COMMENT JE SUIS DEVENUE IRRESISTIBLE

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COMMENT JE SUIS DEVENUE IRRESISTIBLE Page 8

by KLASKY


  — Oui, Clara. Ta mère.

  Tout à coup, j’ai la sensation qu’il fait une chaleur atroce. Pourquoi sont-ils incapables de contrôler la température dans un lieu public ? On dirait qu’un ventilateur géant a chassé l’air de la pièce. Médusée, je regarde Mamie, incapable d’intégrer le sens de ses paroles. Je m’aperçois soudain que je suis en train de tapoter sur la table avec mon couteau à beurre… Je le range à côté de ma soucoupe, en prenant bien soin de le mettre droit.

  — Ma mère ?

  J’ai du mal à reconnaître ma voix. On dirait la voix fluette d’une enfant. La voix que j’avais à l’époque des barbes à papa, quand ma vie était pleine d’espoir. Un espoir qui a cédé le pas à la peur.

  — Mais… ma mère est morte.

  — Non, ma chérie, elle ne l’est pas. C’est une histoire que nous t’avons racontée lorsqu’elle est partie. A sa demande, je tiens à le préciser.

  — Lorsqu’elle est partie… ?

  Je sais que je devrais en dire davantage, réagir plus vite que je ne le fais. Mais mon cerveau est comme bloqué au point mort. J’entends mes pensées tourbillonner de plus en plus vite, l’une chassant l’autre.

  Ma mère est vivante. Ma mère m’a abandonnée. Elle a voulu que je la croie morte pendant toutes ces années… Alors que je m’efforce de trouver quelque chose à dire, une question à poser, quelque chose qui puisse me replonger d’un coup dans la réalité, le serveur surgit de nulle part, un sourire forcé plaqué sur le visage.

  — Tout va bien, mesdames ?

  Je lève la tête. Impossible de trouver une réponse, de prononcer les mots polis que tout le monde trouve dans ce genre de situation.

  C’est Mamie qui répond.

  — Très bien.

  — Vous reprendrez du thé ?

  — Non, merci.

  Le serveur hoche la tête en bon professionnel qu’il est, et se dirige vers la table d’à côté.

  — Mamie, que s’est-il passé?

  — Ta mère était très jeune, ma chérie. Elle n’avait aucune idée de ce qu’était la responsabilité de s’occuper d’un nouveau-né. Je t’assure qu’elle a essayé, vraiment. Mais elle n’a pas pu, c’était un travail bien trop lourd pour elle.

  Un travail. C'est tout ce que j’étais pour elle, un travail ? L’espace d’un instant, j’imagine ma mère en train de pointer, les cheveux serrés dans un bandana, le visage fatigué après toutes ces heures à bosser dans une équipe de nuit.

  — Si je comprends bien, elle m’a abandonnée?

  — Jane, ma chérie, elle t’a confiée à moi. Tu ne peux pas parler d’abandon. Elle savait que je saurais prendre soin de toi et te donner tout ce dont tu avais besoin.

  — Tout sauf la vérité!

  Je me rends compte que j’ai haussé le ton. Je suis en train de sombrer dans le mélodrame, je le sais, mais impossible de m’en empêcher.

  — On aurait dû me dire la vérité ! Ma propre mère estimait que je lui causais trop de soucis et ça, tu aurais dû me le dire…

  Mamie me coupe la parole, signe qu’elle est vraiment très en colère.

  — Elle était malade, ma chérie. Elle était complètement perdue.

  L'espace d’un instant, un terrible instant, j’ai l’impression que Mamie va se mettre à pleurer. Jamais je ne l’ai vue pleurer. Mais elle réussit à se contenir et se tamponne le coin de la bouche avec sa serviette. Lorsqu’elle reprend la parole, sa voix est redevenue calme. Douce et calme.

  — Ta mère avait un problème de drogue. Elle a réussi à s’en passer pendant sa grossesse, ce qui montre à quel point elle t’aimait. Mais après ta naissance… et quand ton père est parti…

  — Parce que lui aussi est parti ? Il n’était pas non plus dans l’accident de voiture ?

  — Il n’y a jamais eu d’accident de voiture, Jane. Jamais. Personne n’est mort. Pendant toutes ces années, j’ai écrit à ta mère pour lui dire comment tu allais. Et aujourd’hui, elle voudrais te rencontrer. Elle se sent prête.

  Elle est peut-être prête, mais pas moi.

  Depuis longtemps, je me suis faite à l’idée que je n’avais plus de mère. Quand je pense à tous ces petits cadeaux qu’on faisait faire aux enfants chaque année à l’école pour la Fête des Mères… Et à toutes ces fois où j’ai dû expliquer aux autres gosses de ma classe pourquoi c’était ma grand-mère qui venait aux réunions de parents d’élèves, et pas ma mère ni mon père. Combien de formulaires j’ai dû remplir en rayant le mot parent pour mettre tuteur à la place !

  Et voilà que maintenant, j’apprends que tout ça n’était qu’un tissu de mensonges. Et que c’est ma grand-mère qui m’a menti le plus…

  Je me lève doucement. Heureusement que je m’en suis tenue au thé Oolong à la poire au lieu du champagne qui figurait également au menu !

  — Le voiturier ira chercher ta Lincoln, Mamie.

  — Où vas-tu, ma chérie?

  — Chez moi.

  Pas question de rester ici. Je veux rejoindre ma maison et ses livres de sorcellerie. Retourner auprès de mon démon familier homo. Retrouver ma tenue coloniale, mon nouvel uniforme. Et le naufrage qu’est devenue ma vie.

  Mamie prend son sac à main.

  — Laisse-moi au moins t’y conduire.

  — Je préfère marcher. J’ai besoin d’air.

  J’entends Mamie appeler le serveur et demander la note. Je l’entends s’écrier : « Jane, tu m’as fait une promesse! » Elle est affolée, désespérée.

  Je ne fonds en larmes qu’après avoir quitté l’hôtel. Les talons de mes chaussures noires en daim claquent sur le trottoir.

  7

  La prof de yoga parle d’une voix qui se veut apaisante.

  — Rappelez-vous ! Le Chien Tête en Bas est votre ami. Laissez vos muscles se relâcher doucement. Poussez vos talons vers le sol. Cette posture est reposante. Apaisante. Relaxante.

  Relaxante, mon œil ! J’ai les bras tétanisés et j’ai l’impression que les tendons de mes genoux sont en train de rôtir comme dans un des fours de Melissa ! Je jette un coup d’œil vers celle qui est censée être ma meilleure amie. Dans une pose parfaite, elle est en train de fixer un point sur son tapis de yoga, en pleine extase…

  — Très bien. Maintenant, vous allez ramener les jambes vers les mains. Allez-y !

  Oui, d’accord. Mamie a posé quelque part sur le manteau de sa cheminée un trophée que j’ai remporté à l’école maternelle pour mes exploits en saut. Mais cette époque est révolue… Je pousse tant bien que mal mon pied droit en avant et j’essaie d’avoir l’air enjoué en ramenant mon pied gauche dans l’alignement.

  — Et maintenant, prenons la posture du Guerrier.

  Si elle s’imagine que je connais tous les noms des postures par cœur ! Je glisse un œil vers Melissa pour avoir une idée de ce que nous sommes censées faire, et j’écarte les jambes en triangle. Tandis que la prof commente la suite de l’exercice, je laisse mon esprit vagabonder.

  Ma mère est toujours en vie. Ma mère. La femme qui était censée m’aimer. Elle est vivante et en bonne santé. Depuis son départ, il y a vingt-cinq ans, elle aurait pu revenir auprès de moi à n’importe quel moment.

  Et voilà qu’aujourd’hui, elle veut me voir.

  Je n’arrête pas de repasser en boucle dans ma tête la conversation que j’ai eue avec ma grand-mère. Je me repasse ses mots encore et encore, comme un vieux vinyle rayé qui rejoue toujours le même passage.

  Qu’est-ce que Mamie avait dans la tête ? A-t-elle seulement imaginé quel choc ce serait pour moi ?

  Sûrement… Et c’est d’ailleurs pour ça qu’elle a prévu de prendre le thé dans cet hôtel. Elle voulait que ça se passe dans un lieu public, là où je ne pourrais pas piquer une crise ni jeter des paroles que je risquerais de regretter plus tard.

  J’ai beau essayer mentalement de trouver des arguments contre elle, je sais que c'est injuste. C’est ma grand-mère, et elle m’aime. Elle m’a emmenée au Four Seasons parce qu’elle voulait que sa révélation
soit un moment très spécial. Un moment heureux.

  Ma mère est toujours en vie. Ma mère.

  La prof s’exclame :

  — Jane, levez le bras droit et regardez le bout de vos doigts. Pliez davantage les jambes. Et faites bouger votre jambe droite.

  Je serre les dents et m’accroupis un peu plus, mais c’en est déjà trop pour mon pauvre corps en piètre forme. Je perds l’équilibre et je pars sur le côté, ratant de peu la femme installée près de moi. Je surprends le sourire fugitif de Melissa, mais elle s’empresse de reprendre son sérieux en voyant mon air furibond.

  La prof ne se départit pas de son calme. Elle s’adresse à toutes les élèves, mais je sais très bien que c’est moi qui suis visée.

  — Si jamais vous sentez qu’un exercice est trop difficile pour vous, n’oubliez pas que vous pouvez prendre la posture de l’Enfant.

  Pas bête, comme idée. Je m’assieds sur les talons et j’étends les bras. Puis je baisse la tête, front contre terre, en essayant de me concentrer sur ma respiration.

  La posture de l'Enfant. Je suis une enfant. L'enfant de ma mère. Et ma mère est toujours vivante.

  Bon, ça suffit ! Décidément, le yoga ne me réussit pas aujourd’hui (m’a-t-il déjà réussi, d’ailleurs?). Tandis que la prof invite ses élèves à exécuter une série de salutations au soleil, j’abandonne la posture de l’Enfant. Je me lève et je ramasse mon tapis sans même prendre le temps de l’enrouler.

  Deux paires d’yeux me fixent d’un air interrogateur. Melissa et la prof.

  — J’ai une crampe au pied.

  La prof me propose une des bouteilles d’eau qu’elle conserve dans le frigo dans la pièce d’à côté et qu’elle vend à un prix exorbitant. Mais je secoue la tête en glissant à Melissa : « Je t’attends dans le couloir. » Puis je me ravise. « Reste! »

  Je sors en boitant. J’en fais des tonnes pour justifier ma prétendue crampe au pied, telle une ado qui essaie d’être dispensée de gym! Dès que la porte se referme derrière moi, j’arrête mon cinéma et je me laisse tomber, dos au mur, en attendant que les chiens, les guerriers et les enfants en aient fini avec leur cours.

  J’ai envie de m’allumer une petite cigarette.

  Je sais, je ne fume pas. Je n’ai jamais fumé. Je ne peux pas supporter l’odeur de la cigarette dans mes cheveux. Mais j’ai déjà eu des envies d’une cigarette, juste pour me donner une contenance ou changer l’image que je donne de moi. Je fixe le bout du couloir en m’efforçant de digérer la nouvelle qu’on vient de m’assener. Je m’imagine telle une ballerine pâle et courageuse, avec des petites mèches de cheveux bouclés autour de mes pommettes saillantes. Mes clavicules feraient saillie quand je lèverais mon poignet délicat et que je pincerais les lèvres une dernière fois pour inhaler une bouffée d’eucalyptus. Et le bout incandescent de la cigarette brillerait dans la pénombre du couloir.

  Bon, d’accord. Je me mettrais sûrement à tousser comme la Dame aux Camélias et j’aurais des larmes plein les yeux. Sans parler de mon mascara qui se mettrait à couler.

  Le temps que Melissa me rejoigne, j’ai déjà eu le temps de porter mon choix sur un autre de mes vices.

  — J’ai besoin d’un mojito.

  — Quoi?

  Melissa a le visage tout rouge après ses prouesses au yoga. Et elle suit son idée comme si je ne lui avais pas adressé la parole.

  — J’ai réussi à passer de la posture de l’Arc à celle du Chameau aujourd'hui! Je sentais une onde d’énergie me traverser, irradier mes bras et mes jambes, tout ça en même temps !

  J’essaie de me rappeler ce qu’est l’Arc ou le Chameau, mais j’ai tendance à les confondre un peu. Melissa vient d’exécuter les flexions arrière auxquelles les filles les plus souples de l’école primaire se prêtaient volontiers pendant le cours de gym, histoire de se faire mousser. Je résiste au besoin impérieux de demander ce que Mary Lou Retton a pu devenir aujourd'hui!

  — J’ai besoin d’une mojitothérapie. Tout de suite.

  Melissa finit par comprendre le désarroi qui se cache derrière ces mots.

  — Ça ne va pas ? Ta crampe au pied, c’était du pipeau, n’est-ce pas ?

  — Je te dirai tout dès que nous aurons un verre à la main. Tu as des citrons verts ? Et de la menthe ?

  Melissa hausse les épaules.

  — Naturellement!

  Elle hisse son tapis de yoga sur son épaule, après avoir bien pris soin de le rouler et de le ranger dans son fourreau de Nylon. A côté d’elle, j’ai l’air d’une gamine peu soigneuse qui n’est même pas capable de ramasser ses jouets…

  — Tiens ! J’ai pris ça pour toi.

  Elle me tend un prospectus rose fluo. Je reconnais le logo du studio de yoga en haut de la page. C’est une pub pour un cours de « yoga chaud » spécial week-end, rédigée d’une écriture délicate. Les participants sont priés d’apporter leurs serviettes (on conseille d’en prendre trois) et leurs bouteilles d’eau. Je regarde longuement Melissa avant de rouler le papier en boule et de le fourrer dans mon sac.

  — C'est une plaisanterie, je suppose?

  — On joue à pierre, papier, ciseaux?

  — Pas question !

  Rien qu’au ton de ma voix, elle sent que ça ne va vraiment pas, et n’essaie même pas de discuter. Elle descend la rue à fonddetrain,marchantdevantmoijusqu’auchemindehalage du canal, un raccourci pour rejoindre le magasin.

  Melissa ne perd pas une seconde. Elle ouvre la porte à l’arrière de la boutique, jette son tapis de yoga dans un coin et fouille dans un tiroir. Elle finit par mettre la main sur ses ciseaux de cuisine. Elle me fait signe d’aller dans son minuscule jardin, là où se trouve sa collection d’herbes aromatiques en pot. Je trouve la menthe sans problème, savourant d’avance l’effet bienfaisant du mojito. Et si jamais ça ne suffit pas pour m’apaiser, il faudra sortir l’artillerie lourde : une pizza à pâte épaisse avec des pepperoni et des olives noires. Ultime recours pour assurer mon salut : le glacier Ben & Jerry… Des litres de glace pour surmonter mon désespoir.

  Tout en humant avec délectation l’odeur de la menthe fraîchement coupée, je rejoins Melissa qui pose sur le comptoir un filet rempli de citrons verts.

  — Tu as du sucre ?

  — Oui.

  Je me sens fière de moi. Une vraie petite maîtresse de maison !

  — Et du rhum ?

  Elle jette un coup d’œil dubitatif aux réserves de provisions. Le rhum lui sert à préparer ses Cornes du Diable lorsqu’elle se sent particulièrement retorse. J’en salive à l’avance. J’ai l’impression de sentir sur ma langue le goût des truffes au chocolat parfumées.

  — J’en ai une demi-bouteille chez moi. Ça devrait suffire.

  — Tu crois? Tu m’as l’air partie pour prendre un sérieux remontant !

  Elle hausse un sourcil perplexe. J’aimerais bien faire ça, mais je n’y arrive pas. Même si on m’offrait des montagnes d’argent, je ne sais pas si j’arriverais à avoir l’air « perplexe ».

  — Si tu savais ce qui m’arrive…

  Melissa enveloppe la menthe dans une feuille de papier essuie-tout qu’elle range avec les citrons verts dans un grand sac fourre-tout. Elle jette un dernier coup d’œil sur la cuisine avant de commencer à éteindre les lumières. Mais elle se ravise et retourne vers son frigo. Un vrai monument.

  Elle en sort une assiette de service en céramique épaisse et la pose sur la table de travail. Lorsque j’aperçois les trésors qui se cachent sous le film en plastique, je me sens défaillir de joie. Apparemment, Melissa a bien compris que mon cas était sérieux !

  — Un Désir d’Amande !

  — Tu sais bien que je te réserve toujours le meilleur.

  J’adore cette préparation à base de sablé, et j’ai l’eau à la bouche rien que de penser à ce caramel délicieusement tendre et riche, à ce chocolat noir Valrhona fourré de morceaux d’amandes effilées… Je soulève discrètement le coin du film plastique, mais Melissa me donne une tape sur la main.

  — Pati
ence!

  — Mais… il y en a trois !

  — Un chacune, plus un pour Neko. O.K. ?

  Neko. Avec la nouvelle que vient de lâcher ma grand-mère et qui m’a fait l’effet d’une bombe, j’en ai totalement oublié le mystérieux homme-chat. Mais soudain, tout me revient à la mémoire… Comment ai-je pu oublier aussi vite mon démon familier et ma vie de sorcière ?

  — C'est parfait !

  Décidément, ces mojitos me sont indispensables, médicalement parlant.

  Il nous faut peu de temps pour rejoindre Peabridge à pied. Nous longeons la bibliothèque, et je ne suis pas mécontente qu’elle soit fermée. Pas besoin que quelqu’un me voie en tenue de sport avec mon vieux tapis de yoga sur l’épaule et tous les ingrédients pour fabriquer des cocktails tropicaux explosifs ! Je commence à chercher mes clés dans mon sac, mais la porte s’ouvre avant même que je mette la main dessus.

  — Bonsoir.

  Neko incline le buste pour nous saluer. Les bonnes manières enracinées en moi reprennent le dessus, et je fais les présentations. Melissa me lance un drôle de regard tandis que je prends la direction de la cuisine.

  Je connais cette expression. Elle est en train de jauger Neko pour savoir si elle peut l’inscrire sur son registre des Premiers Rendez-Vous. Je suis à deux doigts de dire tout haut : « Ma vieille, tu vas avoir une de ces déceptions ! » Neko ne se résume pas au torse musclé qui se dessine sous son T-shirt noir, à ses yeux en amande et ses cheveux soyeux. Il est bien plus que ça, mais nous autres femmes, nous ne verrons rien de tout cela. Dommage, d’ailleurs. Je ne vois pas en quoi ce serait mal !

  Je jette un coup d’œil vers la porte de ma chambre, mais personne ne semble y avoir touché. Apparemment, c’est un deuxième jour de survie pour mon Imbécile de Poisson, du moins je l’espère.

  Tandis que Melissa et Neko échangent des amabilités, je me rends dans la cuisine et me mets aussitôt au travail. J’ouvre le placard de gauche et je tends la main vers l’étagère du haut, où se trouve la bouteille de rhum. Rien ! J’inspecte l’étagère du milieu. Toujours rien. Il me reste l’étagère du bas, mais je sais très bien qu’il ne me serait jamais venu à l’idée de ranger de l’alcool ici.

 

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