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La Vallée des chevaux

Page 57

by Jean M. Auel


  Lorsqu’elle eut fini de replier ses tresses sur le dessus de sa tête, Ayla s’approcha du feu afin de préparer un remède contre la douleur pour Jondalar. Puis elle s’approcha de sa couche pour lui faire boire l’infusion. Il se reposait, couché sur le côté. Ne voulant pas le déranger, elle s’assit en tailleur à côté de lui et attendit qu’il ouvre les yeux. Même s’il était immobile, elle savait qu’il ne dormait pas : sa respiration n’avait pas le rythme régulier du sommeil et il avait le front légèrement froncé.

  Jondalar faisait semblant de dormir. Il attendait, les muscles tendus, luttant contre l’envie d’ouvrir les yeux pour voir si elle était à côté de lui. Pourquoi se tenait-elle aussi tranquille ? Pourquoi n’était-elle pas repartie en voyant qu’il avait les yeux fermés ? Jondalar aurait bien aimé pouvoir bouger : il avait des fourmillements dans le bras. A force de rester dans la même position, sa jambe lui faisait mal et il avait le dos en feu. Peut-être était-elle repartie sans qu’il l’entende ? Et sinon, pourquoi restait-elle là à le regarder ?

  Après avoir longuement fixé Jondalar, Ayla se dit qu’elle en prenait un peu trop à son aise. Non seulement elle n’avait pas cessé de regarder cet homme dans les yeux depuis qu’il vivait avec elle, ce que jamais une femme du Clan se serait permis, mais elle avait fait une grave entorse à ses devoirs de guérisseuse en le laissant seul au soleil. Peut-être était-il temps de se souvenir de ce qu’Iza lui avait appris. Assise en tailleur sur le sol, tenant le bol de datura entre ses deux mains, elle baissa les yeux et inclina la tête, comme faisaient les femmes du Clan, puis attendit que Jondalar lui réponde en lui tapant sur l’épaule.

  Jondalar entrouvrit les yeux pour voir si elle était toujours là. Apercevant ses pieds, il baissa aussitôt les paupières. Que faisait-elle assise là ? Qu’attendait-elle ? Pourquoi ne s’en allait-elle pas et ne le laissait-elle pas seul avec sa peine et son humiliation ? Les yeux mi-clos, il jeta un nouveau coup d’œil. Ses pieds étaient toujours au même endroit ! Elle était assise en tailleur et tenait un bol entre les mains. Oh, Doni ! Comme il avait soif ! Était-ce pour lui ? Était-elle en train d’attendre qu’il se réveille pour lui proposer un médicament ? Elle aurait dû le secouer au lieu d’attendre.

  Jondalar ouvrit les yeux. Ayla était assise à côté de sa couche, la tête baissée. Elle portait un autre vêtement, toujours aussi informe, et elle avait de nouveau tressé ses cheveux. La peau dont elle était vêtue était propre et n’avait jamais été portée. Son visage n’avait plus aucune trace de suie. Non seulement elle était propre et fraîche mais toute son attitude exprimait une candeur sans fard. Ni artifice, ni affectation, ni coups d’œil suggestifs.

  Ses cheveux tressés serré et ce vêtement plein de plis et de poches ne faisaient que renforcer cette impression. Là résidait l’astuce : dissimuler avec un art consommé son corps de femme et sa chevelure splendide. Elle ne pouvait pas cacher son visage mais l’habitude qu’elle avait de baisser les yeux ou de ne pas vous regarder en face détournait l’attention et on remarquait à peine sa beauté. Pourquoi se cachait-elle ainsi ? Cela faisait-il partie de l’épreuve qu’elle était en train de subir ? La plupart des femmes auraient au contraire mis en valeur un corps aussi magnifique, tiré tous les avantages possibles d’une chevelure pareille et donné tout ce qu’elles avaient pour posséder un visage d’une telle beauté.

  Pourquoi reste-t-elle immobile ? se demandait Jondalar. Peut-être qu’elle ne veut pas me regarder, se dit-il en repensant, non sans honte, à ce qui s’était passé un peu plus tôt. Le bras tout engourdi à force de ne pas bouger, il finit par se décider.

  Au moment où il bougeait son bras, Ayla leva les yeux. Ses efforts pour bien se conduire n’avaient servi à rien : Jondalar ne connaissait pas le signal et jamais il ne lui taperait sur l’épaule. Il fut surpris de voir qu’elle le regardait d’un air contrit et presque suppliant. Il n’y avait au fond de ses yeux ni condamnation, ni rejet, ni même de la pitié. Elle semblait au moins aussi gênée que lui. Qu’est-ce qui pouvait bien la gêner ?

  Elle lui tendit le bol. Jondalar en but une gorgée. Le médicament était amer et il fit la grimace. Il finit pourtant le contenu du bol, puis se rinça la bouche avec l’eau que contenait l’outre placée à côté de sa couche. Il s’étendit à nouveau, mais ne réussit pas à trouver une bonne position. Ayla lui fit signe de se rasseoir et elle remit de l’ordre dans les fourrures et les peaux de son lit. Jondalar attendit un moment avant de se recoucher.

  — Je me pose tellement de questions à ton sujet, Ayla, dit-il. J’espère qu’un jour tu pourras y répondre. Je ne sais pas où tu as appris à soigner et j’ignore même comment j’ai pu me retrouver ici. Mais je tiens à te dire à quel point je te suis reconnaissant. Non seulement tu m’as sauvé la vie, mais tu as aussi sauvé ma jambe. Si j’étais en vie mais que j’aie perdu ma jambe, jamais je ne rentrerais chez moi. (Il se tut un court instant avant de reprendre :) Je me suis conduit comme un imbécile. Mais tu es tellement belle, Ayla ! Je ne m’en étais pas rendu compte car tu caches parfaitement ta beauté. Tu dois avoir de bonnes raisons de le faire. Quand tu auras appris à parler, peut-être m’expliqueras-tu pourquoi tu agis ainsi. Si tu n’as pas le droit de me le dire, je l’accepterai aussi. Je sais que tu ne comprends pas tout ce que je dis mais je tenais malgré tout à ce que tu saches que je ne t’embêterai plus. Je te le promets.

  22

  — Ayla pas dire bien « Gon-da-lah ».

  — Mais si, tu prononces bien mon nom.

  — Non ! s’écria-t-elle en secouant la tête. Ayla pas bien prononcer. Apprends-moi.

  — Jondalar. Jon-da-lar.

  — Geeon...

  — Jon, dit-il en articulant avec soin. Jondalar.

  — Geon... reprit Ayla qui avait du mal à prononcer ce son inhabituel. Geon-da-larr, finit-elle par dire en roulant le r final.

  — Bravo ! s’écria Jondalar.

  Toute fière d’avoir réussi, Ayla eut un large sourire. Puis, avec une lueur malicieuse au fond des yeux, elle ajouta :

  — Geeon-da-larr des Ze-lanne-do-nis.

  Jondalar avait prononcé le nom de son peuple presque aussi souvent que son prénom et Ayla s’était exercée en cachette pour lui faire la surprise.

  — C’est très bien ! s’écria-t-il.

  Et il le pensait. Ayla arrivait à prononcer son nom presque parfaitement. Seul un Zelandonii aurait pu noter la différence. Le fait que Jondalar soit content la récompensait largement de ses efforts et elle sourit à nouveau, toute fière d’avoir réussi.

  — Que veut dire « Zelannedoni » ? demanda-t-elle.

  — C’est le nom de mon peuple. Le nom des Enfants de la Mère qui vivent dans le sud-ouest. Doni signifie : la Grande Terre Mère. Pour simplifier, on peut dire : les Enfants de la Terre. Du reste, tous les peuples s’appellent dans leur propre langue les Enfants de la Terre. Cela veut dire : les humains.

  Ayla et Jondalar s’étaient arrêtés à l’ombre d’un bosquet de bouleaux dont les arbres avaient poussé à partir d’une souche commune. Debout l’un en face de l’autre, ils s’appuyaient chacun à un tronc du boqueteau. Jondalar était obligé de s’aider d’un bâton pour marcher et il boitait encore, mais il était heureux de se retrouver dans la prairie verdoyante de la vallée. Depuis sa première sortie, il avait poussé un peu plus loin tous les jours. Lorsqu’il avait fallu qu’il descende pour la première fois le sentier qui menait à la rivière, cela avait été une véritable épreuve, presque un supplice. Mais aussi, quel triomphe en arrivant en bas ! Maintenant encore, il lui était plus facile de grimper le sentier que de le descendre.

  Il ne savait toujours pas comment Ayla était parvenue à le hisser jusqu’en haut alors qu’il était inconscient. Si d’autres l’avaient aidée, où étaient-ils ? Depuis longtemps il désirait lui poser la question. S’il ne l’avait pas fait au début, c’était parce qu’il savait qu’elle était incapable d’y répondre. Ensuite, il s’était dit que la demande pourrait lui sembler déplacée, puisqu’il s’agissait simple
ment de satisfaire sa curiosité. Il avait donc préféré attendre le moment propice. Sentant que c’était le cas, il sauta sur l’occasion.

  — A quel peuple appartiens-tu, Ayla ? demanda-t-il. Où sont-ils ? En voyant que son sourire s’effaçait, Jondalar regretta presque d’avoir posé cette question. Comme elle tardait à lui répondre, il se demanda si elle avait compris.

  — Ayla, pas de peuple, finit-elle par répondre en quittant l’ombre du bouleau pour recommencer à marcher.

  Jondalar reprit son bâton et la suivit en claudiquant.

  — C’est impossible ! s’écria-t-il. Tu as eu une mère. Qui t’a élevée ? Qui t’a appris à soigner ? Où se trouve ton peuple maintenant ? Et pourquoi vis-tu toute seule ?

  Ayla marchait devant lui, la tête basse. Elle n’essayait pas d’échapper aux questions de Jondalar. Aucune femme du Clan ne se serait permis de ne pas répondre à la question que lui adressait un homme. En fait, tous les membres du Clan, quel que soit leur sexe, répondaient toujours lorsqu’on leur posait ouvertement une question. Seulement, les femmes ne posaient pas de questions indiscrètes et personnelles aux hommes et eux-mêmes s’en posaient rarement entre eux. Quand on voulait savoir quelque chose, habituellement c’est aux femmes qu’on s’adressait. Les questions de Jondalar éveillaient toutes sortes de souvenirs chez Ayla, mais elle ne connaissait pas la réponse à certaines d’entre elles et ne savait pas comment répondre aux autres.

  — Peut-être préfères-tu ne rien me dire...

  — Non, dit-elle en le regardant d’un air inquiet et en secouant la tête. Ayla dire. Pas connaître les mots.

  Jondalar se demanda s’il n’aurait pas mieux fait de ne rien demander. Mais il désirait savoir ce qu’il en était et Ayla semblait décidée à lui répondre. Ils s’arrêtèrent cette fois près d’un gros rocher déchiqueté qui était venu heurter la falaise avant de retomber dans le pré. Jondalar alla s’asseoir sur le bord du rocher à l’endroit où la roche formait un siège à bonne hauteur avec un dossier incliné.

  — Comment s’appelle ton peuple ? demanda-t-il. Ayla réfléchit un long moment.

  — Peuple, dit-elle après avoir réfléchi. Homme... femme... bébé... (Elle s’interrompit, ne sachant comment expliquer ce qu’elle voulait dire.) Le Clan, ajouta-t-elle en faisant en même temps le geste qui exprimait ce concept.

  — Comme une famille ? demanda Jondalar. Une famille est en général composée d’un homme, d’une femme et des enfants qui vivent dans le même foyer...

  — Plus que... famille.

  — Un petit groupe ? Quand plusieurs familles vivent ensemble, on appelle cela une Caverne, ce qui ne veut pas dire pour autant que ce groupe habite dans une caverne.

  — Oui, dit-elle. Clan petit. Et plus. Clan veut dire tout le monde. Quand Ayla avait employé ce mot la première fois, Jondalar l’avait à peine entendu et il n’avait pas remarqué le geste dont elle l’accompagnait. Pour lui, ce n’était pas vraiment un mot, plutôt un son guttural, et lorsque Ayla le prononçait, il avait l’impression là encore qu’elle avalait les syllabes. Jusqu’alors, elle n’avait fait que répéter les mots qu’il lui apprenait et c’était la première fois qu’elle prononçait devant lui un mot qui appartenait à sa propre langue. Cela l’intéressait d’autant plus.

  — Klon ? dit-il en essayant d’imiter ce qu’il avait entendu. Ce n’était pas tout à fait ça, mais il s’en fallait de peu.

  — Ayla pas dire bien les mots de Jondalar. Jondalar pas dire bien les mots d’Ayla. Mais Jondalar dire presque.

  — Je ne savais pas que tu connaissais des mots, Ayla. C’est la première fois que tu parles ta langue devant moi.

  — Pas connaître beaucoup de mots. Clan pas parler mots.

  — S’ils n’emploient pas de mots, comment font-ils pour parler ? demanda Jondalar qui n’y comprenait plus rien.

  — Parler... les mains, dit Ayla, tout en sachant que cette explication n’était pas tout à fait exacte.

  Elle nota que, dans l’espoir de se faire comprendre, elle s’était exprimée aussi bien par gestes qu’avec des mots. Comme Jondalar semblait toujours aussi perplexe, elle lui prit les mains et lui fit faire les gestes appropriés tout en répétant :

  — Clan pas parler mots. Parler... les mains.

  — Est-ce que tu es en train de me dire que ton peuple s’exprime avec ses mains ? demanda Jondalar, complètement stupéfait. Montre-moi. Dis-moi quelque chose dans ta langue.

  Après avoir réfléchi, Ayla s’adressa à lui dans la langue du Clan.

  — Je veux te dire tellement de choses ! commença-t-elle. Mais il faut d’abord que j’apprenne à parler ta langue. C’est la seule possibilité qu’il me reste maintenant. Je n’ai plus de peuple. Je ne fais plus partie du Clan. Pour les membres du Clan, je suis partie vers l’autre monde, comme l’homme avec lequel tu voyageais.

  « J’aurais aimé te dire, pour soulager un peu ta peine, que j’ai accompli le rite au-dessus de sa sépulture pour l’aider à trouver son chemin vers l’autre monde. J’aurais aussi aimé que tu saches à quel point sa mort m’a attristée, moi aussi, même si je ne le connaissais pas.

  « Je ne connais pas le peuple au sein duquel je suis née. J’ai dû avoir une mère et une famille, qui me ressemblaient... et qui te ressemblaient aussi. Tout ce que je sais, c’est qu’ils faisaient partie des Autres. Iza est la seule mère dont je me souvienne. C’est elle qui m’a transmis le pouvoir magique de guérir et qui a fait de moi une guérisseuse. Mais elle est morte maintenant. Et Creb aussi.

  « Cela me fend le cœur de te parler d’Iza, de Creb et de Durc... avoua-t-elle. (Elle s’arrêta un court instant pour respirer avant de reprendre :) J’ai aussi été séparée de mon fils. Mais il est toujours vivant. C’est tout ce qu’il me reste. Et maintenant le Lion des Cavernes t’a envoyé. Je craignais que les Autres ressemblent à Broud, mais je trouve que tu ressembles plutôt à Creb. Tu es gentil et patient comme lui. J’aimerais que tu deviennes mon compagnon. Au début, j’ai pensé que c’était pour cela que tu m’avais été envoyé. J’avais vécu seule tellement longtemps et comme tu étais le premier représentant des Autres que je rencontrais, je désirais que tu deviennes mon compagnon, simplement pour en avoir un. N’importe qui d’autre aurait fait l’affaire...

  « Mais maintenant ce n’est plus pareil. Plus je vis en ta compagnie et plus je m’attache à toi. Je sais bien que les Autres ne sont pas loin et que l’un d’eux pourrait être mon compagnon. Mais c’est toi que je veux. Et j’ai peur que tu t’en ailles dès que tu iras mieux. J’ai peur de te perdre, toi aussi. J’aimerais tellement pouvoir te dire à quel point je suis... reconnaissante que tu sois ici, j’en suis tellement heureuse que parfois j’ai du mal à le supporter. »

  Ayla s’arrêta, incapable d’aller plus loin. Elle sentait pourtant qu’elle n’avait pas terminé.

  Ses pensées n’avaient pas été totalement incompréhensibles pour l’homme qui la regardait. Les mouvements de ses mains – mais aussi de son visage, de ses yeux et de son corps tout entier – étaient si expressifs qu’ils l’avaient profondément remué. La manière dont Ayla s’exprimait faisait penser à une danse silencieuse. Le plus étonnant, c’est que les sons rauques qui accompagnaient ses mouvements gracieux s’accordaient parfaitement avec eux. Ce que Jondalar avait perçu était purement affectif. Il avait donc du mal à croire que ce qu’il ressentait puisse correspondre à ce qu’elle venait de lui dire. Mais quand elle s’arrêta, il eut soudain conscience qu’elle lui avait vraiment communiqué quelque chose. Il comprit aussi que le langage d’Ayla n’était pas, comme il l’avait cru, un simple prolongement des gestes qu’il lui arrivait de faire pour appuyer ce qu’il disait. C’était plutôt le contraire : les sons qu’elle utilisait n’étaient là que pour appuyer ce qu’elle exprimait avec son corps.

  Quand elle s’arrêta, elle resta immobile un court instant d’un air songeur, puis elle se laissa gracieusement glisser sur le sol à ses pieds et inclina la tête. Jondalar attendit et, quand il vit qu’elle ne bougeait pas, il
commença à se sentir mal à l’aise. Il avait l’impression qu’elle attendait quelque chose de lui et qu’elle lui rendait hommage. Il était normal d’adopter une attitude aussi respectueuse vis-à-vis de la Mère. Mais elle était connue pour être jalouse et Elle n’apprécierait certainement pas qu’un de Ses enfants reçoive l’hommage qui n’était dû qu’à Elle.

  Finalement, Jondalar se baissa et toucha le bras d’Ayla.

  — Lève-toi, lui dit-il. Que fais-tu ?

  Même si le geste de Jondalar ne correspondait pas exactement à la tape sur l’épaule des hommes du Clan, il se rapprochait du signal utilisé pour indiquer à une femme qu’elle avait le droit de parler. Ayla releva la tête et regarda l’homme assis au-dessus d’elle.

  — La femme assise veut parler, dit-elle. Ayla veut parler Jondalar.

  — Tu n’as pas besoin de t’asseoir par terre pour me parler, répondit-il en s’avançant pour la relever. Si tu veux parler, parle tout simplement. Ayla ne voulait pas bouger.

  — Dans le Clan, faire comme ça, dit-elle en lui lançant un regard suppliant dans l’espoir qu’il comprenne. Ayla veut dire... continua-t-elle, incapable de retenir ses larmes tellement elle se sentait frustrée. Ayla pas bien parler. Ayla veut dire : Jondalar donner Ayla parler. Pour ça, Ayla veut dire...

  — Es-tu en train de me dire merci ?

  — Merci ? Pas comprendre.

  — Tu m’as sauvé la vie. Tu as pris soin de moi, soigné mes blessures et tu m’as nourri : pour tout ça, je devrais te dire merci. Et même beaucoup plus que merci.

  Ayla fronça les sourcils.

  — Pas pareil. Homme blessé, Ayla soigner. Ayla soigner tous les hommes. Jondalar donner Ayla parler. C’est plus. Merci, pas assez.

 

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