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Les refuges de pierre

Page 83

by Jean M. Auel


  La troupe regardait Whinney et Rapide avec autant d’intérêt que les deux chevaux d’Ayla la considéraient et, cette fois, au hennissement de Rapide répondit un cri de défi. Un puissant étalon se dirigea vers eux. D’un accord tacite, Ayla et Jondalar lancèrent leurs montures dans une autre direction. Jondalar ne tenait pas à ce que Rapide fût entraîné dans un combat avec l’étalon et Ayla craignait que, comme Loup, les chevaux ne fussent tentés de la quitter.

  Dans les jours qui suivirent, Loup passa quelque temps avec eux, ce qui donna à Ayla l’impression que sa famille était de nouveau réunie. Ils effectuèrent un détour pour éviter un gros sanglier qui creusait la terre de son groin, à la recherche de truffes, rirent en voyant deux loutres batifoler dans un bassin créé par le barrage d’un castor solitaire qui plongea dans l’eau à leur approche. Ils découvrirent les traces d’un ours et une touffe de ses poils prise dans l’écorce d’un arbre, mais pas l’animal lui-même ; ils sentirent l’odeur de musc aisément reconnaissable d’un glouton. Ils distinguèrent un léopard qui sautait d’une haute corniche en un bond gracieux, et des bouquetins, ou chèvres des montagnes, qui gravissaient avec agilité la paroi d’une falaise presque verticale.

  Plusieurs femelles bouquetins et leurs petits, qui avec leur laine serrée ressemblaient à des boules rondes montées sur des bâtons, étaient descendues des hauteurs pour s’engraisser en dévorant l’herbe riche des plaines. Elles avaient de longues cornes qui se recourbaient au-dessus de leur dos, des yeux très écartés, une bosse derrière la tête, des sabots au bord dur et raide avec un centre souple et spongieux qui adhérait à la roche.

  Ayla ferma les yeux comme pour se concentrer, inclina la tête.

  — Je crois que des mammouths se dirigent vers nous, dit-elle.

  — Comment le sais-tu ?

  — Je les entends.

  — Je n’entends rien.

  — C’est un grondement très sourd, répondit-elle en tendant de nouveau l’oreille. Regarde ! Là-bas ! s’écria-t-elle toute excitée en voyant un troupeau au loin.

  Ayla avait détecté le barrissement d’un mâle en rut, normalement situé hors de portée auditive d’un être humain, mais qu’une femelle en chaleur pouvait entendre jusqu’à huit kilomètres de distance, parce que des sons aussi graves s’atténuaient moins vite avec l’éloignement. Ayla avait l’ouïe si fine qu’elle les entendait ou plus exactement qu’elle les sentait.

  Le troupeau se composait surtout de femelles et de leurs petits L’une d’elles était en chaleur, plusieurs mâles rôdaient autour, pleins d’espoir, malgré la présence du mâle dominant de la région, avec qui elle avait déjà convolé. Elle avait refusé les avances insistantes des autres jusqu’à son arrivée. Il les maintenait désormais à l’écart et, comme aucun d’eux n’osait le défier, cela permettait à la jeune femelle de manger et de nourrir son premier rejeton entre les accouplements.

  Un pelage épais recouvrait les gigantesques animaux, de la queue à l’extrémité de leur longue trompe, oreilles comprises. Quand ils furent plus près, Ayla et Jondalar discernèrent mieux les diverses nuances de leur fourrure. Les petits avaient un poil clair, celui des femelles variait du châtain brillant des plus jeunes au marron foncé de la vieille matriarche. Les mâles devenaient presque noirs en prenant de l’âge. Leur pelage se composait d’un duvet très dense d’où poussaient de longs poils raides qui leur tenaient chaud même au plus froid de l’hiver, quand ils buvaient de l’eau glacée ou mangeaient de la neige.

  — C’est tôt dans la saison pour les mammouths, observa Jondalar. Nous ne les voyons pas avant la fin de l’automne, en général. Les mammouths, les rhinocéros, les bœufs musqués et les rennes, voilà les animaux de l’hiver.

  Le dernier jour de leur isolement, Ayla et Jondalar se levèrent tôt. Ils avaient passé les journées précédentes à explorer l’ouest de la Rivière, près d’un autre cours d’eau au lit presque parallèle. Ils emballèrent leurs affaires mais eurent envie de s’offrir une ultime longue chevauchée avant de retourner à la Réunion d’Été, aux relations sociales qui exigeaient d’eux du temps et de l’attention mais leur apportaient aussi satisfaction et plaisir. Après avoir apprécié cette parenthèse, ils étaient prêts à rentrer, impatients de retrouver ceux qu’ils aimaient. Ayant passé près d’un an avec leurs animaux pour toute compagnie, ils connaissaient à la fois les joies et les peines de la solitude.

  Ils emportèrent de la nourriture et de l’eau, puis partirent d’un pas tranquille, sans destination précise. Loup les avait quittés deux jours plus tôt, ce qui attristait Ayla. Pendant leur Voyage, il avait manifesté un vif désir de rester avec eux, mais il n’était alors qu’un louveteau. Bien que cela leur parût beaucoup plus long, il ne s’était écoulé qu’une année et deux saisons depuis l’hiver où ils avaient séjourné chez les Mamutoï, quand Ayla avait ramené un bébé loup duveteux qui ne devait pas avoir plus d’une lune. Malgré sa taille actuelle, Loup était encore très jeune.

  Ayla ignorait la durée de vie d’un loup mais devinait qu’elle devait être beaucoup moins longue que celle de la plupart des hommes. Loup n’était pas sorti de l’adolescence, que les mères et leurs compagnons considéraient comme la période la plus pénible de leur progéniture. C’étaient des années riches en énergie et pauvres en expérience pendant lesquelles les jeunes, débordant de vie et convaincus que cela durerait à jamais, prenaient des risques qui menaçaient leur existence. S’ils en réchappaient, ils y gagnaient un peu de sagesse qui les aiderait à survivre plus longtemps. Ayla pensait que ce n’était sans doute pas très différent chez les loups et ne pouvait s’empêcher de se tourmenter.

  L’été avait été l’un des plus secs que Jondalar se rappelât. Dans la plaine, des tourbillons de poussière s’élevaient, tournoyaient un moment puis mouraient. Découvrant avec satisfaction un petit lac devant eux, ils s’arrêtèrent sur la rive et y partagèrent les Plaisirs à l’ombre d’un saule pleureur, se reposèrent et bavardèrent avant de se baigner.

  Ayla s’élança dans l’eau en criant : « Le premier de l’autre côté », et se mit aussitôt à nager avec de longs mouvements assurés. Jondalar la suivit, combla son retard grâce à ses muscles puissants, mais il dut donner le meilleur de lui-même. Ayla se retourna, vit qu’il se rapprochait et redoubla d’efforts. Ils atteignirent l’autre rive en même temps.

  — Tu étais partie avant, j’ai gagné, haleta Jondalar en se laissant tomber sur la berge.

  — Tu aurais dû me défier le premier, repartit Ayla dans un rire. Nous avons gagné tous les deux.

  Ils regagnèrent nonchalamment l’autre rive au moment où le soleil dépassait son zénith et commençait à décliner, annonçant la seconde moitié de la journée. Un peu tristes de savoir que l’intermède idyllique touchait à sa fin, ils remontèrent sur leurs chevaux et prirent la direction du camp de la Réunion d’Été. Ayla continuait à souffrir de l’absence de Loup.

  Ils se trouvaient encore à une longue distance du camp lorsqu’ils entendirent des cris. S’approchant, ils aperçurent entre les nuages de poussière montant de la terre desséchée plusieurs jeunes gens qui partageaient sans doute l’une des « lointaines ». Aux motifs de leurs vêtements, Jondalar devina qu’ils appartenaient pour la plupart à la Cinquième Caverne. Armés de sagaies, ils formaient un cercle au centre duquel se trouvait un animal recouvert de longs poils, au museau surmonté de deux longues cornes.

  C’était un rhinocéros laineux, créature imposante de onze pieds et demi de long et de cinq pieds de haut. Une bête lourde, avec des pattes courtes et épaisses pour soutenir une carcasse massive. Il engloutissait d’énormes quantités de matière végétale, herbes et broussailles de la steppe, brindilles et branches des arbres à feuilles persistantes et des saules qui bordaient les rivières. Avec ses yeux situés de part et d’autre de la tête, il ne voyait pas très bien, en particulier devant, et ses naseaux étaient cloisonnés, mais il possédait une ouïe et un odorat très fins pour compenser la pauvreté de sa vision.

/>   La corne de devant mesurait plus de trois pieds. Lourde et menaçante, elle rasait le sol d’un côté à l’autre en décrivant un arc de cercle. En hiver, il s’en servait pour balayer la neige et dégager l’herbe sèche et couchée. Une toison laineuse d’un brun grisâtre recouvrait son corps, avec une partie supérieure de longs poils qui effleuraient presque le sol. Une large bande plus sombre lui barrait le milieu du corps, comme si quelqu’un lui avait mis une couverture sur le dos, pensa Ayla, mais l’idée ne serait venue à personne de monter une bête aussi puissante, imprévisible, parfois malveillante et toujours très dangereuse.

  Le rhinocéros laineux frappa le sol, tourna la tête à droite et à gauche pour tenter de voir le jeune homme dont son nez sensible lui révélait la présence. Soudain, il chargea. L’homme resta immobile. Au tout dernier moment, il s’écarta et la longue corne pointue le toucha presque.

  — Cela a l’air dangereux, dit Ayla en menant les chevaux en lieu sûr.

  — C’est pour cela qu’ils le font, répondit Jondalar. Les rhinocéros laineux sont difficiles à chasser en toutes circonstances. Ils sont mauvais et imprévisibles.

  — Comme Broud. Il avait cet animal pour totem. Les hommes du Clan chassaient le rhinocéros mais je ne les ai jamais observés. Qu’est-ce qu’ils font, ces jeunes ?

  — Tour à tour, ils attirent son attention pour le faire charger et ils sautent sur le côté quand il est près d’eux. Ils cherchent à l’épuiser, et c’est à celui qui laissera l’animal approcher le plus avant de s’écarter. Le plus courageux est celui qui sent la bête le frôler au passage. Ce sont généralement les jeunes qui chassent le rhinocéros de cette façon.

  « S’ils en tuent un, ils donnent sa chair à la Caverne et se partagent le reste de la dépouille. Celui qui a porté le coup fatal choisit le premier. D’habitude, il prend la corne. Elle est très appréciée, dit-on, pour faire des outils, des manches de couteau, mais ce choix tient aussi à d’autres raisons. Sans doute parce que sa forme évoque un homme en quête des Plaisirs. Selon des rumeurs, cette corne réduite en poudre possède certaines vertus : si on la fait avaler à une femme à son insu, elle se montrera plus passionnée envers l’homme qui la lui a donnée, expliqua Jondalar avec un sourire.

  — La viande de rhinocéros laineux n’est pas mauvaise, et il y a beaucoup de graisse sous ses longs poils. Mais il est rare d’en voir un.

  — Surtout à cette période de l’année. Les rhinocéros sont des animaux solitaires, la plupart du temps, et peu nombreux dans cette région en été. Ils préfèrent les contrées plus fraîches, bien qu’ils perdent à chaque printemps le duvet que recouvrent leurs longs poils. Il se prend dans les broussailles avant qu’elles n’aient des feuilles, et les Zelandonii vont le ramasser, en particulier ceux qui tissent et font des paniers. J’accompagnais souvent ma mère, plusieurs fois par an. Elle connaît la période de mue de tous les animaux, les bouquetins et les mouflons, les bœufs musqués, même les chevaux et les lions, et bien sûr les mammouths et les rhinocéros laineux.

  — Tu as déjà tourmenté un rhinocéros, Jondalar ?

  — Oui, avoua-t-il en riant. Comme la plupart des hommes, surtout quand ils sont jeunes. Ils chassent beaucoup d’animaux de cette façon, l’aurochs et le bison, notamment, mais c’est le rhinocéros qu’ils préfèrent. Certaines femmes le font aussi. Jetamio, par exemple, quand je lui ai expliqué comment procéder. C’était une Sharamudoï qui était devenue la compagne de Thonolan. Son peuple ne chassait pas le rhinocéros, il péchait l’esturgeon géant de la Grande Rivière Mère, avec ces bateaux qu’ils t’ont montrés ; il chassait le bouquetin et le chamois dans la montagne, ce qui est très difficile, mais il ne connaissait pas la chasse au rhinocéros laineux. Jondalar s’interrompit puis reprit d’un ton triste :

  — C’est à cause d’un rhinocéros que nous avons rencontré les Sharamudoï. La bête avait encorné Thonolan, ils lui ont sauvé la vie.

  Ils regardèrent les jeunes Zelandonii poursuivre leur jeu dangereux. L’un d’eux s’avança vers l’animal en criant et en gesticulant. L’odorat très fin de la bête était troublé par la présence d’un grand nombre d’hommes déployés autour d’elle. Lorsqu’elle finit par détecter un mouvement de ses petits yeux myopes, elle s’élança dans cette direction, prit de la vitesse en s’approchant du chasseur. Malgré ses pattes courtes, le rhinocéros se déplaçait avec une rapidité remarquable. Il baissa un peu la tête, s’apprêta à enfoncer sa corne dans une masse résistante, mais elle ne fendit que l’air quand l’homme esquiva habilement. L’animal mit un moment à se rendre compte que sa charge avait été vaine, finit par ralentir et s’arrêter.

  Déconcerté, furieux, il frappa le sol tandis que les hommes reformaient le cercle autour de lui. Un autre chasseur fit un pas en avant, braillant et remuant les bras pour attirer l’attention de l’énorme créature. Le rhinocéros tourna, fonça de nouveau, et l’homme évita la charge. Il fallut plus longtemps la fois suivante pour le décider à attaquer : apparemment, ils avaient réussi à le fatiguer. Les furieuses dépenses d’énergie commençaient à le marquer.

  Tête baissée, pantelante, la bête demeurait immobile. Les hommes resserrèrent le cercle. Celui dont c’était le tour s’approcha prudemment, la sagaie brandie. Le rhinocéros parut ne pas le voir. Au moment où l’homme approchait encore, la bête imprévisible perçut un mouvement ; ses forces déclinantes, revigorées par ce court moment de repos, furent stimulées par la fureur qui envahit son cerveau primitif.

  Soudain, il chargea, si vite que l’homme n’eut pas le temps de réagir. La bête laineuse réussit enfin à enfoncer sa corne massive dans autre chose que du vide. L’homme s’effondra avec un cri de douleur. Sans même réfléchir, Ayla lança son cheval en avant.

  — Attends ! C’est trop dangereux ! la rappela Jondalar, prenant son sillage.

  Les autres chasseurs avaient jeté leurs sagaies avant même que Jondalar n’ouvrît la bouche. Quand Ayla sauta de sa monture encore en mouvement et se précipita vers le blessé, le rhinocéros gisait au sol, masse inerte percée de projectiles, tel un porc-épic géant. Mais trop tard : la bête furieuse s’était vengée.

  Plusieurs jeunes gens, effrayés, entouraient l’homme encorné, qui demeurait immobile à l’endroit où il était tombé. Lorsqu’Ayla approcha, suivie de près par Jondalar, ils semblèrent surpris de la voir et l’un d’eux parut même sur le point de lui barrer le passage et de lui demander qui elle était. Ayla l’ignora. Elle tourna la tête du blessé, écouta sa respiration, prit son couteau pour couper les lacets de ses jambières ensanglantées. Du sang, elle en avait déjà plein les mains, et aussi sur le front : une tache rouge qui marquait l’endroit où elle avait machinalement relevé une mèche de ses cheveux. Bien qu’elle ne portât pas sur le visage de tatouage de Zelandoni, elle savait apparemment ce qu’elle faisait, et le jeune homme hostile recula.

  Quand elle dénuda la jambe, la gravité de la blessure lui sauta aux yeux. La partie inférieure du membre était repliée à un endroit où il n’y avait pas de genou. La corne avait brisé les deux os. Le muscle du mollet était déchiré et la pointe déchiquetée d’un os émergeait du magma rouge. Le sang qui coulait de la plaie formait une flaque sur le sol.

  Ayla leva les yeux vers Jondalar.

  — Aide-moi à lui redresser la jambe pendant qu’il est inconscient. Ensuite apporte-moi des peaux souples, nos peaux à sécher feront l’affaire. Je dois faire pression sur la blessure pour que le sang arrête de couler. Il me faudra aussi de l’aide pour éclisser la jambe.

  Elle se tourna vers l’un des jeunes hommes qui se tenaient à proximité.

  — Il va falloir le ramener au camp. Tu sais fabriquer une civière ? Il la fixait d’un regard sans expression, comme s’il ne l’avait pas entendue.

  — Quelque chose pour le porter là-bas. Il hocha la tête.

  — Une civière, bredouilla-t-il.

  Elle se rendit compte que ce n’était en fait qu’un jeune garçon.

  — Jondalar t’aidera, dit-elle e
n voyant son compagnon revenir avec les peaux.

  Quand ils allongèrent le blessé sur le dos, il geignit mais ne reprit pas conscience. Ayla l’examina de nouveau, au cas où il se serait blessé à la tête en tombant, mais ne décela aucune contusion. La jeune femme pressa ensuite fortement la jambe au-dessus du genou pour ralentir l’hémorragie. Elle songea à lui faire un garrot mais, si elle parvenait à redresser les os et à panser la jambe, ce ne serait peut-être pas nécessaire. La pression sur la plaie devait suffire. Il continuait à saigner mais elle avait vu pire.

  — Il nous faut des éclisses, dit-elle à Jondalar, des morceaux de bois droits, de la longueur de sa jambe. Casse des sagaies si tu ne trouves rien d’autre.

  Il lui rapporta deux attelles qu’il avait obtenues en brisant des lances. Ayla découpa des bandes dans l’une des peaux, ainsi que d’autres longs morceaux dont elle entourerait les éclisses. Elle souleva ensuite le pied de la jambe fracturée, les orteils d’une main, le talon de l’autre, tira doucement. L’homme eut deux spasmes et gémit. Il avait failli reprendre connaissance. Ayla passa un doigt dans la plaie béante pour sentir la position des os.

  — Jondalar, tiens-lui la cuisse. Je dois mettre sa jambe en place avant qu’il se réveille et pendant qu’il saigne encore. Le sang garde la blessure propre.

  Elle se tourna vers les jeunes gens qui la considéraient avec des expressions médusées, horrifiées.

  — Toi et toi, dit-elle en désignant deux d’entre eux. Je vais soulever sa jambe et tirer dessus pour aligner les os. Si je ne le fais pas, il ne remarchera jamais normalement. Je veux que vous placiez les éclisses dessous et dessus, pour que sa jambe soit bien maintenue entre les deux. Vous avez compris ?

  Ils acquiescèrent, allèrent prendre les morceaux de sagaie entourés de peau. Quand tout le monde fut prêt, Ayla saisit de nouveau le pied à deux mains et le souleva. Faisant signe à Jondalar de tenir la cuisse, elle tira, doucement mais fermement. Ce n’était pas la première fois qu’il la voyait soigner une fracture, mais cette fois elle devait aligner deux os. Il lisait sa concentration sur son visage tandis qu’elle tirait, essayant de sentir dans ses mains si les os se mettaient en place. Même lui perçut la légère secousse et l’emboîtement. Ayla abaissa peu à peu la jambe et l’examina d’un œil critique. Jondalar la trouvait droite, mais qu’y connaissait-il ?

 

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