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La Vallée des chevaux

Page 76

by Jean M. Auel

— La saison est en train de changer, dit-elle. Les soirées sont plus fraîches. Couvre-toi sinon tu vas attraper froid.

  Jondalar plaça la fourrure sur ses épaules. Ce n’est pas suffisant, se dit Ayla. Et si je lui offrais les vêtements que j’ai préparés pour lui. De toute façon, il ne va pas tarder à partir...

  Elle se dirigea vers le ballot de peaux qui se trouvait près de sa couche.

  — Jondalar... commença-t-elle.

  Toujours perdu dans ses pensées, il lui lança un regard distrait. Quand Ayla voulut défaire le ballot, quelque chose tomba à ses pieds. Elle le ramassa aussitôt.

  — Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-elle, surprise et effrayée à la fois.

  — C’est une donii, répondit Jondalar en voyant qu’elle tenait la figurine en ivoire.

  — Une donii ?

  — Je l’ai sculptée pour toi, pour tes Premiers Rites. Il y a toujours une donii lors des Premiers Rites.

  Ayla baissa la tête pour ne pas éclater en sanglots.

  — Je ne sais pas quoi dire... Je n’ai jamais rien vu de semblable. Elle est belle. On dirait une vraie personne. Une personne qui me ressemblerait...

  — J’ai voulu qu’elle te ressemble, Ayla, expliqua Jondalar. Un vrai sculpteur aurait certainement fait mieux... Non ! corrigea-t-il. Jamais un sculpteur n’aurait fait une donii comme celle-ci. Je ne sais même pas si j’aurais dû. D’habitude, une donii n’a pas de visage – personne ne connaît le visage de la Mère. Mettre ton visage sur cette donii, c’est risquer que ton esprit soit emprisonné à l’intérieur de cette statuette. C’est pourquoi je tiens à ce que ce soit toi qui l’aies. Elle t’appartient. Je t’en fais cadeau.

  — Comme c’est drôle que tu l’aies placée à cet endroit ! dit Ayla en défaisant le ballot. Moi aussi, j’ai quelque chose pour toi.

  Jondalar déplia les peaux qu’elle lui tendait et quand il vit la garniture de perles, ses yeux brillèrent de plaisir.

  — J’ignorais que tu savais coudre et décorer un vêtement avec des perles, dit-il en examinant les vêtements.

  — Pour les perles, je me suis contentée de découper les motifs qui ornaient la tunique que tu portais et de les replacer sur celle-là, expliqua-t-elle. J’ai défait tes anciens vêtements et j’ai découpé des peaux à la même taille. Comme j’avais étudié la manière dont elles tenaient ensemble, j’ai fait la même chose et j’ai utilisé le perçoir que tu m’avais donné. Je ne sais pas si je m’en suis servie correctement, mais ça a marché.

  — C’est parfait ! s’écria Jondalar en plaçant la tunique puis le pantalon devant lui pour vérifier la taille. Je comptais justement fabriquer de nouveaux vêtements pour voyager. Cette bande de peau suffit tant que je reste ici, mais...

  Trop tard ! Il venait de le dire à voix haute. Comme ces esprits malfaisants qui, au dire de Creb, tiraient leur pouvoir d’avoir été appelés à voix haute par leur nom, le départ de Jondalar était maintenant un fait. Ce n’était plus une vague idée qui se concrétiserait un jour prochain, mais une évidence. Plus ils y pensaient, plus ce départ leur pesait. Ils avaient l’impression que quelque chose de tangible et d’oppressant venait de pénétrer dans la caverne et ne pourrait plus jamais en être chassé.

  Jondalar replia rapidement les vêtements.

  — Merci, Ayla, dit-il. Je suis très touché. Ces vêtements me seront très utiles quand il fera plus froid. Je n’en ai pas besoin pour l’instant, ajouta-t-il.

  Incapable de répondre, Ayla se contenta de hocher la tête. Les yeux voilés de larmes, elle serra la donii contre sa poitrine. Elle aimait cette statuette qui sortait des mains de Jondalar. Des mains capables de façonner dans l’ivoire une image qui lui restituait la tendresse qu’elle avait ressentie quand il avait fait d’elle une femme.

  — Merci, dit-elle en utilisant la formule de politesse qu’il lui avait apprise.

  — Ne la perds pas, lui conseilla Jondalar en fronçant les sourcils. Comme elle a ton visage, elle possède peut-être aussi ton esprit et ce serait dangereux pour toi que quelqu’un d’autre l’ait entre les mains.

  — Mon amulette détient une partie de mon esprit et l’esprit de mon totem. Cette donii possède maintenant une partie de mon esprit et celui de votre Grande Mère. Dois-je la considérer elle aussi comme mon amulette ?

  Jondalar n’avait pas réfléchi à ça. Grâce à cette donii, Ayla faisait-elle maintenant partie des Enfants de la Terre ? Peut-être aurait-il mieux valu qu’il ne touche pas à des forces qui le dépassaient. Mais peut-être était-il l’agent de ces forces ?

  — Je n’en sais rien, avoua-t-il. Mais ne la perds pas.

  — Si tu penses que c’est dangereux, pourquoi as-tu mis mon visage sur cette donii ?

  — Parce que je voulais m’emparer de ton esprit, Ayla, dit-il en lui prenant les mains. Pas pour le garder. Je comptais te le rendre de toute façon. Mais je voulais te faire éprouver du Plaisir et je n’étais pas sûr d’y arriver. Nous, nous révérons la Mère depuis notre plus tendre enfance. Toi, tu as été élevée différemment et j’avais peur que tu ne comprennes pas. Je voulais te séduire, c’est pour ça que j’ai reproduit ton visage sur cette donii.

  — Tu n’avais pas besoin de mettre mon visage sur cette donii pour ça. Avant que je sache ce qu’étaient les Plaisirs, j’aurais été heureuse si tu avais simplement voulu assouvir ton désir avec moi.

  — Non, Ayla, dit-il en la prenant dans ses bras. Même si tu étais prête depuis longtemps, j’avais besoin de comprendre que c’était la première fois pour toi. Sinon, cela ne se serait pas bien passé.

  Envoûtée à nouveau par son regard, Ayla s’abandonna dans ses bras. Seuls comptaient ces bras qui la serraient, cette bouche plaquée contre la sienne, ce corps pressé contre le sien et ce désir vertigineux. Elle se rendit à peine compte que Jondalar la soulevait et s’éloignait du feu.

  Quand elle se retrouva allongée sur les fourrures de sa couche, elle sentit que Jondalar détachait la lanière en cuir de son vêtement. Elle ouvrit avidement les jambes pour accueillir son membre dressé.

  Furieusement, presque avec désespoir, il s’enfonça en elle, comme s’il avait besoin de se convaincre à nouveau qu’elle était faite pour lui et qu’il n’avait pas besoin de contrôler sa pénétration. Ayla se souleva pour venir à sa rencontre, animée par la même passion que lui.

  Il se retira, puis la pénétra à nouveau, sentant la tension monter. Porté par le plaisir de pouvoir la pénétrer totalement et de s’abandonner sans retenue à sa passion, il se laissa entraîner avec une joie débridée par les vagues du désir qui s’élevaient toujours plus haut. Ayla le rencontrait à chaque crête et, le dos arqué, accompagnait tous ses mouvements.

  Les sensations qu’Ayla éprouvait allaient bien au-delà de ce que provoquait chez elle ce mouvement de va-et-vient. Chaque fois que Jondalar la pénétrait, c’est son corps tout entier – ses nerfs, ses muscles, ses tendons – qui l’accueillait et lui répondait. Jondalar sentit son désir croître, s’enfler, atteindre un point culminant – et aussitôt après, un insupportable crescendo quand la tension éclata alors que, le corps secoué de frissons, il s’abattait sur elle pour la pénétrer une dernière fois. Ayla s’était redressée pour venir à sa rencontre. Elle partagea avec lui l’explosion finale et frénétique qui provoqua dans tout son corps une libération voluptueuse.

  29

  Encore à moitié endormie, Ayla se retourna, quelque chose la gênait.

  Elle s’éveilla complètement et glissa sa main sous les fourrures. Quand elle eut attrapé l’objet, elle vit à la lueur du feu mourant qu’il s’agissait de la donii de Jondalar. Elle se souvint alors de ce qui s’était passé la veille et découvrit que Jondalar était couché à côté d’elle.

  Nous avons dû nous endormir juste après avoir partagé les Plaisirs, songea-t-elle en se blottissant contre lui et en refermant les yeux. Mais le sommeil la fuyait. Les événements de la veille lui revenaient peu à peu en mémoire et elle les passait en revue : la chasse, le retour de Bébé, et surtou
t, ce qui s’était passé ensuite avec Jondalar. Ce qu’elle éprouvait pour lui se situait bien au-delà des mots qu’elle connaissait et la remplissait d’une joie inexprimable. Elle continua à penser à Jondalar et n’y tenant plus, elle préféra se lever et se glissa sans bruit hors de sa couche sans lâcher la donii.

  Alors qu’elle s’avançait vers l’ouverture de la caverne, elle aperçut Whinney et Rapide. Les chevaux ne dormaient pas et la jument hennit doucement à son adresse. Ayla fit demi-tour pour s’approcher d’eux.

  — Est-ce que ça a été pareil pour toi, Whinney ? murmura-t-elle. Est-ce que l’étalon t’a donné du Plaisir ? Jamais je n’aurais imagine que c’était comme ça, Whinney ! Pourquoi cela a-t-il été aussi épouvantable avec Broud et si merveilleux avec Jondalar ?

  Désireux qu’on s’occupe de lui, le poulain avança la tête. Ayla le gratta et le caressa. Puis, après lui avoir donné une petite tape, elle reprit en s’adressant à nouveau à Whinney :

  — Même si Jondalar dit le contraire, je suis sûre que c’est l’étalon qui t’a donné Rapide. Il est presque de la même couleur que lui. Et les chevaux brun-roux sont tellement rares ! Moi aussi, j’aimerais bien avoir un bébé de Jondalar. Mais c’est impossible. Qu’est-ce que je ferais d’un bébé quand il sera parti ? (Cette pensée provoqua chez elle un sentiment proche de la terreur et elle devint pâle comme une morte.) Il va s’en aller, Whinney ! Jondalar va bientôt partir !

  Elle se précipita hors de la caverne, dégringola le sentier et, le visage noyé de larmes, continua à courir dans une sorte de brouillard. Stoppée net par la saillie rocheuse, elle se laissa tomber sur le sol en sanglotant. Jondalar va s’en aller. Jamais je ne le supporterai ! Que puis-je faire pour l’en empêcher ? Rien !

  Elle se recroquevilla, se tapit au pied de la paroi, baissant la tête comme si elle essayait d’éviter un coup. Elle allait à nouveau se retrouver seule. Pire que seule : sans Jondalar. Que vais-je devenir quand il ne sera plus là ? Faudra-t-il que je parte à la recherche des Autres et que j’essaie de vivre avec eux ? Non ! Ils ne voudront pas de moi ! Ils vont me demander d’où je viens et ils détestent ceux du Clan. Ils me traiteront de monstre. A moins que je mente...

  Je ne pourrai pas. Je ne veux pas faire honte à Creb et à Iza. Ils m’aimaient et m’ont élevée. Uba est ma sœur et elle s’occupe de Durc. Le Clan est ma famille. Quand je me suis retrouvée seule au monde, c’est eux qui ont pris soin de moi. Et maintenant, les Autres ne veulent plus de moi.

  Jondalar va partir. Je vais vivre seule dans cette vallée toute ma vie. Mieux aurait valu mourir. Broud m’a maudite. Et il a fini par gagner. Comment pourrais-je vivre sans Jondalar ?

  Elle pleura jusqu’à ce qu’il ne lui reste plus une seule larme à verser et elle éprouva alors un sentiment de vide désespéré. Quand elle voulut s’essuyer les yeux, elle s’aperçut qu’elle n’avait pas lâché la donii. Elle la fit tourner dans sa main, émerveillée autant par la figurine elle-même que par le fait qu’on puisse façonner une femme dans un morceau d’ivoire. A la lueur de la lune, la statuette lui ressemblait encore plus. Les cheveux tressés, les yeux noyés dans l’ombre, la forme du nez et les joues lui rappelaient sa propre image qu’elle avait un jour aperçue reflétée à la surface de l’étang.

  Pourquoi Jondalar avait-il mis son visage sur ce symbole de la Terre Mère que les Autres révéraient ? Celle que Jondalar appelait Doni s’était-elle emparée de son esprit ? Son esprit était-il maintenant lié à Doni ? Comme il était lié, par l’intermédiaire de son amulette, à celui du Lion des Cavernes et à celui d’Ursus, le Grand Ours des Cavernes, le totem du Clan. Quand elle était devenue guérisseuse, elle avait reçu une partie de l’esprit de chacun des membres du Clan et personne n’avait rappelé ces esprits quand Broud l’avait maudite et qu’elle avait quitté le Clan.

  Le Clan et les Autres, les totems et la Mère : tous revendiquaient une part invisible de son esprit. Mon esprit doit avoir du mal à s’y retrouver – même moi, je ne sais plus très bien où j’en suis.

  Une rafale de vent glacial l’obligea à regagner la caverne. Elle ranima le feu mourant et mit de l’eau à chauffer pour se préparer une infusion calmante. Elle n’avait toujours pas envie de dormir. En attendant que l’eau chauffe, elle contempla les flammes comme elle l’avait déjà fait tant de fois pour y trouver un semblant de vie. Les langues de feu dansaient le long du bois, léchaient une branche à laquelle elles n’avaient pas encore goûté, puis s’en emparaient et la dévoraient.

  — Doni ! cria Jondalar dans son sommeil. C’est toi ! C’est toi !

  Ayla bondit sur ses pieds et s’approcha de lui. Il devait être en train de rêver car il remuait dans son sommeil et prononçait des phrases sans suite. Soudain ses yeux s’ouvrirent et il lui lança un regard surpris.

  — Ça va, Jondalar ?

  — Ayla ? Ayla ! C’est toi ?

  — Oui, c’est moi.

  Ses yeux se refermèrent et il murmura quelques paroles incohérentes. Il ne s’était pas réveillé, comme l’avait cru Ayla : les quelques mots qu’il venait d’échanger avec elle faisaient partie de son rêve. Il semblait plus calme maintenant. Elle attendit qu’il fût complètement détendu pour s’approcher à nouveau du feu. Quand elle sentit qu’elle avait sommeil, elle retira son vêtement et se glissa sous les fourrures à côté de lui.

  Jondalar courait comme un fou pour atteindre l’entrée de la caverne. Jetant un coup d’œil au-dessus de lui, il aperçut le lion des cavernes. Non, non ! Thonolan ! Thonolan ! C’est lui que le lion poursuivait maintenant, et il s’apprêtait à bondir. Soudain la Mère apparut et d’un geste, elle chassa le lion.

  Quand elle se retourna, Jondalar vit Son visage : c’était celui de la donii qu’il avait sculptée pour Ayla. Il l’appela :

  — Doni ! C’est toi ! C’est toi !

  Le visage sculpté s’anima et les cheveux de la Mère se transformèrent en un halo doré entouré d’une lueur rougeoyante.

  — Oui, c’est moi.

  La donii-Ayla se mit à grandir et changea de forme : elle ressemblait maintenant à l’ancienne donii que Jondalar avait donnée à Noria. Ses formes généreuses et maternelles se dilatèrent et elles atteignirent bientôt la taille d’une montagne. Elle commença alors à donner naissance à tout ce qui vivait sur terre. Toutes les créatures de la mer s’écoulèrent de sa profonde caverne, charriées par les eaux de la naissance, suivies aussitôt par les nuées d’insectes et d’oiseaux. Puis ce fut le tour des animaux terrestres – lapins, cerfs, bisons, mammouths, lions des cavernes – et tout de suite après, Jondalar aperçut dans le lointain de vagues silhouettes humaines en partie masquées par le brouillard.

  Le brouillard s’éclaircit, les silhouettes se rapprochèrent et il les reconnut. C’étaient des Têtes Plates ! En l’apercevant, ils s’enfuirent à toutes jambes. Jondalar se lança à leur poursuite en criant. L’une des femmes se retourna : elle avait le visage d’Ayla. Jondalar se précipita vers elle. Mais les brumes l’enveloppèrent et elle disparut à sa vue.

  Jondalar tâtonnait à travers le brouillard rouge. Il entendit un rugissement lointain, semblable au grondement d’une chute d’eau. Plus il avançait et plus le grondement augmentait. Il fut brusquement submergé par un torrent humain qui sortait des entrailles de la Grande Terre Mère, une montagne énorme qui avait le visage d’Ayla.

  Il joua des pieds et des mains pour se frayer un chemin à travers la foule et finit par atteindre l’immense caverne, la profonde ouverture de la Mère. Il La pénétra et son membre viril explora Ses chauds replis jusqu’à ce que Ses profondeurs se referment sur lui. Jondalar allait et venait à l’intérieur de la Mère avec une joie effrénée. Puis il vit que Son visage était couvert de larmes et Son corps secoué par des sanglots. Il voulait La consoler, Lui dire de ne pas pleurer, mais il était incapable de parler. Il sentit qu’on le repoussait.

  Il se retrouva soudain au milieu de l’immense foule qui s’écoulait de Ses entrailles, perdu parmi les gens qui tous portaient une tunique brod
ée de perles. Il voulait retourner vers la Mère, mais le flot humain l’entraîna comme un tronc d’arbre charrié par les eaux de la naissance – comme la Grande Rivière Mère avait entraîné le tronc auquel était accrochée sa tunique ensanglantée.

  Il tordit le cou pour essayer de voir ce qui se passait derrière lui et aperçut alors Ayla, debout à l’entrée de la caverne. Les sanglots de la jeune femme résonnèrent dans ses oreilles, puis dans un grondement de tonnerre, la caverne s’effondra sur elle et il se retrouva tout seul, en train de pleurer.

  Quand il ouvrit les yeux, il faisait toujours nuit. Le feu allumé un peu plus tôt par Ayla s’était éteint. Le noir était si absolu qu’il n’était pas certain d’être réveillé. Il ne voyait pas les parois de la caverne, ne discernait aucun détail de son environnement habituel et avait l’impression d’être suspendu dans un vide insondable. Les images de son rêve étaient la seule chose à laquelle il pût se raccrocher. Des pans entiers du rêve lui revenaient en mémoire et à force d’y réfléchir, il finit par le reconstituer entièrement.

  Quand les ténèbres s’estompèrent et qu’il discerna les contours de l’ouverture et du trou à fumée, les images qui l’avaient visité dans son sommeil commencèrent à prendre un sens. Il se rappelait rarement ses rêves, mais celui-ci s’était imposé à lui avec une telle force, une telle précision dans les détails qu’il était certain qu’il lui avait été envoyé par la Mère. Qu’avait-Elle essayé de lui dire ? Si seulement un zelandoni avait été là pour l’aider à interpréter son rêve !

  Lorsque la lumière de l’aube pénétra dans la caverne, il vit le visage d’Ayla auréolé par sa chevelure en désordre et prit soudain conscience de la chaleur de son corps allongé à côté de lui. Il avait terriblement envie de l’embrasser. Mais il se contenta de prendre entre ses lèvres une des longues mèches blondes. Puis il se leva sans faire de bruit. Il se servit un bol d’infusion et emporta la boisson sur la corniche.

 

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