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COMMENT JE SUIS DEVENUE IRRESISTIBLE

Page 39

by KLASKY


  — Une promesse est une promesse. Nous nous sommes toujours fait confiance. Et puis, je suis persuadée qu’elle le saurait. Quand j’étais gamine, elle savait toujours quand je mentais.

  Une voix douce de baryton nous parvient du bas de l’escalier.

  — Voilà qui ressemble à un pouvoir de sorcière, ou je ne m’y connais pas.

  Je sursaute dès les premiers mots, mais je reconnais la voix de David Montrose avant même de me retourner.

  Je ne suis pas surprise outre mesure, mais je m’exclame pour la forme :

  — Je ne pense pas vous avoir invité.

  — Et mes prérogatives de gardien, qu’en faites-vous ? De toute façon, si vous ne voulez pas recevoir de visites, vous devriez fermer la porte de votre maison à clé. Surtout le jour d’Halloween. Qui sait combien de fantômes et de lutins pourraient s’installer ici!

  Aurais-je oublié de fermer ma porte? Je regarde vers le haut de l’escalier, en essayant de me souvenir si j’ai poussé le verrou d’un geste automatique quand je suis rentrée chez moi. Lorsque je me retourne, je surprends la fin d’une communication silencieuse entre David et Neko. Mon démon familier se lève et s’étire.

  — Je vais vérifier.

  Je m’empresse de répondre :

  — Vous n’êtes pas tenu de le faire.

  — Non, je sais.

  Mais il a le regard rivé sur celui de David.

  — C'est juste pour, euh, pour boire un verre d’eau.

  Et le voilà parti avant que j’aie le temps de lui demander de rester.

  Je prends une longue inspiration et je me retourne pour affronter David.

  — Bien!

  — Bien.

  David porte ce que j’ai tendance à appeler « ma tenue », à savoir un pantalon de treillis confortable et une chemise douce comme de la flanelle. Je sais qu’il l’a fait exprès pour être plus attirant à mes yeux.

  — Si vous me disiez dans quels ennuis je me suis mise, avec cet épisode du Connecticut ?

  Il scrute mon visage, le temps de quelques battements de cœur.

  — Si vous étiez restée là-bas à m’attendre, vous seriez encore à ce jour incapable d’utiliser vos pouvoirs. Je me serais arrangé pour vous couper entièrement du monde de la sorcellerie. Vous ne pourriez même plus regarder Le Magicien d'Oz !

  Je demande prudemment :

  — Et maintenant ?

  — Maintenant, j’ai réussi à me calmer. Neko m’a tout expliqué.

  Je me sens rougir.

  — Tout?

  — Suffisamment.

  — Je suppose que vous n’êtes pas venu pour vous délecter du gâchis que j’ai fait.

  — Quel gâchis ? Il me semble que tout a parfaitement fonctionné.

  Je hausse les épaules.

  — A part les mensonges, la tromperie, la duperie…

  J’ai l’air agressif, mais je suis loin de me sentir à l’aise.

  — A qui avez-vous menti ?

  — A Harold…

  J’ai parlé plus fort que je ne l’aurais voulu.

  — Et aussi à Jason, et à M. Potter.

  Il me vient une idée terrifiante.

  — Et à vous ! Oh, mon Dieu, à vous aussi. C'est pour ça que vous m’avez embrassée, cette nuit-là. Que vous avez changé de tenue et que vous êtes devenu quelqu’un d’autre. Vous avez été victime du sortilège, vous aussi! Mais bon sang, libérez-vous ! Et laissez-moi tranquille !

  J’attends le fameux tintement, puis le bruit sec du lien qui se rompt, comme je l’ai ressenti avec Harold.

  Rien.

  — Jane, je ne sais pas du tout de quoi vous parlez.

  Il a l’air amusé. Tolérant. Il n’a pas l’air furieux d’un homme qui vient de s’affranchir d’un sortilège dont il était prisonnier. Ni l’air perplexe d’un homme toujours envoûté.

  Je vais jusqu’au canapé et je me laisse tomber sur le cuir craquelé, dans mon gros pull. Puis je me tourne vers David.

  — Je parle de mon premier sortilège, la formule magique du grimoire. Ça a marché, sauf que bien trop d’hommes sont tombés amoureux.

  David se plante devant moi, les bras croisés sur la poitrine.

  — Vous n’y comprenez rien, n’est-ce pas ?

  — A quoi ?

  — Vous ne comprenez pas comment les sortilèges fonctionnent.

  — Je crois en savoir déjà pas mal. Depuis deux mois, je ne suis pas restée assise à ne rien faire. Vous m’avez initiée à la sorcellerie, et Neko aussi m’a beaucoup aidée.

  — Personne ne vous en a appris assez sur ce grimoire et sur la magie, et vous le savez bien !

  Je sens que quelque chose se cache derrière ces mots. Un grand éclat de rire, ça oui, mais il y a autre chose. Quelque chose de grave. Est-ce du respect ? De la pitié ?

  Je serre les dents.

  — Si vous m’expliquiez? Aurais-je changé l’équilibre de l’univers ? Ou chamboulé le monde des Fées en faisant régner sur terre un esprit de vengeance mesquin ?

  — Rien d’aussi spectaculaire, rassurez-vous !

  David s’assied près de moi et me regarde droit dans les yeux d’un air candide.

  — Le sortilège d’amour ne fonctionne qu’avec le premier homme que vous rencontrez juste après.

  — Le premier…

  Je repense à cette fameuse nuit, à Melissa dans la cuisine, Melissa et…

  — Neko?

  — Non. Neko ne compte pas. Il fait en quelque sorte partie de vous pour les besoins de la magie.

  Je sens mon visage virer à l’écarlate.

  — Mais alors… c’est vous?

  — Non. Les gardiens sont immunisés contre les agissements de leur sorcière.

  — Alors il ne reste plus qu’Harold.

  — C'est exact.

  — Mais les autres ? Jason qui prend enfin conscience que j’existe, et M. Zimmer qui commande un café ? Sans parler de M. Potter qui m’a fait la conversation chez Mamie et au Gala, et qui a fait une donation à la bibliothèque…

  — Seulement Harold. La formule n’agit que sur le premier homme. Pour les autres, la magie n’est pas en cause.

  Je me répète mentalement cette phrase. Je n’arrive pas à y croire. Chacun de ces hommes était donc libre de ses actes ? Totalement libre de faire ce qu’il voulait ?

  — Mais alors, pourquoi ? Pourquoi voulez-vous que tout change à présent, d’un seul coup ?

  David me répond d’une voix douce.

  — Regardez-vous.

  Je pose les yeux sur mon jean, je porte la main à mes cheveux.

  — C'est vous qui êtes différente, Jane.

  — Pas du tout ! Je suis toujours la même personne !

  — Vraiment?

  Sa voix est apaisante, même si les mots suivants me plongent dans le doute.

  — Vous avez coupé vos cheveux, laissé pousser vos ongles. Vous vous maquillez tous les matins, sans oublier les retouches en cours de journée. Et vous portez des lentilles de contact.

  Tout ce qu’il dit est vrai. Mais je m’aperçois que mon cœur bat plus vite car c’est un homme qui vient de parler. Un homme qui, magie ou pas, a été attiré par moi.

  Un homme qui, pour mémoire, m’a également mise de côté comme une chemise qui ne vous va plus.

  J’amorce un geste pour me lever, trop embarrassée pour poursuivre cette conversation. Aussitôt, David m’agrippe le poignet.

  — Nous autres, les hommes, sommes des créatures vraiment stupides, vous savez. On peut nous faire faire n’importe quoi rien qu’en faisant appel à nos… sens.

  Je lui suis reconnaissante de ne pas donner davantage de précisions anatomiques. Je suis déjà assez mortifiée comme ça !

  David lâche mon poignet pour prendre mon visage entre ses mains.

  — Vous avez grandi, Jane. Vous avez changé. Vous vous aimez davantage, et les hommes qui vous entourent s’en rendent compte. Vous avez confiance en vous, vous vous sentez à l’aise… ce qui nous attire comme les mouches sont attirées par le miel
!

  Et brusquement, je comprends ce qu’il est en train de me dire. Je vois où il veut en venir, et la direction qu’il veut me faire prendre.

  J’aime la femme que je suis devenue, celle qui n’oublie pas de mettre du rouge à lèvres, qui porte une robe du soir pour une soirée de Gala. La femme capable de référencer une collection de plusieurs centaines de livres comme une vraie pro.

  Je m’aime.

  Je me redresse un peu plus sur le canapé.

  — Et vous? Si l’amour de soi et l’indépendance se manifestent par des changements de garde-robe, que faites-vous dans cette tenue ?

  Il hausse les épaules.

  — J’ai grandi, moi aussi. J’ai changé. Je n’ai plus rien du gardien qui s’est fait virer par son ancienne sorcière. J’ai décidé que je pouvais prendre mes aises. Si je veux réussir dans mes fonctions de gardien, votre gardien en l’occurrence, je dois être capable de vous guider, de vous protéger. Et peu importe si je mets un smoking guindé ou une robe de magicien avec des tas de symboles dessus, personne ne s’en souciera!

  J’incline la tête, un peu sceptique. Mais il ajoute :

  — Je m’aime comme je suis.

  Cet aveu me fait littéralement exploser de rire.

  — Ça, je vous comprends !

  Il part à son tour d’un grand éclat de rire. Qui s’estompe peu à peu lorsque son regard fait le tour de la cave.

  — J’aime ce que vous avez fait de cet endroit.

  — Vraiment?

  Il se lève pour examiner l’étagère la plus proche, puis passe à la suivante et finit par faire le tour de la pièce. Il hoche la tête en découvrant le coffret aux épices, prend acte de la présence de la boîte à pêche remplie de cristaux, fait mentalement l’inventaire des petits chaudrons et autres fournitures pour sorcières rangées sur leurs étagères respectives.

  Il finit par lâcher :

  — Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place.

  — A mon avis... c'est bien mieux comme ça. Je n'avais pas compris à quel point tout ce désordre me dérangeait.

  — De toute évidence, vous êtes maintenant fin prête à étudier, à apprendre.

  — Et l’Assemblée des Sorcières? Vous croyez qu’elles accepteront que je conserve la collection d’Hannah Osgood ?

  — Cela, j’en doute. Elles vont dire que vous n’êtes pas qualifiée, que vous n’avez pas la formation adéquate. Que vous ne savez pas quoi faire de tout ce que vous possédez.

  Je suis indignée. J’ouvre la bouche pour protester.

  — Qu’elles le disent ! Mais elles n’arriveront probablement pas à leurs fins. Pour la bonne raison qu’elles ne réussiront jamais à dresser la liste de tout ce qu’il y a, ici. Or il faudrait qu’elles aient cette liste si elles veulent convaincre le Tribunal que ces livres leur appartiennent !

  Je pense à mon ordinateur portable, bien en sécurité sous mon lit, et à la copie de sauvegarde que j’ai laissée dans mon bureau ce matin même, à la bibliothèque.

  — Mais ce qui est sûr, c’est qu’elles essaieront !

  Je n’ai plus tout à coup qu’un filet de voix.

  David confirme mes craintes.

  — Oui, elles essaieront. Mais ça leur prendra du temps. Et au final, je ne pense pas qu’elles en sortiront victorieuses. Pendant ce temps, vous pourrez en apprendre plus sur l’utilisation de vos pouvoirs.

  Je reprends mon souffle, soudain consciente de l’immense envie que j’ai d’en savoir plus.

  — Et c’est vous qui me formerez?

  — Jane, je vous ai déjà dit que je n’étais pas censé être votre professeur. Je suis un gardien.

  — Eh bien… vous me garderez! Dites-moi que vous serez mon guide et que vous me protégerez…

  Il me fixe longuement. Je me souviens de l’attirance que j’ai eue pour lui à notre première rencontre. Je me souviens aussi que manger devant lui me posait problème. Puis petit à petit, je me suis détendue à ses côtés, et il m’a aidée à jeter mes premiers sorts. Je me souviens de la fois où il m’a mise au lit, doucement, tendrement… Ses mains n’ont pas de mission secrète, que je sache, aucune arrière-pensée !

  Ah, les hommes! Je ne les comprendrai jamais. Je suis même prête à prendre mes distances avec eux. Enfin, à éviter de m’y intéresser de façon trop romantique. J’ai besoin d’un peu de temps pour bien comprendre qui je suis. Besoin de passer quelques nuits – comme la nuit dernière – en compagnie de ma grand-mère, de ma mère et de ma meilleure amie. J’ai besoin d’en savoir plus sur l’ancienne Jane Madison que j’ai essayé de transformer en Jane Randall, en Jane Templeton ou que sais-je encore.

  Je dis à David :

  — S'il vous plaît… En votre qualité de gardien, dites-moi que vous m’aiderez.

  Il hoche la tête d’un air grave.

  — Oui. En ma qualité de gardien.

  Je m’approche de lui pour le prendre dans mes bras. Je le sens tendu, et je détourne la tête. Il se détend. Sa gêne me gagne et je prends une longue inspiration, une inspiration nouvelle pour la nouvelle femme que je suis devenue.

  — Mais auparavant… que diriez-vous d’une tasse de thé ?

  Il me suit dans l’escalier puis jusqu’à la cuisine où Neko a déjà mis la bouilloire sur le feu, sorti la théière, et disposé les mugs sur la table avec un énorme pot de crème.

  Mon démon familier lève la tête tandis que nous prenons place autour de la table. Il me regarde, puis regarde David et se décide enfin à demander, comme ces enfants qui vont de maison en maison le soir d’Halloween :

  — Un bonbon ou un mauvais sort ?

  Nous répondons d’une même voix :

  — Un bonbon !

  Ce ne sera pas simple, c’est certain. Il faudra que j’apprenne à comprendre qui je suis, que j’aide la bibliothèque Peabridge à se développer, que je me prépare à ma confrontation avec l’Assemblée des Sorcières… Rien de tout cela ne sera facile.

  Mais une chose est sûre : ce sera un vrai régal!

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