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Mon fiancé, sa mère et moi

Page 15

by Brenda Janowitz


  — Je sais que votre famille est plus importante que la nôtre, dit ma mère en souriant, mais comment pouvez-vous avoir six cents invités ?

  — Eh bien, Edward a beaucoup de relations d’affaires, dit la mère de Jack.

  — Vous comptez inviter tous les membres du système judiciaire américain ? demande ma mère en regardant Catherine.

  Je sais qu’elle attend, et espère, que celle-ci rira à sa boutade, mais Catherine ne réagit pas et conserve un air impénétrable. Aurait-elle l’air aussi neutre, si elle savait que c’est mon père qui paiera l’addition et qu’il a le pourboire facile, même quand il n’y a pas lieu d’en donner ?

  — Nous pourrions peut-être commencer par le menu, suggère-t-elle, le stylo en l’air, prête à noter. A quoi pensiez-vous pour l’entrée ?

  Le visage de mon père s’éclaire aussitôt, il s’apprête à parler filet de bœuf.

  — Nous avions pensé à du homard, dit la mère de Jack.

  Mon père blêmit, ma mère penche la tête et semble avoir un soudain intérêt pour ses ongles.

  — Du homard ? demande mon père en se forçant à sourire, mais, Joan, c’est un mariage juif!

  Tout le monde se regarde en silence et je prie pour ne pas être obligée d’expliquer aux Solomon que le homard n’est pas casher, d’où l’objection de mon père.

  Après avoir pris une profonde inspiration, ma mère lève les yeux et intervient courageusement :

  — Nous avions pensé à du filet de bœuf, dit-elle avec un sourire.

  Comme si elle voulait préciser : « Du filet choisi dans les meilleurs morceaux et que mon mari préparera lui-même avec amour, bien évidemment. »

  — Excellent choix, commente la coordinatrice sans lever les yeux de ses notes.

  — Nous pourrions proposer les deux, du homard et votre viande, dit la mère de Jack.

  C’est sûrement un effet de mon imagination mais j’ai l’impression qu’elle a dit « votre viande » comme si celle-ci provenait de vaches malades. Je sais qu’elle est végétarienne mais elle ne peut pas ignorer que la viande casher est une viande de grande qualité. Si seulement elle avait accepté de servir le filet de bœuf que mon père lui avait offert le soir de leur première rencontre, les choses n’en seraient pas là aujourd’hui et il y aurait moins d’hostilité dans l’air.

  — Joan et moi tenons beaucoup au homard, dit soudain le père de Jack. Tu n’aimes pas le homard, Brooke ? Il me semble pourtant qu’à chaque fois que nous allons au Palm, tu en commandes toujours à la place du steak.

  — Euh, eh bien, dis-je en essayant de trouver une repartie.

  Je me suis souvent moquée de Jack et de son incapacité à tenir tête à son père, mais maintenant que c’est à mon tour d’être sous le feu de son regard m’accusant d’aimer les créatures impures de la mer, je comprends mieux Jack. Je n’imagine pas une seconde avoir un père comme Edward. Je ne l’imagine même pas comme juge sur une de mes affaires.

  (Juge Solomon : — N’est-ce pas la vérité, Brooke ?

  Moi : — Si, Votre Honneur ! Je suis coupable !

  Mon client : — Vous êtes virée !)

  — Brooke et moi adorons le homard, intervient Jack en se passant la main dans les cheveux.

  Toi aussi, Brutus ?

  Mon père se tourne vers moi et me regarde comme si je l’avais trahi. Mais il n’a pas à s’inquiéter. C’est vrai que je mange du homard quand j’en ai l’occasion et j’en mangerais tous les jours si je le pouvais, mais le problème n’est pas là. Il est simplement impensable de servir du homard à un mariage juif. Bon, en fait, on peut le faire (comme les Solomon le prouvent aujourd’hui), mais quand le père de la mariée est un boucher cascher et que c’est lui qui paie l’addition, c’est inimaginable, un point c’est tout.

  Pas de panique. Reste calme. Respire.

  Utilise tes super compétences d’avocat-conseil pour faire prendre conscience à cet homme et à son père qu’il est hors de question de servir du homard à un mariage juif. Convaincs-les qu’il faut servir la viande que Barry le Boucher aura sélectionnée, préparée et découpée avec amour. Fais marcher ton intelligence, ta diplomatie et toute la ruse dont les jeunes fiancées doivent user chaque jour pour convaincre leur fiancé et leur belle-famille. Je me lance et je débite à toute allure :

  — On ne peut pas servir du homard à un mariage juif !

  Je reprends mon souffle et, devant le silence interloqué de l’assemblée, je m’aperçois que, emportée par mon élan, je me suis levée de ma chaise. Au temps pour moi.

  — En plus, dit mon père, certains membres de notre famille ne mangent que casher, et ils n’apprécieraient pas du tout cette idée.

  — Vous ne mangez que casher? demande la mère de Jack, les yeux écarquillés, comme si elle demandait si nous pratiquions le cannibalisme.

  — Ce n’est pas la question, commence ma mère aussitôt interrompue par mon père.

  — Ma tante Devorah est pratiquante. Si vous lui servez du homard, elle ne touchera pas à la viande qui est à côté. Elle n’a pas le droit de manger un aliment qui a touché un crustacé. Alors que mangera ma tante Devorah ?

  — Ecoutez, Barry, de toute façon, personne ne mange vraiment les entrées, vous savez ? dit Joan, la mère de Jack, en tendant la main pour tapoter celle de mon père. Elle se gavera probablement d’amuse-gueules à l’apéritif et elle n’aura même plus faim pour le dîner !

  — J’en doute parce qu’au train où vont les choses, je parie que vous allez me dire que vous avez l’intention de servir des cheeseburgers au cocktail !

  — Eh bien, n’oubliez pas que nous sommes originaires de Philadelphie, tout de même, dit Joan.

  Par pitié ne parle pas du Phillie cheese steak, s’il te plaît, non!

  — Vous ne comptez tout de même pas servir du Phillie cheese steak au mariage juif de ma fille unique ? s’exclame ma mère en se penchant en avant.

  Bingo!

  — Bien sûr que non, nous ne voudrions pas servir du cheese steak au mariage ! dit la mère de Jack en riant.

  Je pousse un soupir de soulagement. Ah, ces Solomon ! Ils ont bien failli nous avoir! Grâce à Dieu, on est passés à côté de l’incident diplomatique. Pour un boucher casher de Long Island, il n’y a rien de pire qu’un cheese steak de Philadelphie. Manger de la viande et du fromage en même temps, c’est déjà une offense pour lui, mais le mélanger et le servir ensemble entre deux tranches de pain, c’est impensable. Mais c’était une blague ! Une plaisanterie ! Ce qui veut dire que tout n’est pas perdu, on peut encore sauver les choses. Ouf, ça va mieux ! Allez, on va bien s’amuser maintenant, je suis soulagée. Je pense que nous irons certainement dîner tous ensemble après notre petite réunion, on boira un peu trop, on rira beaucoup et on se quittera amis pour la vie.

  — Mais, poursuit Joan après avoir retrouvé son sérieux, nous devrons absolument rendre un petit hommage à notre chère ville de Philadelphie lors du dîner de répétition du mariage, la veille du jour J. Dîner que nous organiserons pour tous les invités qui viendront de loin.

  — Vous voulez dire que vous allez servir de la viande et du fromage au dîner de répétition du mariage de ma fille ? demande mon père, le souffle coupé.

  Ma mère et moi fermons les yeux. Nous préférons ne pas le regarder, de peur de voir son visage certainement cramoisi sous l’outrage et les poings serrés sous la table.

  — Et si nous parlions du gâteau ? demande la coordinatrice pour changer de sujet. Dans quelle catégorie de prix nous situons-nous ?

  Ah, oui ! le gâteau ! Bonne idée, parlons du gâteau. Cette Catherine connaît son métier, elle intervient quand il le faut. Il n’y a rien de mieux que de parler des bonnes choses pour détendre l’atmosphère. Elle a peut-être quelques échantillons à nous faire goûter. Nous allons plonger dans le sucre et devenir la joyeuse et sympathique famille que nous deviendrons bientôt – j’en suis convaincue. Je pourrais même laisser ma mère tremper ses lèvres dans le champagne, si cela pouvait dissiper la tension
autour de la table.

  — Nous ne voulons rien de trop extravagant, dit mon père, n’est-ce pas, Brooke ?

  — Oui, dis-je heureuse de voir que mon père et moi avons recouvré notre calme, nous souhaitons quelque chose de discret et à un prix raisonnable.

  — Pourquoi se priver ? murmure la mère de Jack en me regardant, laissez-nous nous charger du gâteau sans vous préoccuper du prix!

  — Ce n’est pas la question, objecte mon père, je ne veux pas que cela soit excessif ou vulgaire.

  — Mais nous servirons aussi des côtelettes d’agneau et cela n’est pas du tout vulgaire ! s’exclame le père de Jack.

  — Les gens adorent les côtelettes d’agneau, dit ma mère, surtout celles de mon mari. Nous avons des clients qui viennent spécialement de Westchester pour les côtelettes de Barry.

  — Jack, dis-je en me tournant vers mon fiancé, toujours plongé dans les albums que Catherine a disposés sur la table, n’as-tu rien à dire sur le sujet?

  — Je suis d’accord avec tout ce que vous déciderez.

  — Alors vous nous mettrez le plus cher, dit Joan en s’adressant à Catherine, avant d’ajouter à mi-voix : Ce sera pour nous.

  — Je crois avoir été assez clair sur ce point, dit mon père, nous tenons absolument à prendre à notre charge tous les frais de la réception du mariage de BB. C’est une grande joie pour nous. Mimi et moi vous serions reconnaissants si vous le compreniez.

  — C’est vrai, dit ma mère en souriant, c’est notre souhait d’offrir à BB le mariage de ses rêves.

  — Merci, papa et maman. Ecoutez, Catherine, vous nous avez proposé beaucoup de choses magnifiques, mais malheureusement j’ai énormément de travail et je n’ai pas le temps de me concentrer là-dessus et de prendre une décision. Je préférerais y réfléchir et revenir avec mes parents pour prendre la décision finale.

  Ouaouh, est-ce que je ne fais pas trop mon avocate ?

  — Cela me paraît être une très bonne idée, Brooke, dit Catherine en refermant son bloc-notes avec un sourire chaleureux. Appelez-moi pour fixer le prochain rendez-vous.

  — Je vais me repoudrer le nez, dit ma mère en se levant.

  — Je t’accompagne, dis-je en lui emboîtant le pas.

  Je sors de la pièce en saluant les parents de Jack d’un geste de la main. Je feins d’ignorer le mouvement qu’ils font pour se lever et m’embrasser, j’envoie un baiser à Jack au passage, je vois à sa tête qu’il a compris pourquoi je ne me suis pas arrêtée pour l’embrasser vraiment. Mon père se lève à son tour et salue les Solomon comme il se doit, mais je vois bien que cela lui coûte.

  — On se voit à la maison, me lance Jack alors que j’ai déjà la main sur la poignée de la porte.

  — C’est ça, dis-je sans me retourner.

  C’est la première fois depuis que nous sommes ensemble que je ne l’embrasse pas pour lui dire au revoir.

  Dès que nous sommes sûres que la voie est libre – c’est-à-dire loin des Solomon, encore heureux que je n’ai pas invité les sœurs et les beaux-frères ! –, nous retournons dans la salle de conférences retrouver mon père. Mon plan est de les accompagner jusqu’au garage et de faire un bout de chemin avec eux avant qu’ils ne me déposent à mon bureau. Mon père se lève dès que nous entrons dans la pièce – c’est ce qu’il fait toujours quand une femme entre ou sort dans la pièce où il est. Je le prends dans mes bras et il me serre contre lui. C’est à ce moment-là que je réalise que j’ai les yeux pleins de larmes.

  — J’espère que ce sont des larmes de bonheur, BB, dit mon père, parce que je vais t’offrir le plus merveilleux de tous les mariages.

  — Je suis désolée, dis-je en passant mon doigt sous mes cils pour retenir mes larmes avant qu’elles ne coulent sur mes joues.

  — Tu n’as pas à t’excuser de quoi que ce soit, dit ma mère en me caressant la tête et en m’embrassant. Tout va très bien se passer, Jack va prendre les choses en main et tout va s’arranger.

  — Je sais, dis-je mais mes pleurs redoublent.

  Mon père me tend son mouchoir.

  — Nous sommes garés au coin de Barneys, dit ma mère, on pourrait en profiter pour y faire un saut et regarder leurs robes de mariée.

  — Je crois que je n’ai pas la tête à cela, maman.

  Nous commençons à descendre l’escalier vers la sortie.

  — C’est incroyable! s’exclame mon père, notre BB qui n’a pas envie de faire du shopping ! Je croyais que le shopping était la réponse à tous les maux de mes petites Miller ?

  — J’ai beaucoup trop de travail, tu sais ?

  J’essuie les dernières larmes et je rends son mouchoir à mon père. Du mascara macule le monogramme que ma mère a brodé dessus, comme elle l’a fait pour tous les autres mouchoirs de mon père.

  — J’ai une idée, suggère-t-il soudain, si nous allions manger un morceau chez Peppe’s ? Il n’y a rien de mieux au monde que leur vin rouge maison pour vous remonter le moral. Après un petit verre et une grande assiette de pâtes, tu te sentiras beaucoup mieux. Et après un cappuccino et un cannoli, je m’engage à te ramener en voiture à ton bureau. Qu’en dis-tu, BB ?

  Cela prendra au moins trois quarts d’heure pour aller de Midtown jusque dans le Queens, et même si nous trouvons une table tout de suite, il nous faudra au moins une heure et demie pour commander et manger. Et, chez Peppe’s, on attend toujours avant de s’asseoir. Ensuite cela prendra encore au moins trois quarts d’heure pour revenir, en supposant que ça roule bien, ce qui veut dire que je ne serai pas de retour au bureau avant 15 heures, alors que des tonnes de documents m’attendent et qu’il me faudra une bonne centaine d’heures pour les parcourir.

  Mais, d’un autre côté, je ne suis pas pressée de rentrer à la maison pour retrouver Jack, alors pourquoi me précipiter au bureau ?

  — Allons-y, dis-je.

  Nous nous engouffrons tous les trois dans la voiture de mon père et nous prenons la direction du Queens.

  17

  A l’époque où nous étions amoureux, quand nous vivions délicieusement dans le pêché au lieu de nous affronter sur le plan professionnel comme sur le plan privé, Jack et moi avions notre petite routine matinale. Je me levais la première à 7 h 15 et, hop, je sautais sous la douche en laissant le réveil sonner jusqu’à ce qu’il ouvre un œil. Lorsque je sortais de la salle de bains, une serviette enroulée autour de la tête, Jack fonçait à son tour sous la douche pendant que je nous servais le café fumant et tout prêt, grâce à une cafetière programmable qui se déclenchait à 7 h 20 – au passage, une petite pensée reconnaissante à Judy et David, les cousins de Jack qui nous l’ont offerte en cadeau de fiançailles. Nous prenions ensuite notre petit déjeuner en feuilletant le journal. Mes cheveux séchaient à l’air libre et je contemplais Jack amoureusement.

  Depuis que l’affaire de Monique a commencé, les choses ne se passent plus vraiment de la même façon. Surtout, je dois le dire, depuis l’incident au Pierre. Désormais, je dors jusqu’à 7 h 30 – ces quinze minutes font toute la différence quand vous travaillez jusqu’après minuit – et Jack emporte le New York Post au bureau puisque, lorsqu’il sort de la douche, je suis déjà partie avec le New York Times dans mon sac.

  Ce matin, alors que je m’apprête à sortir de chez nous en courant avec mon journal sous le bras, le téléphone sonne. J’ai aussitôt un coup au cœur. Qui peut bien nous appeller à 8 h 30 du matin? C’est le numéro de Vanessa.

  — Surtout n’ouvre pas le journal! s’écrie-t-elle dès que je décroche.

  — Il y a une mauvaise nouvelle ?

  Je regarde ma montre, 8 h 31, Jack va sortir de la douche dans une minute.

  — Non, mais un conseil, n’ouvre pas le New York Post, répète Vanessa sur un ton nonchalant.

  Si je veux partir avant que Jack n’apparaisse, comme la lâche que je suis, il ne faut pas traîner.

  — Dis-moi ce qu’il y a dans le Post ? dis-je en jetant un coup d’œil au journal posé sur le bar.

  Il a encore sa bande d
e papier qui le maintient roulé. Si je l’ôte, arriverai-je à le remettre dedans comme si de rien n’était?

  — Tu n’es pas en couverture du Post, ce n’est pas la peine que tu le lises, c’est tout, dit Vanessa.

  Croit-elle qu’un tel argument va satisfaire ma curiosité ? Elle m’appelle à 8 h 30 du matin pour me conseiller de ne pas ouvrir le journal et elle croit que je vais lui obéir sans poser de questions ? Elle a de grosses lacunes en psychologie et elle n’est visiblement pas prête à avoir des enfants.

  Plus je fixe le journal, plus je me dis que cela a sûrement un rapport avec Monique. Avec Monique et Jean-Luc. Je suis sûre que notre vidéaste nous a suivis, Jack et moi, a fouillé nos poubelles et sait tout de leur sordide dissolution de partenariat commercial. Et il sait sans doute que Monique est allée voir Robin Kaplan, le célèbre avocat spécialiste du divorce des people.

  C’est moche.

  C’est très moche.

  Dès l’instant où Monique en aura connaissance, elle me virera. Puis c’est Noah qui me virera et je n’aurai plus de job ! Cela dit, je n’aurai plus à produire les centaines de documents que Jack m’a demandés l’autre jour, mais que dire d’une jeune mariée au chômage marchant vers l’autel avec des chaussures à cinq cents dollars ?

  Cela dit, en l’occurrence, être au chômage aurait quelques avantages : j’aurais le teint frais et reposé et non plus terne et fatigué et je pourrais tranquillement choisir ma robe de mariée. J’aurais même le temps de prendre des cours de couture pour la fabriquer moi-même ! Et de démarrer le fameux régime que tout le monde me conseille de faire, ainsi que des leçons de tennis. Ainsi, avant notre lune de miel à Hawaii, j’aurais acquis un revers mortel et une silhouette athlétique. Tout en calculant le montant d’éventuelles allocations chômage et celui du nombre d’heures de tennis qu’il me faudrait pour être sexy en jupette blanche, j’attrape le journal et j’enlève la bande de papier enroulée autour. Je suis aussitôt soulagée de voir que l’article ne concerne ni Monique ni Jean-Luc. Je ne serai pas virée aujourd'hui ! Le chômage, malgré ses avantages, n’est pas pour moi.

 

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