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La Vallée des chevaux

Page 65

by Jean M. Auel


  — A quoi penses-tu, Ayla ?

  — Je pensais à Droog, un tailleur de silex. Il me permettait de le regarder quand il travaillait à condition que je reste tranquille et que je ne l’empêche pas de se concentrer.

  — Tu pourras regarder comment je travaille, proposa Jondalar. Mais j’aimerais bien aussi que tu me montres quelle technique tu utilises.

  — Je ne suis pas une spécialiste. Je suis capable de fabriquer les outils dont j’ai besoin. Mais ceux de Droog étaient bien supérieurs aux miens.

  — Tes outils m’ont l’air tout à fait pratiques et je serais curieux de voir comment tu t’y prends.

  Ayla hocha la tête et s’enfonça dans la caverne. Elle tardait et Jondalar se portait à l’entrée de la caverne pour la héler quand elle ressortit. Il fit un tel bond en arrière pour l’éviter qu’il faillit tomber. Il ne voulait pas la toucher, même par inadvertance, de crainte de l’offenser à nouveau.

  Ayla le prit pour du dégoût. Elle respira un grand coup, redressa les épaules et releva le menton. Elle ne lui laisserait pas voir à quel point elle souffrait. Elle s’engagea dans le sentier, portant d’un côté les deux lagopèdes et le panier plein d’œufs, de l’autre un gros paquet enveloppé dans une peau et attaché à l’aide d’une corde.

  — Donne-moi quelque chose à porter, dit Jondalar en se précipitant à sa suite.

  Ayla l’attendit, le temps de lui tendre le panier plein d’œufs.

  — Il faudrait d’abord mettre les lagopèdes à cuire, dit-elle en déposant son ballot sur la plage.

  Jondalar eut l’impression qu’elle attendait qu’il lui donne son accord ou qu’au moins il acquiesce à sa proposition. Et il ne se trompait pas de beaucoup. En dépit de ses années d’indépendance, certaines actions d’Ayla étaient encore fortement influencées par les manières du Clan.

  — Bien sûr, vas-y ! dit-il. Avant de se mettre au travail, il faut d’abord que j’aille chercher mes outils.

  Ayla emporta les deux oiseaux de l’autre côté de la paroi, là où, un peu plus tôt, elle avait creusé un trou qu’elle avait ensuite garni de pierres. Au fond de la fosse, le feu s’était éteint mais les pierres étaient si chaudes qu’elles grésillèrent quand elle y laissa tomber quelques gouttes d’eau. Il avait fallu qu’elle explore en tous sens la vallée pour trouver les légumes et les aromates dont elle avait besoin pour cuisiner ce plat et elle les avait posés à côté de la fosse. Elle avait cueilli du pas-d’âne pour la note légèrement salée que cette plante donnerait au plat. Il y avait aussi des oignons sauvages, de l’ail des ours, du basilic et de la sauge. Comme légumes, elle avait choisi des orties, de l’angélique et de l’oseille sauvages.

  Elle farcit les lagopèdes avec leurs propres œufs placés à l’intérieur des légumes sauvages – quatre œufs dans un des oiseaux, trois dans l’autre. Normalement, on enveloppait les lagopèdes dans des feuilles de vigne avant de les mettre à cuire au fond de la fosse. Mais il n’y avait pas de vignes dans la vallée. Se souvenant qu’on enveloppait parfois le poisson dans de l’herbe fraîchement coupée pour le cuire, Ayla se dit que cela risquait de marcher aussi pour le gibier. Elle plaça les deux oiseaux au fond de la fosse, ajouta encore un peu d’herbe, empila les pierres par-dessus et les recouvrit de terre.

  Lorsqu’elle le rejoignit, Jondalar avait étalé autour de lui son assortiment d’outils de tailleur de silex : en pierre, en os et en bois de cervidés. Ayla en reconnut quelques-uns. Elle posa ses propres outils sur le sol à portée de main, s’assit et étendit la peau sur ses genoux pour se protéger des éclats coupants qui risquaient de la blesser au cours de la taille. Levant les yeux, elle s’aperçut que Jondalar était en train d’examiner avec intérêt son attirail.

  Quand il poussa quelques rognons de silex dans sa direction, Ayla pensa aussitôt à Droog. « L’habileté d’un bon tailleur de silex commence par le choix des pierres », avait-il coutume de dire. Pour ce qu’elle désirait faire, il lui fallait un silex au grain très serré. Après avoir examiné deux rognons, elle choisit le plus petit. Jondalar, qui approuvait son choix, hocha la tête.

  Repensant soudain au fils du foyer de Droog qui avait fait preuve d’un goût marqué pour la taille du silex alors qu’il savait à peine marcher, elle lui demanda :

  — Est-ce que tu as toujours voulu être tailleur de silex ?

  — A un moment donné, je pensais que je serais sculpteur et j’ai même songé à entrer au Service de la Mère, répondit Jondalar. (Sa voix exprimait un regret poignant.) Mais les choses se sont passées autrement : je suis allé vivre chez Dalanar et j’ai appris la taille du silex. C’était un excellent choix – j’étais doué pour ce métier et il me plaît toujours autant. Je n’aurais jamais été un grand sculpteur.

  — Qu’est-ce qu’un « sculpteur », Jondalar ?

  — Ça y est, j’ai compris ! s’écria-t-il. Je sais ce qui manque ! Il n’y a dans cette caverne aucun objet gravé, sculpté, peint, décoré de perles ou même simplement coloré.

  — Je ne comprends pas... avoua Ayla qui semblait consternée.

  — Je suis désolé, Ayla. Comment pourrais-tu savoir de quoi je parle ? Un sculpteur est quelqu’un qui fait des animaux en pierre.

  — C’est impossible ! intervint Ayla en fronçant les sourcils. Les animaux sont faits de chair et de sang. Ils vivent et ils respirent.

  — Je ne te parle pas d’animaux réels, mais de statuettes qui représentent des animaux. Le sculpteur reproduit dans la pierre l’apparence de l’animal. Ou, si tu préfères, il la taille pour qu’elle ressemble à un animal. Certains sculpteurs font aussi des statuettes qui représentent la Grande Terre Mère. A condition bien entendu qu’Elle leur soit apparue lors d’une vision.

  — Quelque chose qui ressemble à un animal ? Dans de la pierre ?

  — Pas seulement dans de la pierre. On peut aussi utiliser le bois, l’os, une défense de mammouth ou des bois de cervidés. J’ai entendu dire que certains peuples faisaient des statues dans de la boue. Si la neige ne fondait pas au printemps, on pourrait aussi l’utiliser car elle permet de façonner des personnages ou des animaux très ressemblants.

  Pour Ayla, qui ne comprenait rien à ce que lui racontait Jondalar, le mot « neige » fut un déclic. Cela lui rappela le jour où elle s’était servie d’un bol pour entasser de la neige contre la paroi extérieure de la caverne. N’avait-elle pas imaginé pendant un court instant que ce tas de neige ressemblait à Brun ?

  — Façonner un personnage dans de la neige... dit-elle en hochant la tête. Je crois que je comprends.

  Jondalar se dit que le meilleur moyen pour qu’elle comprenne vraiment était de lui montrer une sculpture. Quelle vie morne elle a dû avoir parmi les Têtes Plates qui l’ont élevée ! se dit-il. Même ses vêtements sont uniquement utilitaires. Se contentent-ils de chasser, de manger et de dormir ? Ils ne sont même pas sensibles aux Dons de la Mère. Ni beauté, ni mystère, ni imagination. Je me demande si elle se rend compte de ce qu’elle a raté.

  Ayla prit le rognon de silex qu’elle avait choisi et l’examina avec attention pour savoir à quel endroit elle allait l’attaquer. Elle n’allait pas fabriquer un coup-de-poing car, même si c’était un outil très utile, il était plutôt facile à faire et Jondalar avait certainement envie qu’elle utilise une technique plus compliquée. Avant de se mettre au travail, elle saisit un objet qui ne figurait pas dans l’assortiment d’outils de Jondalar : un os de pied de mammouth, un os élastique sur lequel elle poserait le silex pour qu’il ne se fracasse pas pendant le travail. Elle le fit tourner jusqu’à ce qu’il eût trouvé sa place entre ses jambes.

  Elle prit alors son percuteur, un outil en pierre semblable à celui de Jondalar, mais plus petit que le sien, adapté à sa main. Tenant le rognon qu’elle avait posé sur l’enclume en os de mammouth, elle le frappa avec force à l’aide de son percuteur. Un morceau de cortex, l’enveloppe extérieure du silex, tomba à côté de l’enclume, laissant apparaître l’intérieur gris foncé du rognon. Le morceau qui venait de se détac
her possédait un épais renflement – le bulbe de percussion à l’endroit qui avait été frappé par le percuteur. Puis son épaisseur allait en diminuant et, à l’opposé du bulbe, il se terminait par un bord fin. Il aurait pu être utilisé comme outil à découper – d’ailleurs les premières lames fabriquées par l’homme n’étaient rien d’autre que des éclats aux bords tranchants – mais l’outil qu’Ayla désirait fabriquer exigeait une technique plus élaborée.

  Elle examina avec attention l’intérieur du silex. La couleur était bonne, le grain parfaitement lisse et il n’y avait aucune inclusion. Ce rognon allait permettre de fabriquer de bons outils. A nouveau, Ayla utilisa son percuteur.

  Elle continua à débiter le rognon pour le débarrasser de son enveloppe crayeuse et Jondalar, qui l’observait, vit peu à peu apparaître la forme qu’elle était en train de lui donner. Quand l’enveloppe crayeuse eut disparu, elle frappa encore quelques coups, supprimant ici un renflement, détachant là un éclat, jusqu’à ce que le nucleus ait la forme d’un œuf quelque peu aplati. Elle échangea alors son percuteur en pierre contre un bout d’os solide. Plaçant le noyau sur la tranche et travaillant du bord vers le centre, elle s’attaqua avec son percuteur en os au sommet de l’œuf en pierre et se mit à en détacher des éclats. Ce percuteur possédait une plus grande élasticité et les éclats étaient plus fins, plus longs, avec un bulbe de percussion moins renflé. Quand elle eut terminé, le gros œuf en pierre du début avait une surface supérieure et ovale.

  Imitant Droog qui, avant d’accomplir l’étape suivante, demandait toujours l’aide de son totem, Ayla s’arrêta de travailler, saisit son amulette et, fermant les yeux, adressa une pensée silencieuse à l’esprit du Lion des Cavernes. Pour ne pas rater la prochaine étape, il fallait non seulement être habile, mais aussi avoir de la chance. En outre, Ayla savait que Jondalar l’observait et cela la rendait nerveuse. L’important, ce n’était pas tant l’outil qu’elle était en train de fabriquer que la technique qu’elle utilisait. Si elle gâchait cette pierre, elle aurait beau répéter qu’elle n’était pas une spécialiste, Jondalar douterait des capacités de Droog et du Clan tout entier.

  Il avait déjà remarqué qu’Ayla portait une amulette autour du cou et, en la voyant pour la première fois saisir à deux mains cet objet et fermer les yeux, il s’interrogea. Elle avait saisi ce petit sac avec respect, comme lui-même aurait saisi sa donii. Mais une donii était une statuette représentant une femme dans toute son abondance maternelle, un symbole de la Grande Terre Mère et du merveilleux mystère de la création. Cette petite poche bosselée ne pouvait en aucun cas avoir la même signification.

  Ayla rouvrit les yeux et reprit son percuteur en os. Avant de détacher du noyau une tranche aux arêtes droites et tranchantes, il fallait d’abord qu’elle prépare une plate-forme de percussion. Pour ce faire, elle devait détacher près du bord un petit éclat perpendiculairement à la surface plane du silex.

  Tenant fermement le nucleus pour qu’il ne bouge pas, elle visa avec soin. Elle devait non seulement frapper au bon endroit, mais aussi mesurer la puissance de son coup : si elle ne frappait pas assez fort, le petit éclat n’aurait pas l’angle désiré, et si elle frappait trop fort, elle briserait le bord tranchant qu’elle avait si soigneusement façonné. Elle prit une profonde inspiration, retint son souffle et frappa avec son percuteur en os. Le premier coup était important : s’il était réussi, c’était de bon augure. Un petit éclat se détacha, bien net. Ayla, soulagée, respira plus calmement.

  Elle fit basculer le noyau pour pouvoir l’attaquer sous un autre angle et frappa à nouveau, avec plus de force cette fois. Le percuteur en os retomba exactement dans l’entaille et un éclat se détacha du noyau. La lamelle, toute en longueur, était de forme ovale. Sa surface supérieure, façonnée à petits coups au sommet de l’œuf, restait irrégulière. La face opposée, débitée dans l’épaisseur du noyau, était lisse, renflée à l’endroit où le percuteur avait frappé, puis s’amincissait jusqu’à former sur tout le pourtour un bord aussi coupant qu’une lame de rasoir.

  Jondalar saisît l’outil.

  — C’est une technique difficile à maîtriser, dit-il. Il faut faire preuve à la fois de force et de précision. Quel bord tranchant ! Ce n’est nullement un outil grossier.

  Ayla poussa un soupir de soulagement. Non seulement elle avait parfaitement accompli sa tâche, mais elle venait de faire honneur au Clan. En réalité, le fait de ne pas être née au sein du Clan lui donnait un avantage supplémentaire. Si Jondalar avait observé un membre du Clan alors qu’il taillait un silex, il aurait été influencé par le fait qu’il se trouvait en présence d’un Tête Plate et il n’aurait pas jugé en toute objectivité sa performance.

  Ayla le regardait qui contemplait le silex quand, brusquement, elle ressentit une sorte de décalage intérieur. Elle se mit à frissonner sans raison et il lui sembla qu’elle observait soudain Jondalar et elle-même de loin, comme si elle venait de quitter son propre corps.

  Elle se souvint brusquement et avec netteté de la nuit où elle avait fait l’expérience d’une désorientation similaire. Elle se revoyait en train de s’enfoncer à l’intérieur d’une grotte, guidée par la lueur de lampes de pierre, puis agrippée à un pilier alors qu’elle se sentait invinciblement attirée vers un espace circonscrit par de lourdes colonnes de stalactites au plein cœur de la montagne.

  Dix mog-ur étaient assis en cercle autour du feu. Mais seul Mog-Ur – Creb lui-même – avait deviné sa présence. La force de son esprit, déjà immense en temps ordinaire, était amplifiée cette nuit-là par le breuvage qu’Ayla, sur les conseils d’Iza, avait préparé à l’intention des sorciers. Elle aussi en avait absorbé sans le vouloir et était sous l’influence du breuvage magique. Par la seule force de son esprit, Creb l’avait tirée de l’abîme sans fond où elle était en train de sombrer et l’avait entraînée dans un voyage fascinant et terrifiant au cours duquel ils étaient remontés jusqu’à l’aube de l’humanité.

  Au cours de ce voyage, le plus grand magicien du Clan, doté d’un cerveau exceptionnel, avait ouvert de nouvelles voies dans le cerveau d’Ayla, ranimant des dispositions qui, chez ses semblables, s’étaient atrophiées au cours des âges. Mais, même si leurs cerveaux se ressemblaient, ils n’étaient pas identiques. Ayla avait pu remonter en arrière avec lui jusqu’à l’aube de l’humanité, puis parcourir chaque stade du développement. Mais, à un moment donné, leurs chemins s’étaient séparés et, lorsqu’elle s’était aventurée plus avant sur le sien, elle s’était soudain retrouvée seule : Creb ne pouvait aller au-delà.

  Ayla ne comprenait toujours pas pourquoi il avait été si douloureusement affecté par ce qui s’était passé cette nuit-là. Mais une chose était sûre : il n’avait plus jamais été le même et leur relation s’en était trouvée modifiée. Elle ne savait pas non plus que Creb avait ouvert de nouvelles voies dans son psychisme. Malgré tout, elle avait maintenant l’absolue certitude qu’elle avait été envoyée dans la vallée pour obéir à un dessein dont Jondalar faisait partie.

  Alors qu’elle se voyait de loin, assise à côté de Jondalar sur cette plage rocheuse située au cœur d’une vallée reculée, des nuées en mouvement et des lueurs bizarres, émanant d’une atmosphère étrange et épaisse, puis happées par le vide, les entourèrent, les unissant l’un à l’autre. Elle comprit alors d’une manière confuse le sens de sa propre destinée : celle-ci lui apparut comme un nœud dont les nombreux fils étaient reliés au passé, au présent et au futur, une position clef dans une période de transition cruciale. Le corps baigné de sueurs froides, elle émit un son étranglé et sursauta en apercevant le visage inquiet qui se penchait vers elle. Puis elle frissonna pour chasser ce sentiment d’irréalité.

  — Tout va bien, Ayla ?

  — Oui, ça va.

  Voyant qu’elle frissonnait sans raison et qu’elle avait la chair de poule, Jondalar éprouva le besoin de la rassurer. Mais il ne savait pas ce qui l’avait effrayée. Cela ne dura qu’un court instant. Il essaya
de se défaire de cette impression de malaise, sans y parvenir.

  — Je crois que le temps va changer, dit-il. Il me semble qu’un vent froid se lève.

  Tous deux regardèrent le ciel : celui-ci était toujours aussi bleu.

  — C’est la saison des orages, dit Ayla. Ils éclatent souvent brusquement.

  Jondalar hocha la tête et, désireux de se raccrocher à quelque chose de solide, il lui demanda :

  — Quelle est la prochaine étape, Ayla ?

  La jeune femme se remit au travail. Concentrée sur sa tâche, elle débita cinq éclats de forme ovale et aux bords aussi tranchants que le premier et, après avoir examiné une dernière fois le bout de rognon pour voir si on ne pouvait pas en détacher une dernière lamelle, elle le jeta loin d’elle.

  Puis elle choisit le plus fin des éclats et, à l’aide d’un galet rond et lisse, en retoucha un des bords afin d’émousser le dos de l’outil. Ensuite elle façonna en pointe l’extrémité à l’opposé du bulbe de percussion. Satisfaite, elle posa l’éclat dans sa paume et le tendit à Jondalar.

  Celui-ci le prit et l’examina avec attention. La section médiane de l’outil était relativement épaisse puis diminuait au fur et à mesure qu’on s’approchait du bord, fin et coupant sur toute sa longueur. L’outil était assez large pour qu’on l’ait bien en main et son dos avait été émoussé pour que l’utilisateur ne se coupe pas. Il ressemblait un peu à la pointe de flèche des Mamutoï. Mais il n’était nullement destiné à être fixé au bout d’une lance. C’était un couteau sans manche, qu’on tenait directement dans la main, et pour avoir vu Ayla utiliser un outil semblable, Jondalar savait qu’il était étonnamment efficace.

  Il reposa la lame et hocha la tête pour l’encourager à continuer. Ayla choisit une autre tranche de silex et, à l’aide d’une canine d’animal, détacha des éclats très fins au bout de l’ovale. Elle émoussait légèrement cette partie de l’outil pour renforcer le bord, afin que l’extrémité arrondie et coupante ne s’use pas trop vite quand on utiliserait l’outil pour écharner les peaux. Puis elle posa ce grattoir et choisit un autre éclat.

 

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