tombée dans le panneau. Simplement, je n’ai plus d’excuse pour lui casser la figure. Dommage, j’aurais adoré.

  — Quel panneau ?

  — Voyons, Bella, tu as vraiment cru qu’il était d’une telle noblesse ? Qu’il se sacrifierait glorieusement rien que pour me laisser la voie libre ?

  Lentement, je relevai le menton, rencontrai ses prunelles pleines de patience. Il arborait une expression de douce compassion alors que je n’inspirais à mon avis que révulsion.

  — Oui, admis-je, je l’ai cru.

  Je détournai les yeux. Je n’éprouvais aucune rancœur à l’encontre de Jacob et de ses tromperies. La haine envers moi-même occupait tant d’espace en moi, que je n’avais plus de place pour d’autres émotions.

  — Tu mens si mal que tu gobes le premier un peu doué dans ce domaine, s’esclaffa Edward.

  — Pourquoi n’es-tu pas fâché ? Pourquoi ne me hais-tu pas ? N’as-tu pas eu vent de toute l’histoire ?

  — J’ai eu l’essentiel. Jacob émet des images mentales très parlantes. J’ai autant de peine pour la meute que pour moi. Le pauvre Sam en était écœuré. Heureusement, il a obligé Jacob à se concentrer sur autre chose, à présent.

  Fermant les paupières, je secouai la tête.

  — Tu n’es qu’humaine, reprit Edward en se remettant à caresser mes cheveux.

  — C’est l’excuse la plus minable qu’il m’ait été donné d’entendre.

  — Il n’empêche, tu l’es. Lui aussi, d’ailleurs, quand bien même je le regrette. Il y a des vides dans ton existence que je ne peux pas remplir, j’en suis conscient.

  — C’est faux. Il n’y a pas de vides. Je suis horrible, c’est tout.

  — Tu l’aimes, chuchota-t-il tendrement.

  Tout en moi cherchait douloureusement à nier cette vérité.

  — Je t’aime plus que lui, répondis-je, faute de mieux.

  — Oui, je le sais. Mais… quand je t’ai quittée, Bella, tu as souffert, et Jacob a été là pour te raccommoder. Il est normal que ça ait laissé des traces, tant sur lui que sur toi. Je ne suis pas certain que ces points de suture s’effaceront d’eux-mêmes, et je ne suis pas en droit de vous blâmer pour quelque chose dont je suis responsable. Puisses-tu me pardonner un jour, je ne saurais cependant fuir les conséquences de mes actes.

  — J’aurais dû me douter que tu trouverais une façon de te reprocher les choses. Arrête ça, s’il te plaît. C’est intolérable.

  — Comment voudrais-tu que je réagisse, alors ?

  — Insulte-moi dans toutes les langues que tu connais. Dis-moi que je te dégoûte, que tu vas m’abandonner, de manière à ce que je me traîne à tes genoux et te supplie de rester.

  — Je suis navré, soupira-t-il, je n’en suis pas capable.

  — Au moins, cesse de me réconforter. Laisse-moi souffrir, je le mérite.

  — Non.

  — Après tout, tu as raison. Continue à être compréhensif, c’est sûrement pire.

  Il garda le silence un bon moment, je devinai une tension nouvelle dans l’air, une urgence.

  — Ça se rapproche, marmonnai-je.

  — Plus que quelques minutes, en effet. Juste le temps pour une dernière chose…

  J’attendis. Il finit par reprendre la parole, tout doucement.

  — La noblesse ne m’est pas étrangère, Bella. Je ne t’obligerai pas à choisir entre nous deux. Je souhaite ton bonheur, je te donne tout ce que tu voudras de moi, ou rien si c’est mieux pour toi. Ne te laisse pas influencer parce que tu te sens redevable envers moi.

  — Tais-toi ! m’écriai-je en me redressant.

  Il écarquilla les yeux de surprise.

  — Non, tu ne comprends pas. Je ne m’efforce pas de te soulager, Bella. Je suis sincère.

  — Je sais. Qu’est devenue ta ténacité ? Ne t’offre pas en sacrifice. Bats-toi !

  — Comment ? demanda-t-il, empreint d’une tristesse profonde.

  — Je me fiche qu’il fasse froid, répondis-je en l’enlaçant. Je me fiche d’empester l’animal. Aide-moi à oublier à quel point je suis horrible. À l’oublier, lui. À oublier mon propre nom. Bats-toi !

  Je n’attendis pas qu’il se décide ni qu’il m’annonce qu’un monstre cruel et sans foi comme moi ne l’intéressait pas. Me jetant contre lui, j’écrasai ma bouche sur ses lèvres de glace.

  — Attention, mon amour, murmura-t-il.

  — Non ! grognai-je.

  — Tu n’as rien à me prouver, objecta-t-il en m’écartant doucement.

  — Je ne cherche pas à prouver quoi que ce soit. Tu as affirmé m’offrir toute partie de toi que je désirais. Je veux celle-ci. Je veux tout.

  Nouant mes bras autour de sa nuque, je me tendis pour atteindre sa bouche. Il se pencha pour m’embrasser, mais ses lèvres hésitèrent, cependant que mon impatience grandissait. Tout dans mon corps trahissait mes intentions. Inévitablement, ses mains m’arrêtèrent.

  — Ce n’est sans doute pas le meilleur moment, suggéra-t-il, un peu trop calme à mon goût.

  — Pourquoi ? soupirai-je.

  S’il avait décidé d’être raisonnable, il était vain de lutter. Je le relâchai.

  — D’abord, parce qu’il fait vraiment froid, répondit-il e
n m’enveloppant dans le duvet.

  — Tu parles ! C’est parce que tu es bizarrement moral pour un vampire.

  — D’accord, rigola-t-il, je te l’accorde. Le froid vient en deuxième position. Troisièmement, donc, tu… eh bien, tu empestes, mon amour.

  Il plissa le nez.

  — Quatrièmement, reprit-il, en collant ses lèvres à mon oreille, nous essayerons, Bella. J’en fais le serment. Mais je préférerais que ce ne soit pas en réaction aux actes ou paroles de Jacob Black.

  Je tressaillis, enfonçai mon visage dans son épaule.

  — Et cinquièmement…

  — Quelle liste !

  — Certes, mais il me semble que tu voulais être tenue au courant de la bataille, non ?

  À cet instant, Seth poussa un hurlement strident. Je me raidis, ne m’apercevant que je serrais le poing que lorsque Edward dénoua mes doigts.

  — Tout ira bien, Bella, assura-t-il. Nous sommes doués, entraînés, et la surprise est de notre côté. Ce sera terminé très vite. Si je n’en étais pas persuadé, je serais sur place, et toi ici, enchaînée à un arbre ou quelque chose dans ce genre.

  — Alice est si menue, gémis-je.

  — Cela poserait un problème si quelqu’un réussissait à l’attraper.

  Seth se mit à geindre.

  — Que se passe-t-il ?

  — Il n’est pas content d’être coincé ici avec nous. Il a compris que la meute le tenait à l’écart pour sa propre sécurité, et il bave d’envie à l’idée de la rejoindre. Les nouveau-nés ont remonté la piste. Notre plan a marché comme sur des roulettes. Jasper est un génie. Ils ont aussi flairé la piste de ceux qui se trouvent dans la prairie et se sont séparés. Comme prévu. Sam nous emmène par un détour vers l’embuscade.

  Il était si pris dans ce qu’il entendait qu’il utilisait la première personne du pluriel.

  — Respire, Bella, ajouta-t-il ensuite.

  Je m’efforçai d’obtempérer. Dehors, Seth haletait fort, je me réglai sur son rythme cardiaque.

  — Le premier groupe a atteint la prairie. Déjà, nous percevons les bruits de la bagarre.

  Je serrai les dents.

  — Emmett prend du bon temps, s’esclaffa Edward.

  Je pris une nouvelle inspiration.

  — Le deuxième groupe se prépare. Ils ne font pas attention, ils ne nous ont pas encore repérés.

  Soudain, il gronda.

  — Quoi ? m’écriai-je immédiatement.

  — Ils parlent de toi. Ils sont censés se débrouiller pour que tu n’en réchappes pas… Bien joué, Leah. Drôlement rapide, cette petite. Un des nouveau-nés a flairé notre trace, elle l’a attrapé avant qu’il n’ait eu le temps de tourner les talons. Sam l’aide à l’achever. Paul et Jacob en ont eu un autre. Ils sont sur leurs gardes, maintenant, ils ne savent pas quoi faire. Les deux parties s’observent et feintent… Non ! Que Sam dirige les opérations. Restez en dehors de cela. Séparez-les, ne les laissez pas couvrir leurs arrières.

  Seth gémit.

  — C’est mieux. Entraînez-les vers la prairie.

  Le corps d’Edward bougeait en fonction de ce à quoi il assistait mentalement, des mouvements qu’il aurait adoptés sur place, sans qu’il s’en rende compte cependant. Ses mains tenaient toujours les miennes. Je caressais ses doigts. Au moins, il était ici, avec moi.

  La brusque absence de bruit fut l’unique indice. La respiration de Seth s’interrompit, ce que je remarquai forcément, puisque je la copiais. Je m’arrêtais donc d’inhaler moi aussi, effrayée, me rendant compte qu’Edward, à mon côté, s’était figé comme un bloc de glace.

  Oh non ! Non ! Non ! Non !

  Qui avions-nous perdu ? Un vampire ou un loup ? Un des miens, en tout cas. Qui avais-je perdu ?

  Tout à coup, si brutalement que je ne m’aperçus de rien, je me retrouvai sur mes pieds, tandis que la tente gisait en lambeaux autour de nous. Je clignai des yeux dans la lumière étincelante, ne distinguant que Seth, juste à côté de nous, le museau à une dizaine de centimètres du visage d’Edward. Ils se regardèrent pendant une seconde infinie avec une concentration absolue. Le soleil ruisselait sur la peau d’Edward, envoyant des étincelles sur le poil du loup.

  — Vas-y ! murmura ensuite Edward d’une voix pressante.

  L’animal déguerpit à travers la forêt.

  Combien de temps s’était-il réellement écoulé ? J’avais l’impression que le tout avait duré des heures. J’étais terrifiée de savoir qu’une chose atroce s’était produite là-bas. J’ouvrais la bouche pour demander à Edward de m’y emmener. Ils avaient besoin de lui, ils avaient besoin de moi. S’il fallait que je saigne pour les sauver, je le ferais. Je mourrais, à l’instar de la troisième épouse. Je n’avais pas de poignard sur moi, je trouverais cependant un moyen…

  Sans avoir eu le temps de prononcer un mot, cependant, je fus transportée dans les airs et plaquée contre la paroi vertigineuse de la falaise. Edward se tenait devant moi, dans une posture que, le cœur au bord des lèvres, je reconnus. Le soulagement m’envahit au moment où mon estomac se tordait d’horreur : j’avais mal interprété les événements. J’étais soulagée, parce qu’il ne s’était rien passé sur le champ de bataille ; horrifiée, parce que le danger était ici.

  Edward avait adopté une position de défense, à moitié accroupi, les bras vaguement écartés. Derrière moi, la roche aurait tout aussi bien pu être les murs en brique d’une certaine ruelle italienne, le jour où il s’était interposé entre moi et les gardes en manteaux sombres des Volturi.

  Un péril se rapprochait de nous.

  — Qui ? chuchotai-je.

  Quand il me répondit, les mots prirent la forme d’un grondement plus fort que la normale. Trop fort. Signifiant qu’il était trop tard pour se cacher. Nous étions piégés, peu importait que l’ennemi nous entendît.

  — Victoria, cracha-t-il, telle une insulte. Elle n’est pas seule. Elle a croisé ma piste en suivant les nouveau-nés de loin. Elle-même ne comptait pas se battre. Au dernier moment, elle a préféré me chercher, devinant que tu serais là où je serais. Elle a bien raisonné. Toi aussi. Elle a toujours été derrière cette machination.

  Elle était donc assez près pour qu’il perçût ses pensées. Encore une fois, j’en fus soulagée. S’il s’était agi des Volturi, nous n’en aurions pas réchappé. Avec Victoria, nous n’étions pas forcément condamnés. Edward pouvait survivre. Il se battait aussi bien que Jasper. Si elle ne venait pas avec trop de soutien, il devait être en mesure de s’en sortir, de retourner vers les siens. Il était le plus rapide, il y arriverait.

  J’étais tellement heureuse qu’il eût renvoyé Seth. Certes, ce dernier n’aurait pas le temps d’aller chercher des renforts. Victoria s’était décidée au moment le plus opportun pour elle. Mais au moins, il était en sécurité. Lorsque je songeais à lui, ce n’était pas le loup sable qui s’imposait à moi, juste l’adolescent de quinze ans.

  Edward bougea légèrement, imperceptiblement, cela me suffit néanmoins pour savoir où regarder. Tournant les yeux vers les ombres de la forêt, j’eus l’impression que mes cauchemars venaient à moi.

  Deux vampires émergèrent lentement devant ce qu’il restait de notre campement, aux aguets, ne ratant rien. Sous le soleil, ils étincelaient comme des diamants.

  Je fus incapable de contempler le garçon blond — oui, il était tout jeune, bien que grand et musculeux, mon âge sans doute lorsqu’il avait été transformé. Ses prunelles d’un rouge vif comme je n’en avais encore jamais vu pourtant ne retinrent pas mon attention. Bien qu’il fût le plus proche, le plus dangereux par conséquent, je ne réussis pas à m’intéresser à lui. Car, à quelques pas en arrière, Victoria me dévisageait.

  Sa tignasse orange avait des reflets plus violents que dans mon souvenir, telle une flamme. Il y avait beau ne pas avoir de vent, le feu qui encadrait sa figure donnait l’impression de vaciller, comme vivant. La soif noircissait ses yeux. Contrairement à ce qui avait lieu dans mes rêves, elle ne me sourit pas — ses
lèvres étaient pincées en une ligne mince. Son attitude avait quelque chose de félin, lionne guettant le moment de bondir. Son regard sauvage fit la navette entre Edward et moi, sans jamais se poser sur lui plus d’une demi-seconde. Pas plus que moi, elle n’était capable de s’arracher à ma contemplation. La tension qui émanait d’elle était presque palpable. Je sentais le désir, la passion dévorante dont elle était prisonnière. Comme si j’étais soudain capable de déchiffrer son esprit, je savais également ce qu’elle pensait. Elle était enfin tout près de ce qu’elle désirait, du but de son existence depuis maintenant plus d’un an : ma mort.

  Son plan était aussi évident que pratique. Le grand blond attaquerait Edward ; dès que ce dernier serait suffisamment occupé, elle se chargerait de me liquider. Ce serait rapide — elle n’était pas ici pour s’amuser — mais efficace. Je ne m’en relèverais pas. Aucun venin vampirique ne me sauverait. Elle allait arrêter les battements de mon cœur, peut-être en fourrant sa main dans ma poitrine, en l’écrasant. Quelque chose dans ce genre, en tout cas. Comme s’il souhaitait attirer son attention sur lui, mon cœur s’affola.

  Très, très loin, au-delà des bois sombres, un hurlement de loup retentit dans l’air figé. Seth parti, il nous était impossible d’en interpréter le sens.

  Le garçon épiait Victoria du coin de l’œil, attendant ses ordres. Il était jeune à plus d’un titre. À ses iris cramoisis, je devinai qu’il n’était pas vampire depuis longtemps. Il serait fort, inepte. Edward n’aurait aucun mal à le vaincre… et survivrait. Sans un mot, Victoria tendit le menton, lui lâchant la bride.

  — Riley, murmura Edward soudain d’une voix douce et apaisante.

  L’autre se figea, prunelles rouges écarquillées.

  — Elle te ment, Riley, enchaîna Edward. Écoute-moi. Elle te ment comme elle a menti à ceux qui meurent à présent dans la prairie. Tu sais qu’aucun de vous deux n’ira jamais leur porter secours. Est-il si difficile d’admettre qu’elle t’a trompé également ?

  L’hébétude se dessina sur le visage du nouveau-né. Edward se déplaça latéralement de quelques centimètres ; automatiquement, Riley ajusta sa position à la sienne.

 

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