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HÉSITATION

Page 44

by Stephenie Meyer


  Je ne détectai cependant aucune trace de leur présence. Un coup d’œil à mon voisin m’apprit qu’il fixait l’horizon. Je l’imitai, ne distinguai rien d’autre que les volutes violettes et huileuses qui ondulaient, paresseuses, au-dessus de l’herbe. Tout à coup, elles se déformèrent et s’assombrirent en leur centre.

  — Hum ! marmonna une voix morte dont je reconnus aussitôt l’apathie.

  — Bienvenue, Jane, répondit Edward avec une froide courtoisie.

  Les ombres se rapprochèrent, se séparant de la fumée pour se solidifier. Jane était devant, comme de bien entendu, manteau le plus sombre, presque noir, silhouette la plus petite. Son capuchon dissimulait en grande partie ses traits angéliques. Les quatre personnages qui se dressaient derrière elle m’étaient également familiers. J’identifiai sans peine le plus grand qui releva d’ailleurs la tête. Félix rejeta en arrière sa capuche et m’adressa un clin d’œil ainsi qu’un sourire. Près de moi, Edward était raide.

  Jane promena lentement son regard sur les figures lumineuses des Cullen avant de s’arrêter sur la nouvelle-née, près du bûcher. La fille se cachait de nouveau le visage entre les mains.

  — Je ne comprends pas, lâcha Jane sur un ton un peu moins indifférent que précédemment.

  — Elle s’est rendue, expliqua Edward.

  — Pardon ?

  Félix et un de ses compagnons échangèrent un coup d’œil.

  — Carlisle lui a laissé le choix.

  — Ceux qui enfreignent les règles n’ont pas le choix, riposta Jane.

  — La décision t’appartient, intervint Carlisle de sa voix douce. Dans la mesure où elle était prête à renoncer à nous attaquer, je n’ai pas jugé utile de la détruire. Personne ne l’a éduquée.

  — Voilà qui est hors de propos.

  — À ta guise.

  Un instant, Jane parut consternée, puis elle se ressaisit.

  — Aro espérait que nous irions assez à l’ouest pour te rencontrer, Carlisle, poursuivit-elle. Il te salue.

  — Merci de lui retourner la politesse.

  — Naturellement.

  Jane sourit. Elle était presque adorable quand elle daignait s’animer. Elle se retourna vers le feu.

  — Il semble que vous ayez accompli notre tâche à notre place, aujourd’hui… enfin, presque. Simple curiosité professionnelle de ma part, mais combien étaient-ils ? Ils ont fait pas mal de dégâts à Seattle.

  — Dix-huit, celle-ci comprise, répondit Carlisle.

  Jane parut étonnée, et contempla de nouveau le feu, comme pour en évaluer la taille. Félix et son compère échangèrent un autre regard, plus long cette fois.

  — Dix-huit, répéta l’émissaire d’Aro, visiblement déstabilisée.

  — Des jeunes, non entraînés, tempéra Carlisle.

  — Tous ? sursauta son interlocutrice. Qui les a créés, alors ?

  — Elle s’appelait Victoria, intervint Edward.

  — S’appelait ?

  Il inclina la tête du côté des bois. Ouvrant grandes les paupières, Jane se concentra sur l’horizon. L’autre colonne de fumée, peut-être. J’évitai de tourner la tête pour vérifier.

  — Cette Victoria, reprit-elle, elle est comprise dans les dix-huit ?

  — Non. Et elle avait un acolyte. Pas aussi jeune que celle-ci, mais guère plus âgé que d’un an.

  — Vingt, donc, souffla Jane. Qui s’est occupé du créateur ?

  — Moi, répondit Edward.

  Jane plissa les yeux avant de s’adresser à la fille blottie près du bûcher.

  — Toi ! lança-t-elle durement. Ton nom ?

  La gamine lui jeta un regard méprisant et serra les lèvres, ce qui amena un sourire sur le visage de son interlocutrice. Le hurlement de souffrance de la nouvelle-née fut assourdissant. Son corps se raidit dans une torsion qui était tout sauf naturelle. Je baissai le menton, à deux doigts des larmes, résistant à l’envie de me boucher les oreilles. Je serrai les dents, retins ma nausée. Les cris s’intensifièrent, et je m’efforçai de me concentrer sur les traits impassibles d’Edward, ce qui eut cependant le désagrément de me rappeler le jour où lui-même avait été victime du don maléfique de Jane. Du coup, je me fixai sur Alice et Esmé — elles n’exprimaient rien de plus que lui.

  Enfin, le silence revint.

  — Ton nom, répéta Jane, inflexible.

  — Bree, haleta la gosse.

  Jane sourit, l’autre se remit à brailler. Je retins mon souffle jusqu’à ce que ses cris cessent.

  — Pourquoi t’acharner ? marmotta Edward, mâchoires crispées. Elle te dira tout ce que tu veux savoir, maintenant.

  Jane releva la tête, un éclat amusé et plutôt inattendu dans ses prunelles mortes.

  — J’en ai conscience, répondit-elle, presque hilare. Bree, ajouta-t-elle ensuite en reprenant sa voix glacée, cette histoire est-elle vraie ? Étiez-vous vingt ?

  La malheureuse haletait, joue appuyée sur le sol.

  — Dix-neuf ou vingt, peut-être plus, aucune idée, s’empressa-t-elle de répondre, terrifiée à l’idée que son ignorance lui vaille de nouveaux tourments. Sara et un type dont je ne connaissais pas le nom se sont battus en chemin…

  — Cette Victoria t’a-t-elle créée ?

  — Peut-être. Riley n’a jamais prononcé son nom. Cette nuit-là, je ne l’ai pas vue… il faisait sombre, et j’avais mal… Riley ne voulait pas que nous pensions à elle, d’après lui nos esprits n’étaient pas assez sûrs.

  Jane regarda brièvement Edward. Décidément, Victoria avait été rusée. Si elle n’avait pas suivi la trace d’Edward, nous n’aurions jamais su avec précision qu’elle était impliquée.

  — Parle-moi de Riley, dit Jane. Pourquoi vous a-t-il amenés ici ?

  — Nous devions détruire les étranges vampires aux yeux jaunes. D’après lui, ce serait facile. Comme la ville leur appartenait, ils viendraient à notre rencontre. Quand nous en aurions fini avec eux, tout ce sang frais serait à nous. Il nous a donné leur odeur. Il a précisé que nous serions certains d’avoir trouvé le bon clan, si celle-là (elle me désigna du doigt) était avec eux. Le premier d’entre nous qui mettait la main dessus pouvait en faire ce qu’il voulait.

  Edward gronda.

  — Apparemment, Riley se trompait sur le côté facile des choses, commenta Jane.

  Soulagée que la conversation ait pris un aspect aisé, Bree acquiesça et se rassit prudemment.

  — Je ne sais pas ce qui s’est passé, enchaîna-t-elle. Nous nous sommes séparés, mais les autres ne nous ont jamais rejoints. Et Riley nous a laissés tomber et n’est pas venu à notre aide, contrairement à ce qu’il avait promis. Après, tout est devenu confus, nous avons été taillés en pièces. J’ai eu peur, j’ai voulu m’enfuir, et celui-là (cette fois, elle montra Carlisle) m’a dit qu’ils ne m’attaqueraient pas si je me rendais.

  — Malheureusement, jeune fille, murmura Jane, étrangement tendre, à présent, il n’était pas en position de te faire cette offre. Enfreindre les règles a des conséquences.

  Bree la dévisagea sans comprendre.

  — Vous êtes sûrs d’avoir eu les autres ? lança Jane à Carlisle. Le deuxième groupe ?

  — Nous aussi nous sommes séparés, répondit-il sans broncher.

  — J’avoue que je suis impressionnée, reconnut Jane avec un demi-sourire, et ses acolytes opinèrent. Je n’avais encore jamais vu un clan réchapper d’une agression de cette ampleur. Sais-tu quelles en étaient les raisons ? Pourquoi la fille en était la clé ?

  Ses prunelles s’arrêtèrent un instant sur moi, et je frémis.

  — Victoria en voulait à Bella, expliqua Edward, impassible.

  Jane éclata de rire, roucoulement doré et joyeux d’enfant heureux.

  — Cette personne semble décidément provoquer des réactions bizarrement puissantes chez les membres de notre espèce.

  De nouveau, elle me fixa, et Edward se figea.

  — Aurais-tu l’obligeance de cesser ? demanda-t-il d’un ton sec.


  — Je vérifiais, rien de plus. Je n’ai fait aucun mal, visiblement.

  Je fus heureuse que le petit truc étrange que je possédais — et qui m’avait protégée de Jane lorsque nous nous étions rencontrées en Italie — fonctionnât encore. Edward me serra contre lui.

  — Bon, nous n’avons plus guère de travail, repartit Jane, sa voix retrouvant son apathie. Nous n’avons pas l’habitude d’être inutiles. Dommage que nous ayons loupé la bagarre. D’après ce que j’ai compris, il était sûrement intéressant d’y assister.

  — En effet, convint Edward. Et vous l’avez manqué de peu. Une demi-heure plus tôt, et vous auriez pu accomplir vos desseins.

  Jane soutint son regard sans flancher.

  — Oui. Parfois, les événements s’arrangent d’une bien triste façon.

  Elle se tourna pour contempler la nouvelle-née.

  — Félix ! ordonna-t-elle.

  — Un instant ! protesta Edward.

  Jane sourcilla, mais Edward s’adressait à Carlisle.

  — Nous pourrions expliquer les règles à cette jeune fille. Elle paraît prête à apprendre. Elle ignorait ce dans quoi on l’entraînait.

  — Nous sommes tout disposés à prendre Bree en charge, accepta aussitôt son père.

  Jane sembla partagée entre l’incrédulité et l’amusement.

  — Nous ne tolérons aucune exception, décréta-t-elle, et nous ne donnons pas de deuxième chance non plus. Cela nuirait à notre réputation. À propos… Caïus sera ravi d’apprendre que tu es toujours humaine, Bella. Cela l’amènera peut-être à te rendre une petite visite.

  — La date est déjà fixée, lança Alice, qui s’exprimait pour la première fois. Si ça se trouve, nous vous rendrons une petite visite dans quelques mois.

  Le sourire de Jane s’effaça, puis elle haussa les épaules, indifférente, sans même daigner se tourner vers Alice.

  — Contente de t’avoir revu, Carlisle, dit-elle. Moi qui pensais qu’Aro exagérait. À la prochaine, donc…

  Carlisle hocha la tête, l’air peiné.

  — Règle-moi ça, Félix, ordonna Jane avec un signe du menton en direction de Bree. Je veux rentrer.

  — Ne regarde pas ! chuchota Edward à mon oreille.

  Je ne fus que trop heureuse de lui obéir, j’avais eu mon content d’horreurs pour la journée — pour la vie entière. Je fermai les paupières et enfouis mon visage dans l’épaule d’Edward.

  Hélas, je ne pus m’empêcher d’entendre. D’abord, un grondement grave et rauque, puis un hurlement aigu et trop familier qui s’interrompit brutalement, suivi de bruits écœurants — chairs broyées et os brisés.

  Edward me frottait le dos.

  — Partons ! ordonna Jane.

  Je relevai la tête à temps pour voir le dos des grands manteaux gris s’éloigner dans la fumée virevoltante. L’odeur d’encens s’était ravivée, toute fraîche. Les silhouettes disparurent dans le brouillard mauve.

  26

  Morale

  Dans la salle de bains d’Alice, les flacons et les tubes pullulaient, tous revendiquant leur capacité à embellir l’aspect extérieur d’une personne. Comme tous, dans cette maison, étaient à la fois parfaits et imperméables, je songeai qu’elle avait dû acquérir l’essentiel de ces onguents en pensant à moi. Effarée par autant de gâchis, je parcourus les étiquettes.

  C’était toujours ça pour éviter de me regarder dans le miroir, tandis qu’Alice brossait mes cheveux en longs mouvements mesurés.

  — C’est bon, finis-je par décréter, d’une voix atone. Je veux retourner à La Push.

  J’avais déjà été obligée de patienter des heures avant que Charlie ne daignât quitter la maison de Billy. Chacune de ces minutes écoulées à ignorer si Jacob était ou non vivant m’avait paru durer une vie. Lorsque j’avais été enfin autorisée à aller là-bas afin de le vérifier en personne, j’avais eu l’impression qu’Alice ne m’avait accordé qu’un huitième de seconde pour le voir — elle avait appelé Edward afin de lui remémorer que j’étais censée être en ville avec elle toute la journée, version officielle destinée à rassurer mon père. Préserver les apparences me semblait ridicule et insignifiant.

  — Jacob n’a pas encore repris connaissance, objecta-t-elle. Carlisle ou Edward nous téléphoneront quand ce sera le cas. De toute façon, il faut d’abord que tu passes chez Charlie. En allant chez Billy, il a constaté qu’ils étaient revenus de leur randonnée. Il risque d’avoir des soupçons.

  J’avais déjà élaboré et appris par cœur l’histoire que j’allais lui servir.

  — Je m’en fiche. Je veux être là-bas quand Jake se réveillera.

  — C’est ton père qui compte, pour l’instant. La journée a été rude, d’accord, ce n’est pas une raison pour fuir tes responsabilités. Il est plus important que jamais qu’il reste dans l’ignorance. Commence par jouer ton rôle, Bella, tu pourras faire ce que tu voudras ensuite. Appartenir au clan des Cullen suppose méticulosité et maturité.

  Elle avait raison, naturellement. Au demeurant, c’était cette raison, plus puissante que ma peur, ma peine et ma culpabilité, qui avait permis à Carlisle de m’éloigner du chevet de Jacob.

  — Rentre chez toi, m’ordonna Alice. Parle à Charlie. Rajoutes-en dans l’alibi. Préserve-le.

  Je me levai, des fourmis plein les jambes. J’étais restée assise trop longtemps.

  — Cette robe te va à ravir, roucoula Alice.

  — Quoi ? Oh… euh, merci encore, marmonnai-je plus par courtoisie que par gratitude.

  — C’est une preuve, insista-t-elle, l’innocence incarnée. Que serait le lèche-vitrines sans nouvelle tenue ? Et, si je puis me permettre, celle-ci est très flatteuse.

  Je tressaillis, incapable de me souvenir de la façon dont elle m’avait habillée. Mon esprit ne cessait de s’évader, tels des insectes fuyant une lumière trop vive.

  — Jacob va bien, Bella ! soupira-t-elle sans se leurrer sur mes préoccupations. Inutile de te dépêcher. Si tu soupçonnais quelle dose de morphine lui a administrée Carlisle, tu comprendrais qu’il est dans les vapes pour un bon moment.

  Au moins, il ne souffrait pas. Pas encore.

  — Souhaites-tu aborder certains sujets avant de partir ? s’enquit-elle. Tu dois être un peu traumatisée.

  Je me doutais de ce qui titillait sa curiosité, mais j’avais d’autres questions à lui poser.

  — Serai-je ainsi ? marmonnai-je. Comme cette Bree ?

  J’avais beau avoir énormément de soucis, je ne parvenais pas à me chasser la malheureuse du crâne. Nouvelle-née dont l’existence avait si brutalement pris fin. Dont le visage, tordu par la soif que lui avait inspirée mon sang, continuait à me hanter.

  — Tout le monde est différent, murmura Alice en caressant mon bras. Mais oui, il y aura de cela.

  Je me figeai, cherchant à imaginer.

  — Ça passe, assura-t-elle.

  — En combien de temps ?

  — Quelques années, un peu moins parfois. Pour toi, ce sera peut-être différent. Tu es la première que je rencontre qui l’ait choisi. Il sera intéressant de voir si cela a une influence quelconque.

  — Intéressant…

  — Nous t’éviterons les ennuis.

  — Je sais, et j’ai confiance en vous, reconnus-je d’un ton morne.

  — Si tu t’inquiètes pour Carlisle et Edward, se méprit-elle, je suis sûre qu’ils vont bien. Sam commence à nous respecter… enfin, au moins Carlisle. Ce qui est tant mieux, parce que les choses n’ont pas été faciles quand mon père a dû recasser les os…

  — Alice ! Je t’en prie !

  — Désolée.

  Jacob ayant entamé sa guérison spectaculaire, certaines de ses fractures s’étaient mal résorbées. Il avait donc fallu calmer le jeu, mais y penser restait difficile.

  — Puis-je te poser une question, Alice ? À propos du futur ?

  — Hum… je te rappelle que je ne suis pas en mesure de tout voir.

  — Je ne te demande rien de précis.
Seulement, ton talent fonctionne sur moi, alors pourquoi ceux de Jane, d’Edward ou d’Aro sont-ils impuissants face à moi ?

  À peine posée, je me rendis compte que la question perdait de son intérêt, au regard des soucis plus pressants qui m’encombraient la tête. Ce ne fut pas le cas pour Alice, en revanche.

  — Le don de Jasper fonctionne également sur toi, me fit-elle remarquer. Comme sur tout le monde, d’ailleurs, parce que le sien est physique, concret. Quant à moi, j’ai des visions sur les événements, pas sur les raisons de leur origine. Mon talent n’affecte donc pas le cerveau et concerne la réalité, ou du moins une version de la réalité, et pas l’illusion. Mais Jane, Edward et Aro travaillent à l’intérieur du mental. Jane ne crée qu’une illusion de douleur, elle ne touche pas vraiment le corps. Toi, tu es en sécurité dans ton esprit, personne ne parvient à t’y atteindre. Pas étonnant qu’Aro ait été intrigué sur ce que seraient tes prochaines aptitudes.

  Elle m’étudiait, cherchant à deviner si je suivais son raisonnement logique. En vérité, ses mots s’étaient fondus les uns dans les autres, perdant leur sens. Je n’arrivais pas à me concentrer. Nonobstant, j’acquiesçai, affichant un air compréhensif. Je ne la trompai pas, toutefois.

  — Ça va aller, me rassura-t-elle en effleurant ma joue. Il va s’en tirer, Bella, et je n’ai pas besoin de vision pour en être certaine. Bon, prête à partir ?

  — Une dernière chose. Toujours au sujet de l’avenir.

  — Vas-y.

  — Me vois-tu encore devenir vampire ?

  — Oh oui, naturellement !

  Je hochai lentement la tête.

  — Douterais-tu de ton propre esprit ? me demanda-t-elle, ses prunelles insondables.

  — Non, je voulais juste en être sûre.

  — Je ne le suis qu’autant que tu l’es, cependant. Si tu devais… changer d’avis, ce que je verrais se modifierait également… ou, dans ton cas, disparaîtrait.

  — Ça n’arrivera pas, soupirai-je.

  — Je suis désolée, me consola-t-elle. Je ne peux pas vraiment compatir. Mon premier souvenir, c’est d’avoir capté le visage de Jasper dans mon avenir personnel. J’ai toujours su que ma vie tendait vers lui. Malheureusement, ma sympathie s’arrête là. Je regrette que tu aies à choisir entre deux bonnes options.

 

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