Book Read Free

ELEANOR DÉBARQUE !

Page 5

by Lee Nicols


  Maya parcourt du regard le bar désert.

  — Monty est paré pour un moment. Un groupe devrait arriver, mais normalement pas tout de suite.

  — Un groupe ?

  — Ne fais pas cette tête. Ce sont des gens que Monty connaît. Surveille seulement que personne ne vole les…

  Elle regarde autour d’elle, cherchant ce que quelqu’un pourrait bien vouloir voler.

  — ... les murs.

  Elle m’agite une pochette de la banque sous le nez, parle vaguement de dépôt de la recette du soir et se dirige vers la porte.

  Je réalise qu’il s’agit de mon entretien d’embauche. Maya ne va pas me faire postuler officiellement pour le poste, alors que fait-elle ? Une petite sortie nocturne impromptue, me laissant négligemment seule responsable du bar !

  — J’ai la situation bien en main, lui dis-je d’un air assuré en passant derrière le bar.

  A la porte, Maya hésite, une expression indéchiffrable sur le visage.

  Je lui fais gaiement au revoir de la main et elle fait mine de se redresser avant de sortir.

  Je me glisse derrière le bar et jette un œil à l’homme habillé classe qui sirote son verre. Il porte un costume de lin beige avec une cravate de soie bleu ciel. Il est rare de voir un homme avec autant d’allure à Santa Barbara. La plupart d’entre eux se traînent en shorts décontractés et T-shirts tachés.

  — Vous désirez un autre verre ? je lui demande.

  Nous évaluons tous deux son verre. Aux sept huitièmes plein.

  — Pas vraiment, dit-il.

  Tout en faisant semblant de nettoyer, je fouille les placards sous le bar. Rien d’intéressant, à part un paquet entamé de Fritos. Je parie que M. Classe apprécierait quelques Fritos. Je les verse dans une soucoupe et les dispose avec soin devant lui.

  Je souris et désigne les Fritos, comme si je lui proposais du foie gras. Sous mon regard d’acier, il daigne prendre une chips et l’introduire dans sa bouche. Mord une fois dedans et s’interrompt au milieu de sa bouchée.

  — Quoi ? dis-je. C'est meilleur que du pop-corn.

  Il secoue la tête.

  Je teste une chip. Elle a une consistance de carton humide. Je la recrache.

  — Désolée. C'est mon premier soir.

  Il avale et me dit de ne pas m’inquiéter. Il a besoin de fibres. Il me dit que lui c’est Monty, et je réponds que je suis Elle. Je me lance dans un bavardage de barmaid quand deux hommes pénètrent dans le bar.

  L'un est bedonnant, avec des cheveux brun foncé et des petites rides rieuses autour des yeux. Le genre d’homme nounours qu’on n’a pas peur d’approcher. L'autre est grand, svelte et serait beau et sexy s’il n’était pas rouquin. Les cheveux roux sont ridicules pour un homme. Pourtant, en chemise blanche à col boutonné et en jean, il a de l’allure tandis qu’il se dirige vers Monty. Mais des cheveux roux ? L'autre type, le nounours, n’a pas une démarche aussi spectaculaire, mais il a la tête d’un mec qui se souvient de rabaisser le rond des toilettes.

  — Tu te joins à nous, Monty ? demande le rouquin.

  — Pas ce soir, dit Monty. Je souffre assez de mon ulcère comme ça.

  — Un ulcère ? dit Nounours. Pour un ulcère, il n’y a qu’une seule chose à faire et c’est… Ce sont des Fritos ?

  — Sers-toi, dit Monty.

  Il m’observe pour voir si je vais protester.

  — Hmm, dis-je.

  — Tu ne vas pas recommencer avec ta théorie de l’ulcère, dit le rouquin.

  — Ce n’est pas une théorie, dit Nounours en se dirigeant vers le grand box du coin.

  Pour dissimuler mon embarras au sujet des Fritos rassis, je demande à Monty :

  — Dois-je aller leur demander ce qu’ils veulent boire ?

  — Attendez que les autres arrivent, me dit-il. Ou alors ils viendront eux-mêmes.

  Depuis le bar, on entend la voix forte de Nounours.

  — Je sais ce que rassis veut dire, mon pote, et ces Fritos ne sont pas rassis. Ils sont frais. Tout frais sortis de l’usine.

  — Frais sortis de l’usine qui fabrique des Fritos rassis.

  Nounours élève la voix.

  — Ils ne sont pas rassis !

  Il en attrape une poignée qu’il enfourne dans sa bouche.

  Le rouquin bat en retraite.

  — D’accord, d’accord. Tu les a mangés, cela prouve qu’ils ne sont pas rassis.

  — En fait, ils sont rassis, je crie depuis l’autre bout de la pièce. C'est notre avis à Monty et moi. Trois à un. Rassis.

  Nounours secoue la tête, mais ses efforts de mastication l’empêchent de parler.

  — La sagesse, la beauté et le bon sens, dit le rouquin en désignant tour à tour Monty, moi et lui-même. Tous les déclarent rassis. N’est-ce pas une preuve suffisante ?

  Quand je pense que je suis la beauté !

  Nounours finit par avaler, mal en point, mais pas vaincu.

  — Combien de temps penses-tu que les Fritos demeurent dans ton colon ?

  — Neil ! Pour l’amour du ciel.

  — Pas aussi longtemps que les cerises au marasquin, dit Neil, mais bien plus longtemps que le bœuf séché.

  Le rouquin me regarde et sourit. Les cheveux roux ne sont pas si affreux finalement. Des tas d’hommes séduisants ont les cheveux roux. Howdy Doody. Poil de carotte. Je lui rends son sourire et la porte s’ouvre de nouveau.

  Trois hommes et une femme font leur entrée et se dirigent vers le box occupé par Neil et le rouquin. Je les observe pendant qu’ils s’asseyent, me demandant si je dois aller les servir. Que ferait Maya ? Est-ce qu’ils veulent des margaritas ?

  — Ne vous inquiétez pas, dit Monty, l’un d’entre eux va venir au bar.

  Et comme par enchantement, le rouquin surgit.

  — Deux IPA… dit-il.

  Je sais même que IPA est un genre de bière.

  — ... et deux Newcastle Browns.

  — Super ! dis-je, dégoulinant de soulagement qu’on ne m’ait pas demandé un grateful dead ou que sais-je encore.

  — Plus un manhattan et un cosmopolitan.

  — Un manhattan ?

  Je tiraille une mèche de mes cheveux et plaque un sourire sur mon visage.

  — J’aime les manhattans. Suis moi-même une grande consommatrice de manhattans.

  Ses yeux gris se plissent. Ils jurent avec ses cheveux.

  — Si vous ne savez pas faire un manhattan, ce n’est pas grave. Je prendrai simplement…

  — Bien sûr que si, je sais faire un manhattan ! Quelle genre de barmaid ne saurait pas faire un manhattan ?

  Je n’ai jamais entendu parler de manhattan.

  — Vous voulez ça… avec des glaçons ?

  — Avec des glaçons, oui.

  Il paraît soupçonneux.

  — Dites-moi, que mettez-vous exactement dans vos manhattans ?

  — De l’alcool. Fort.

  Il me regarde en souriant. Ce qu’il regarde a l’air de lui plaire. Et je me sens flattée de lui plaire.

  Les battements affolés de mon cœur ont couvert la question qu’il vient de me poser.

  — La quoi ?

  — La liqueur primordiale ? L'artère principale de ce cocktail. Le Broadway du manhattan.

  — Euh… du gin ?

  Il fait non de la tête.

  — C'est vrai ! Le gin c’est dans le chicago. Je voulais dire la vodka.

  Il me décoche un nouveau regard. Je reprends :

  — La vodka, c’est dans le brooklyn. Vous êtes sûr que vous ne voulez pas un brooklyn ?

  Nounours m’interrompt en braillant quelque chose à propos du pamplemousse du Texas qui serait meilleur que n’importe quel autre pamplemousse, et le rouquin dit :

  — Peut-être devriez-vous me donner les bières en premier. Pacifions les Indiens avant de nous attaquer à Manhattan.

  Deux IPA et deux Nukey Browns.

  Les Newcastles sont des bières pression. J’en fais déborder une, mais me souviens juste à temps de ne pas essuyer le verre avec ma langue
. Encore que ce doit être efficace pour éveiller l’intérêt d’un homme. Les IPA sont en bouteille — merci au dieu de la bière — et je les décapsule.

  — J’ai changé d’avis, dit-il. Je crois que je vais prendre un cosmopolitan, moi aussi.

  — Deux cosmopolitans — tout de suite.

  — Et bien sûr, dans un cosmopolitan, il y a…

  — De la vodka… dis-je avec un geste désinvolte — parce que ça, j’en suis sûre — ... et puis le reste.

  Il incline vaguement la tête, sourit et apporte les bières dans le box.

  Dès qu’il a le dos tourné, je me jette sur Monty.

  — Comment fait-on un cosmo ?

  — Aucune idée. Ce n’était pas inventé à mon époque. Mais dans un manhattan, on met du bourbon, du bitter et du vermouth doux.

  — Monty ! Vous auriez pu me le dire !

  — Ne vous retournez pas tout de suite, dit-il.

  Il s’excuse et se dirige vers les toilettes tandis que le rouquin refait son apparition au bar.

  — Un problème avec la bière ? je demande.

  Il sourit.

  — J’attends simplement les cosmopolitans.

  Il y en a pour une seconde.

  Je vais pour prendre la vodka — il y en a six bouteilles, toutes différentes. J’attrape la plus proche, consciente que le rouquin me regarde et que je n’ai jamais concocté un cocktail autre que de la liqueur de café mélangée à du lait. Je sors deux verres de Martini du rack. Alors : Vodka. C'est fait. Verres de Martini, c’est fait. Et je me retrouve coincée.

  — Vous savez quoi ? dis-je à Poil de carotte. Pourquoi ne pas aller vous asseoir ? Je vous les apporterai à votre table.

  — Ce n’est pas la peine.

  — Mais si, vraiment.

  — Ça m’est égal, dit-il. Je me plais ici.

  — Non, vraiment, dis-je, découvrant mes dents.

  Il sourit, mais ne bouge pas.

  — Allez vous asseoir ! j’aboie.

  Il bat en retraite.

  Je me tourne vers le mur d’alcools. Vodka et… schnaps ? Les cosmos sont un peu rose, alors je choisis un schnaps à la pêche. Et peut-être du brandy. Ça va avec tout, non ? C'est la petite robe noire des alcools. Il y a une bouteille sur l’étagère du haut qui ressemble à du brandy, tout au fond, comme si Maya l’avait oubliée. J’en verse un peu dans un shaker d’argent. Je mets la dose nécessaire pour obtenir la teinte parfaite, j’ajoute quelques cerises au marasquin, et ta da ! Des cosmos.

  — Maya devrait revenir d'une minute à l'autre, dit Monty en regagnant son siège et en observant les boissons.

  — Oui, elle devrait, dis-je d’un air guindé, et je sers les boissons.

  Un pour Poil de carotte, l’autre pour la femme avec des cheveux normaux et des lunettes à monture d’écaille. Je rôde aux alentours tandis qu’ils boivent leur première gorgée.

  La femme manque s’étrangler. Poil de carotte se contente de tousser.

  — Un peu raide ? dis-je. C'est comme ça qu’on les aime chez nous, chez Shika.

  — Ce n’est pas un cosmopolitan, dit la femme.

  — Pas complètement, acquiesce Poil de carotte.

  — Fais-moi goûter ça.

  Neil s’empare du verre de Poil de carotte et avale une lampée. Il frissonne, avec une expression corsée de dégoût.

  — Foutrement certain que c’est un cosmo, dit-il, refoulant une seconde vague de tremblements. Jamais goûté un aussi bon.

  — As-tu déjà goûté un cosmopolitan ? demande la femme.

  Je suis bien contente qu’elle s’adresse à Neil et pas à moi.

  — Et même si je n’en avais jamais goûté ? Ça voudrait dire que je ne saurais pas en reconnaître un quand j’en goûte un ? Imaginons que la première fois que tu as goûté un cosmo, tu aies en réalité goûté un — je ne sais pas, disons un…

  — Manhattan, lâche Poil de carotte pince-sans-rire, en me décochant un regard.

  — Ouais, un manhattan, dit Neil. Alors ce que tu crois être un cosmo est en réalité un manhattan. C'est de l’épistémologie, chérie ! Les limites de la connaissance en…

  — C'est rien que des conneries, dit l’un des autres hommes.

  — Ce ne sont pas rien que des conneries, dit un autre. Ce sont de belles conneries.

  L'expression déclenche de nouveau les braillements de Neil.

  — Belles conneries ? Je vais te dire ce qui est une belle connerie ! Le fait que George W. ait été nommé président…

  Maya déboule par la porte d’entrée. Tous l’accueillent avec un profond soulagement.

  — Je vois que Elle a commencé à vous servir, dit-elle.

  Elle leur sourit, me sourit, et j’ai l’impression de recevoir l’investiture. Puis son regard tombe sur mes cosmopolitans et son sourire se transforme en rictus.

  — Qu’est-ce que c’est que ça ? demande-t-elle.

  — Des chicagos, dit Poil de carotte.

  — J'avais commandé un cosmopolitan, dit la femme.

  Maya me regarde.

  — Des cosmopolitans ? dis-je.

  — Tu ne sais pas faire les cosmos, Elle.

  — Ils sont roses.

  — Je vais en faire de nouveaux.

  Maya s’empare du verre de la femme mais quand elle veut se saisir de celui de Poil de carotte, celui-ci l’arrête.

  — Ça me plaît, dit-il. C'est unique…

  Il me regarde.

  — ... doux.

  — Qu’est-ce que tu racontes ? dit Neil le nounours. C'est atroce. Tu ne peux pas boire ça. Ce n’est même pas un cosmo.

  Des huées moqueuses le font taire. D’un air triomphant, Poil de carotte prend une gorgée puis grimace.

  Je regagne précipitamment le bar où Maya prépare deux cosmos. Tandis qu’elle range les bouteilles, elle s’interrompt devant celle de brandy que j’ai prise sur l’étagère du haut.

  — Pourquoi celle-ci est-elle sortie ?

  — Euh…

  — Ne me dis pas… dit-elle en me fixant d’un œil horrifié, ne me dis pas que tu t’en es servie pour les cosmopolitans.

  — Eh bien… je n’ai pas mis que ça.

  — Elle, c’est du Fussigny — un cognac à deux cent cinquante dollars la bouteille. Il est rangé sur l’étagère du haut afin que personne n’y touche.

  Elle n’a pas l’air tant en colère que profondément déçue.

  — Je la paierai, dis-je, priant pour disparaître sous terre. Tu sais que j’ai ce magot monstre.

  — Ce n’est pas grave, dit-elle, alors que je sais bien que si. Maintenant, nous ferions aussi bien de la boire. Tu en veux un verre ?

  Elle sort des verres à dégustation.

  — Je vais en prendre un verre, dit Monty.

  — Il faudra le payer, je rétorque. Et c’est cher.

  — Elle ! proteste Maya.

  Mais Monty rigole.

  — Combien ?

  — Cinquante billets. C'est du Fussy. Il en vaut chaque centime.

  — Ellie, dit Maya.

  — Je suis partant… dit Monty.

  Il étale un billet de cent dollars encore craquant sur le bar.

  — Et un pour la dame aussi.

  Il parle de moi ! Il devient officiellement mon idole.

  — J’en prendrai un verre moi aussi, dit une voix, belle et profonde, dix centimètres derrière moi.

  C'est Poil de carotte venu chercher ses cosmos.

  — Seulement un ? dis-je. Et vos amis ?

  — N’exagérez pas, dit-il en rapportant les verres à sa table.

  Maya s’agite.

  — Ça ne vaut pas cinquante dollars le verre. Je ne peux pas vous facturer…

  — Oh chut ! dis-je en faisant tinter mon verre contre celui de Monty.

  Maya pouffe — s’efforçant de ne pas rire — fait tinter son verre, et nous buvons.

  Depuis le box, Neil le nounours braille quelque chose à propos de la pentarchie dans laquelle nous vivons tandis que son visage se congestionne à vue d’œi
l.

  — Quel est son problème ? dis-je. Sympa, mais un peu chicaneur.

  — C'est pour ça qu’il est là.

  Maya prend une gorgée de son cognac.

  — Neil a un problème nerveux. Sa femme a assuré qu’elle le quitterait s’il ne faisait pas quelque chose. Il n’est pas violent ni rien, elle n’en pouvait simplement plus de l’entendre crier. Alors il a créé ce club. Ils se réunissent tous les mardis soir pour se disputer.

  — Et ça marche ? je demande. Est-il moins enragé ?

  — Je ne sais pas, dit Maya. J’ai peur de lui poser la question.

  Peut-être est-ce le cognac, mais nous éclatons tous de rire, et Maya me demande de surveiller de nouveau le bar pendant une minute tandis qu’elle repart en courant.

  Je panique.

  — Non ! Ne me laisse pas — je ne suis pas prête !

  Comme elle m’ignore, je reprends mon poste et m’emploie à briquer le bar jusqu’à ce qu’il brille, puis décide que l’effort n’en vaut pas la peine. Shika a besoin de rénovations majeures avant qu’un nettoyage ne puisse améliorer son aspect. Les box sont en vinyle marron, les murs peints en beige sale. Les photographies jaunissantes du Lower East Side de New York sont marrantes, mais conviendraient mieux à un petit restau branché qu’à un bar de quartier.

  Mais certains détails architecturaux sont intéressants. Un plancher au bois patiné recouvre le sol. Les plafonds sont plus hauts que ceux du garage de ZZ à Goleta. Il y a aussi quatre lucarnes à moitié dissimulées par des néons fluorescents miteux et le bar lui-même est une superbe pièce art déco.

  Je glisse un regard vers Poil de carotte — uniquement parce que je pense à un beau rouge profond pour les toilettes et que je souhaite me souvenir des teintes de rouge que je n’aime pas — et remarque qu’il est en train de faire exactement la même chose que moi. Il inspecte les lieux. Ses sourcils se haussent légèrement à la vue des détails agréables, et s’abaissent quand il pose les yeux sur les murs crasseux et les box défraîchis. Je m’occuperais bien de le rénover, lui. La première étape consisterait à lui raser la tête, et — il me surprend en train de l’observer.

  D’habitude, je ne suis pas aussi sentimentale, ni si pathétique. Sûrement le contrecoup du mariage, les fiançailles, Louis. Se faire plaquer devant monsieur le maire entame votre confiance en vous. Plus le fait de repartir de zéro, revenir dans la ville où vous êtes allée au lycée — et réaliser que vous n’avez rien accompli depuis. A part peut-être ce que vous avez cru être une relation belle et forte, qui en réalité est partie en lambeaux. Et voilà qu’un homme vous surprend à l’observer, un homme super, mis à part le fait qu’il est roux à faire peur, que vous ne savez pas ce que vous voulez, ni comment réagir si vous lui plaisez et qu’il veut à tout prix vous voir nue. Sortir avec un mec est censé être ce rêve absolu…

 

‹ Prev